L’importance de la qualité des réglages de son pulvé

Lors d’années comme 2023, où la pression mildiou a été forte, les viticulteurs se posent des questions sur leur matériel de pulvérisation, mais surtout sur les réglages, qui jouent pour beaucoup. Rappel des principaux points à connaître.

Le 31 août à Panzoult, la chambre d’agriculture a organisé une démonstration de pulvérisateurs. Gérard Besnier, conseiller à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, a ainsi prodigué de nombreux conseils aux vignerons pour optimiser les traitements, notamment sur les réglages à ne pas négliger.

Sur les appareils munis d’une soufflerie, « il faut vérifier la vitesse de la prise de force, qui doit tourner entre 500 et 540 tours/minute », indique Gérard Besnier. Concernant l’alimentation hydraulique d’une soufflerie, c’est le débit hydraulique (en l/min) qui doit être contrôlé.

"C’est indispensable car il faut assez d’air pour projeter les gouttelettes jusqu’à la végétation, rappelle-t-il."

Pour une application optimale du produit phytosanitaire, la bouillie doit être bien homogène dans la cuve. Cela facilite la circulation dans la tuyauterie. Car si la moindre pâte se forme, cela se bouche rapidement. « Attention, parfois il vaut mieux diminuer le brassage pendant la pulvérisation », préconise l’expert. Le choix des filtres qui protègent la pompe à l’aspiration est également un point important. « La création de bulles d’air s’infiltrant à l’aspiration entraîne une pulvérisation instable », explique-t-il, avant de donner un conseil : « ne mettez pas de tamis trop fin ! Sinon le filtre va se colmater rapidement et la pompe va aspirer de l’air. »

ATTENTION À LA TAILLE DES FILTRES

Au niveau des tronçons de rampe, les tamis peuvent être plus fins que ceux qui équipent le(s) filtre(s) d’aspiration. Le conseiller préconise alors de mettre un filtre par section, plutôt qu’un seul général. Selon lui, disposer d’un filtre par buse n’est pas nécessaire, d’autant qu’ils engendrent un temps de nettoyage trop important. Il insiste également sur le fait de ne jamais sauter une étape dans la finesse des mailles des différents filtres (classés par couleurs) sur la totalité du circuit où passe la bouillie.

Les buses doivent bien sûr être nettoyées régulièrement et minutieusement après chaque utilisation, car une buse à turbulence, par exemple, peut être bouchée partiellement et générer des manques.

Sur les pulvérisateurs pneumatiques, Gérard Besnier estime qu’on pourrait jouer sur la vitesse de l’air. « En diminuant la vitesse, on obtiendrait de plus grosses gouttes. Mais c’est difficile à régler, il n’existe pas d’abaques. En tout cas, il faut que les gouttes gardent du mouillant, pour adhérer aux feuilles. » Au niveau de l’angle d’attaque, il est conseillé d’orienter les buses ou diffuseurs d’air à 5 % vers l’avant, de chaque côté, pour créer une zone tourbillonnaire. Mais dans les faits, c’est souvent réglé vers l’arrière. « Aussi, il faut attaquer sous la charpente de la vigne. Les buses ou diffuseurs d’air du bas orientés vers le haut, et ceux du haut orientés vers le bas. »

TRAVAILLER AVEC UNE PRESSION OPTIMALE

Sur les pulvérisateurs à jet porté, le bon réglage doit être trouvé pour travailler à 5-6 bars de pression. En-dessous, la pulvérisation utilisant des buses à fente anti-dérive ne sera pas régulière. « Avec des buses à injection d’air à turbulence, je conseille de travailler à 10-12 bars pour obtenir des gouttes moyennes. Si les gouttes sont trop grosses, elles ne pourront pas être transportées par le flux d’air », explique le spécialiste.

La taille optimale des gouttes est de 200 microns, et ne doit en aucun cas dépasser 300 microns. Dans l’idéal, le diffuseur doit passer à une distance comprise entre 40 et 50 cm du feuillage de la vigne. Attention d’ailleurs au choix du matériel, selon si l’on traite des vignes larges ou étroites.

"« 10 cm de distance, ça fait la différence ! , insiste Gérard Besnier."

« Je conseille à chacun d’avoir un volucompteur afin de connaître précisément son volume de bouillie en fonction de sa surface à traiter. D’autant que plus on est précis lors de la phase de remplissage du pulvérisateur, moins le fond de cuve sera conséquent », conclut le technicien.