A l’instar de l’agriculture française, Soufflet investit dans la montée en gamme

Tout en poursuivant l’extension de ses capacités de stockage en France et en dynamisant ses activités de négoce, malterie et production de semences à l’international, le groupe Soufflet investit dans la traçabilité et la montée en gamme de ses produits, notamment grâce au bio.

« Le groupe s'est développé sur une stratégie de volume. Il faut que nous conservions cette stratégie tout en allant chercher de la valeur ajoutée grâce à la montée en gamme », a déclaré Jean-Michel Soufflet, président du directoire du groupe, lors d'une conférence de presse à Paris le 10 janvier pour présenter les résultats de l'entreprise.

Au cours de l'exercice 2018-2019, le groupe Soufflet a réalisé un chiffre d'affaires de 4,866 milliards d'euros, dont 61% à l'étranger. Implanté dans 19 pays, le groupe poursuit ses investissements à l'international, avec notamment la construction d'une usine de production de semences de maïs, tournesol et colza en Roumanie, l'acquisition de silos en Ukraine ou encore la construction d'une malterie en Éthiopie. En France, le groupe a augmenté sa capacité de stockage avec la construction d'un nouveau silo portuaire de 40 000 tonnes sur le port de Metz. En 2018, Soufflet, premier collecteur privé en Europe, a collecté 5,7 millions de tonnes (Mt) de céréales, dont 4 Mt en France et 1,6 Mt en Europe de l'Est.

En parallèle de cette « stratégie du volume », le groupe investit également dans des marchés plus spécialisés, répondant aux attentes sociétales. L'année 2019 aura ainsi été celle de l'inauguration du premier moulin 100% bio intégré du groupe (de la semence à la farine) à Lozanne (Rhône), d'une capacité de 24 000 tonnes par an. La collecte de céréales bio a doublé entre 2018 et 2019 pour atteindre 18 500 tonnes, a indiqué Christophe Passelande, directeur général de Soufflet Agriculture. L'objectif pour 2023 est d'atteindre 23 000 tonnes.

Le développement de farines de qualité et issues de pratiques respectueuses de l'environnement est aussi un objectif affiché du groupe. D'ici à 2023, l'objectif est d'arriver à 70% de farines tracées pour la meunerie (label rouge, CRC, filière, responsable, filière transparence, etc.), contre 42% aujourd'hui, a fait savoir Olivier Clyti, directeur des opérations. Pour l'activité boulangerie-pâtisserie-viennoiserie, le pourcentage de farines tracées est déjà de 98%, a assuré M. Clyti.

A Corbeil-Essonnes (Essonne), 35 millions d'euros ont été investis dans un nouveau moulin d'une capacité de mouture de 900 tonnes de blé par jour et de production de 200 000 tonnes de farine par an, dont la moitié pour des farines hautement qualitatives pour les filières tracées. La mise en service est prévue pour 2021.

Le groupe investit aussi dans le malt bio. « Au-delà des brasseries artisanales, les gros brasseurs commencent à s'intéresser à ce marché », a fait savoir Jean-Michel Soufflet. Le site industriel Malteries Soufflet de Pithiviers (Loiret) a ainsi été certifié bio.

Enfin, la gamme de plats préparés bio à base de riz et de légumes secs de la branche Soufflet Alimentaire connaît une forte croissance, ainsi que celle des farines et protéines à base de légumineuses. Celles-ci seront produites sur une nouvelle ligne de fabrication qui sera installée à Valenciennes (Nord) au cours du prochain exercice, a indiqué le groupe. Sous la marque Vivien Paille, de nouvelles références de riz et légumes secs bio sont issus de filières agricoles françaises : pois cassés de la région Centre-Aquitaine, pois chiches d'Occitanie, lentilles vertes de Centre-Champagne ou encore riz de Camargue. Le groupe entend poursuivre le développement de ces produits grâce à des démarches de filières, mises en œuvre par sa branche Agriculture.