Moissons 2017 : bonne qualité des grains

Au lendemain de la moisson, que peut-on dire sur la qualité des blés tendres français ? Comment devraient être valorisés ces grains ? Comment se passent les récoltes en Allemagne ? Xavier Cassedanne, expert Grandes cultures au Crédit agricole, répond à toutes ces questions. 

Au lendemain de la moisson 2017, que peut-on dire sur la qualité des blés tendre français ?

Xavier Cassedanne : La récolte 2017 des céréales à paille se caractérise par des rendements plutôt moyens cachant de fortes variabilités entre régions et au sein même des régions. En dépit des caprices de la météo, il faut surtout noter une qualité des grains globalement bonne voire très bonne, au regard des premiers résultats partiels de l'enquête qualité réalisée à l'entrée des silos (coopératives, négoces) par FranceAgrimer, en partenariat avec Arvalis.

Par exemple, 72% des volumes collectées auraient une teneur en protéines supérieur à 12%. Grâce à un climat sec et ensoleillé au moment de la période de remplissage des grains, 95% des volumes auraient un poids spécifique >74-76 kg/hl. Pour rappel, l'an dernier, moisson catastrophique, seulement 43% des blés tendre avaient un poids spécifique supérieur à 74-76 kg/hl.

Au total, FranceAgriMer estime que 58 % de blé tendre sont classés en supérieur ou premium (contre 20 % l'an dernier). Au même titre que pour les rendements, la moyenne qui ressort de cette enquête qualité cache des disparités importantes entre régions et au sein même des régions.

Dans ce contexte, comment devraient être valorisés ces grains de qualité ?  

X.C : Ces premiers résultats apportent une note d'optimisme et sont pour le moins favorables afin de répondre aux cahiers des charges des industriels français (meuneries, biscuiteries, amidonneries...). Mais aussi aux besoins des importateurs, notamment des pays tiers. Cela devrait permettre au blé français de retrouver les parts de marchés malmenées l'année dernière, chez nos principaux clients en raison d'une qualité très moyenne et d'un disponible exportable limité. La teneur en protéines des grains 2017 est aussi une opportunité pour répondre à des nouveaux besoins de pays importateurs comme les pays du Moyen-Orient et d'Afrique Subsaharienne.

La qualité des grains en Allemagne semble en deça des attentes. Est-ce une opportunité pour la France ?

X.C : L'Allemagne est un pays habitué à produire des blés à plus fortes teneurs en protéines que les blés français. Mais il connaît quelques difficultés pour cette récolte 2017, avec un volume de production revu en baisse et des teneurs en protéines en repli en raison d'aléas climatiques.

Ce potentiel manque de disponibilités pour les clients traditionnels de l'Allemagne, très exigeants en teneur en protéines (supérieure à 12%), est certainement l'occasion pour de nouveaux fournisseurs de se positionner. La France, au regard de ces premiers résultats, présente a priori des atouts. Tout cela doit être confirmé par les résultats définitifs de l'enquête de FranceAgrimer qui seront communiqués dans les prochains jours.