[Le point des marchés] Russie, Australie, Canada… de belles récoltes en perspective, sauf en Europe

Le dernier rapport du ministère de l’agriculture américain, l’USDA, a été publié le 12 août. Qualifié de « conservateur » par les experts, il n’a pas eu beaucoup d’impact sur le marché mais apporte tout de même quelques modifications aux bilans mondiaux de blé et de maïs.

Ce dernier rapport de l'USDA revoit comme attendu à la baisse la production européenne de blé pour 2020 en raison des récoltes décevantes en France, au Royaume-Uni ou encore en Allemagne. La production européenne de blé est désormais prévue à 135,5 millions de tonnes, ce qui représente une baisse de 4 millions de tonnes par rapport à sa dernière estimation.

A l'échelle mondiale, « l'USDA est resté très conservateur », analyse Isaure Perrot, consultante chez Agritel. « Actuellement, les conditions de culture sont bonnes au Canada et en Australie. Or, les prévisions de production publiées par l'USDA semblent sous-évaluées », indique-t-elle.

En revanche la production de blé russe est, elle, revue à la hausse à 78 millions de tonnes (+1,5 Mt). Cependant les experts tablaient sur une hausse plus forte de la part du ministère américain. « Il y a des retours de rendements exceptionnels, voire même records, dans le centre et le nord de la Russie, ce qui compense en partie les pertes observées dans le sud du pays », explique Isaure Perrot.

Concernant le maïs, les conditions de culture du maïs américain sont bonnes, la production de maïs estimée est d'ailleurs à un niveau record. Mais cela n'a pas eu d'impact à Chicago car les opérateurs avaient déjà pris en compte cette prévision de récolte. « Ce qui sera vraiment à suivre sur le maïs, ce sera la demande chinoise, fait savoir Isaure Perrot. La Chine a importé ces dernières semaines des volumes impressionnant de maïs américain ».