La Coopérative Feder prépare activement l’avenir

Feder Élevage : l’assemblée générale s’est tenue le vendredi 12 juin dernier au Centre Athanor de Montluçon. L’occasion de dresser le bilan d’une année 2024 qualifiée d’exceptionnelle pour la coopérative, avec un caractère financier inhabituel.

Bilan 2024

C’est devant près de 200 personnes que Bertrand Laboisse, président de l’Union Feder, a ouvert l’assemblée générale de la coopérative, avant de laisser la parole à son directeur Michel Millot qui est revenu sur l’année écoulée.

Un exercice 2024 qui, comme le premier semestre 2025, laisse un goût amer face à la décapitalisation. « Nous gérons la décroissance. Nous sommes dans une France, des régions, des départements qui se « désagriculturisent ». La décapitalisation est sévère et durable », regrette Michel Millot, le directeur de Feder, qui tenait tout de même à insister sur le fait que 2024 s’est avérée être une année exceptionnelle pour la coopérative avec un caractère financier inhabituel.

 

 

Des niveaux de prix jamais atteints en Europe

Dans ce contexte de décapitalisation, l’activité bovine s’est traduite par chiffre record de 214 079 animaux commercialisés par Feder Élevage, Feder Éleveurs Bio et Corel, soit 4 437 têtes de plus qu’en 2023. Une activité également marquée par la constante progression de la mise en marché des taurillons (+ 18 %). De son côté, le marché des bovins maigres a observé un niveau d’activité jamais atteint en France, grâce à un savoir-faire et une renommée nationale. Lors de son rapport d’activité, Michel Millot a également tenu à évoquer le fait qu’il lui semblait indispensable de définir des caractéristiques précises concernant les broutards, un produit rare, donc de valeur.

Concernant l’activité ovine, ce sont 139 002 animaux qui ont été commercialisés en 2024, par l’intermédiaire des trois composantes (Terre d’Ovin, Copagno et Feder Éleveurs Bio), un chiffre en baisse par rapport à l’an passé (145 872).

Feder est également présent sur le marché de l’export avec sa filiale Eurofeder qui, en 2024, a commercialisé 193 688 bovins en direction notamment de l’Italie, la Grèce, la Turquie ou encore l’Afrique du Nord. Fortement impliqué dans les filières de segmentation, Feder mise sur des labels de choix tels que « Charolais Label Rouge » ou « AOP Bœuf de Charolles », afin d’assurer la qualité à ses clients.

Au-delà de la commercialisation d’animaux, Feder, c’est aussi des activités d’approvisionnement qui ont généré un chiffre d’affaires de 10,9 millions d’euros en 2024, observant une hausse de 5 % par rapport à 2023, grâce notamment à la vente d’aliments et de minéraux mais également de matériel d’élevage. Michel Millot a bien entendu évoqué la Loi EGalim, qui soulève bien des débats. 

« Nous avons été fortement chahutés et contrôlés sur ce dossier. Malgré cela, nous sommes parvenus à obtenir des prix rémunérateurs car nous travaillons à produire des bovins répondant à des caractéristiques précises (volume, qualité et saisonnalité). La contractualisation est plus que jamais nécessaire pour nos productions », insistait le directeur de Feder qui se réjouissait sur le fait que toutes les composantes de l’Union Feder affichaient un résultat positif.

 

 

Un engagement de trésorerie fort

« Notre métier se fait avec des paysans dans les champs, des technico-commerciaux dans les fermes, des ordonnateurs dans les centres, des chauffeurs sur les routes, des commerciaux à la vente, du personnel administratif en nombre maîtrisé, des équipes à la tête bien faite et bien pleine, qui croient en l’avenir et s’attellent à le rendre meilleur et plus efficace. Une coopérative d’élevage travaille avec le vivant et avec le temps », martèle Michel Millot, qui a également tenu à mettre en avant les partenariats avec les différentes filières organisées.

 

 

Vers une filialisation des transports

Pour 2025, le projet de filialisation des transports semble être un élément stratégique de la mise en marché des bovins et des ovins. C’est pourquoi Feder a décidé de saisir l’opportunité de l’entreprise Barnaud, un transporteur prestataire important de la coopérative. Cette entreprise familiale et partenaire de proximité, déjà spécialiste du transport bovin, semble donc être une bonne option. Les travaux d’aménagement du centre Corel et les installations agrivoltaïques sur les fermes de Villefranche-d’Allier (03) et Rix (58) font également partie des projets pour cette année, afin de tout mettre en œuvre dans le but d’être en mesure de relever le défi de la souveraineté alimentaire. Après ce rapport complet, le mot de la fin est revenu aux présidents de Feder. « L’élevage est de plus en plus concerné par toutes les avancées technologiques. Nous n’aurons plus le luxe de continuer seuls dans ce monde décroissant », avouait Bertrand Laboisse, tandis que Josselin Laligant, président de Feder Élevage, insistait sur le fait que la coopérative allait devoir penser, créer et trouver des solutions pour relever les défis de demain.