Pommes de terre : « ne pas aller chercher les tonnes qui encombreront le marché »

Alors que la production française de pommes de terre s’annonce record pour 2020, de fortes incertitudes demeurent concernant la demande, notamment dans l’industrie, en raison de la crise du covid-19. L’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) appelle les agriculteurs à privilégier la qualité plutôt que la quantité.

Selon les estimations du ministère de l'Agriculture, la production de pommes de terre de conservation et de demi-saison augmenterait de 1,2 % sur un an et de13,6 % par rapport à la moyenne 2015-2019. Estimée à 6,63 millions de tonnes, la production « atteindrait un record en 2020 », indique le ministère dans sa note du mois d'août.

Mais « une incertitude plane encore sur le niveau de la demande, notamment en industrie », fait savoir l'Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) dans un communiqué le 12 août. « Les prévisions les plus optimistes faisaient état d'un retour à des niveaux de l'ordre de 90% dès l'automne, mais c'est une vision européenne et elle n'intègre pas forcément les répercussions de la pandémie sur d'autres continents et surtout l'évolution de celle-ci dans les mois à venir », écrit l'UNPT.

En outre, les stocks en produits finis sont élevés, conséquence de la très forte baisse d'activité de la restauration hors domicile à travers le monde.

Hors Covid-19, « 2020 serait considérée comme une année à l'équilibre offre/demande, poursuit le syndicat. Mais, dans le contexte actuel, le prix du libre destiné à l'industrie risque de pâtir de l'offre excédentaire ».

Dans ce contexte, l'UNPT recommande aux producteurs de pommes de terre d'être « très vigilants et attentifs pour que la production respecte le cahier des charges des acheteurs et donc, la demande des consommateurs, sur le marché du frais comme sur le marché de l'industrie, notamment dans le cadre des contrats ».

« Si privilégier la qualité sera primordial, l'UNPT recommande de ne pas aller chercher les tonnes qui encombreront le marché, de ne plus investir dans l'irrigation et de défaner précocement afin de ne prendre aucun risque inutile. Il faudra également s'assurer d'avoir de bonnes conditions à l'arrachage », conseille le syndicat.