L'herbe, une culture à part entière dans les Combrailles

Les Combrailles étaient à l'honneur la semaine dernière lors d'une journée dédiée aux cultures fourragères organisée par la Chambre d'agriculture de Puy-de-Dôme.

L'herbe était encore une fois au cœur d'une journée technique organisée par la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme. Après le Livradois-Forez l'an passé, c'était au tour des Combrailles d'accueillir l'évènement "Herbe Richesse des Combrailles". Une plateforme d'essais a été implantée à Villossanges où les thématiques du semis sous-couvert, du matériel en cuma, de la fertilisation organique, la récolte des foins et l'incorporation des méteils dans la ration des vaches allaitantes ont été largement détaillés. Une centaine de personnes a fait le déplacement.
Le semis sous-couvert n'est plus une option
Comme sur la plateforme livradoise de l'an passé, l'herbe et ses techniques d'implantations ont fait l'objet de plusieurs essais. Le semis sous-couvert, tant sur sa réalisation que son coût, a été exposé aux agriculteurs à travers deux ateliers. Le sujet devient habituel lors de ces journées techniques. La répétition des périodes de sécheresse et de fortes chaleurs, complexifie l'implantation durable des prairies mettant à mal "l'autonomie fourragère des élevages, (...) la priorité de chaque éleveur" témoigne Éric Bonnabry, élu à la Chambre d'agriculture.
Deux types de semis sous-couvert ont été testés. Le premier est un semis de printemps sous couvert de céréales soit une orge pour la moisson ou une avoine pour le fourrage. "C'est la méthode la plus classique et la plus pratiquée aujourd'hui" souligne Stéphane Violleau, conseiller fourrage à la Chambre d'agriculture. Elle se décline en deux variantes : semis de la céréale à l'automne puis de la prairie au printemps ou semis de la céréales et de la prairie au printemps.
Le second essai est plus original puisqu'il s'agit d'un semis d'automne sous-couvert de céréales. Dans ce cas, la céréale et la prairie sont semées en même temps en octobre. "L'idée est de permettre à la prairie de bénéficier de plus de temps pour s'implanter." Le couvert est ensuite récolté au printemps.
Dans les deux cas, le semis sous-couvert occasionne un surcoût de 30% mais au regard des conditions climatiques de ces dernières années "ce n'est plus vraiment une option".
"Top foin" ou comment bien le récolter
La qualité de la récolte est aussi l'un des piliers fondamental de l'autonomie fourragère. Présentés par l'EDE du Puy-de-Dôme, les résultats de l'essai régional "Top foin" le démontrent. "La date de récolte ne suffit pas à garantir la qualité du fourrage, les conditions jouent un rôle prédominant" explique Jean Zapata. Cinq départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont conduit cet essai dont le principal objectif était de déterminer l'impact de diverses pratiques sur la qualité du fourrage. Au total, sept parcelles de prairie permanente ont servi de support pour trois modalités, avec une base commune d'un fauchage après la rosée puis :
- un fanage immédiat,
- un premier fanage à J+1 puis tous les jours,
- un premier fanage à J+1 puis rien jusqu'au pressage.
Les taux de matières sèches ont été analysés. "Les résultats sont peu notables entre un fanage immédiat et à J+1." Le conseiller attire toutefois l'attention sur le taux de Matière Azotée Totale (MAT) en "nette diminution avec une pratique de fanage immédiat".
Cet essai est appelé à être renouvelé, comme d'autres présents sur la plateforme de Villossanges.