L’élevage bovin français se place en pointe sur le bien-être animal

Interbev entend généraliser le déploiement du diagnostic de bien-être animal Boviwell dans les élevages bovins laitiers et allaitants, à commencer par les exploitations Label rouge.

« Le bien-être animal est une attente forte de la société. Cela ne nous pose aucun problème car nous sommes très à l’aise avec les pratiques que l’on a en France », affirme Emmanuel Bernard, président de la section bovine d'Interbev. A l’occasion du Salon de l’agriculture, l’interprofession du bétail et de la viande a annoncé le lancement de l’application digitale Boviwell pour l’évaluation du bien-être animal dans les élevages.

L’outil Boviwell existe depuis 2018 et est utilisé dans certaines filières lait et viande. Élaboré à l’origine par l’entreprise Moy Park, qui produit des steaks hachés pour McDonald’s, l’outil a été construit en lien avec des chercheurs, des organisations agricoles ainsi que des ONG. Il est basé sur les cinq liberté fondamentales du bien-être animal : ne pas souffrir de faim ni de soif, ne pas souffrir d’inconfort, ne pas souffrir de douleurs, ne pas éprouver de peur ou de détresse, et pouvoir exprimer des comportements normaux pour son espèce.

Le diagnostic dans les élevages se fait avec un technicien (350 techniciens ont été formés à l’outil dans 120 structures) en trois étapes. Dans un premier temps, un entretien a lieu avec l’éleveur dans son bureau, pour recueillir les caractéristiques de l’exploitation ainsi que la vision de l’éleveur sur les attentes sociétales. Puis, le technicien effectue une série de mesures dans l’élevage (points d’abreuvement, densité, état des animaux…) et observe les animaux dans leur environnement. Enfin, le technicien interprète les résultats calculés par l’outil et identifie avec l’éleveur ses bonnes pratiques et ses axes de progrès. L’éleveur peut également comparer ses résultats à l’ensemble des autres éleveurs ayant réalisé le diagnostic. « Le lancement de l’application mobile va permettre de faciliter les échanges entre l’éleveur et le technicien », indique Emmanuel Bernard.

Intégration au Label rouge

A ce jour, près de 5000 diagnostics ont déjà été effectués dans des élevages laitiers et allaitants, dont 1000 en Label Rouge. « 93% des élevages ont été diagnostiqués "supérieurs" ou "excellents" », indique Emmanuel Bernard. L’objectif de la filière est désormais de généraliser la réalisation du diagnostic Boviwell pour l’ensemble des 16 000 élevages bovins en Label Rouge, et de l’inclure dans le processus de certification. Le diagnostic devra être réalisé tous les trois ans.

A terme, l’outil pourrait être utilisé sur toutes les exploitations bovines, dans l’objectif d’alimenter une base de données nationale offrant une photographie du niveau de bien-être des bovins dans les élevages français. Il permettra également de décider des axes de progrès collectifs à piloter par les interprofessions, si des points de faiblesse sont constatés. « Le but n’est pas de juger ou de punir, mais de pouvoir aider les éleveurs à s’améliorer », précise Emmanuel Bernard, qui prévient : « nous ne voulons pas que la GMS s’en serve comme outil de segmentation ».