La démarche PÂTURE : un appel à préserver l’élevage à l’herbe du Massif central

L’élevage herbager du Massif central est un modèle vertueux qui rend de nombreux services aux territoires ruraux. Mais le grand public en a-t-il seulement connaissance ? Afin de « remettre la prairie au centre du village », la démarche PÂTURE vise à faire (re)prendre conscience à chacun que les territoires ruraux de ce massif ne seraient pas les mêmes sans ses fermes de ruminants.

« PÂTURE est une démarche d’urgence », commence d’office Bruno Dufayet, président de l’APRAMAC (Association pour la promotion agricole du Massif central) et éleveur dans le Cantal. « La présence de l’élevage n’est pas quelque chose d’acquis, et les chiffres sur le manque de bras pour renouveler les générations d’éleveurs nous interpellent ». Voilà donc la genèse de cette campagne vouée à valoriser l’élevage herbager (bovin, ovin, caprin, équin) du Massif central : ce modèle d’exploitation durable, à échelle humaine (70 hectares en moyenne) est en danger.

Pour le préserver, le SIDAM (service interdépartemental pour l’animation du Massif central) cherche à mettre en avant, auprès de tous, ces services rendus par les exploitations, grâce à un site Internet dédié et à l’animation de comptes Instagram et Facebook. Avec un mot d’ordre : « Tout le monde est concerné ».

 

Tourisme, économie, tissu associatif, biodiversité...

Les paysages encensés par les touristes (randonneurs, VTTistes, trailers...) ? Ils sont entretenus et tenus ouverts grâce aux animaux qui pâturent. Toutes les activités touristiques qui en découlent ne seraient pas les mêmes avec des paysages fermés. Les produits de qualité réputés (fromages AOP, viande avec sigles de qualité) ? « S’il n’y a plus de producteurs de Saint-Nectaire, il n’y aura plus de Saint-Nectaire », illustre Bruno Dufayet. Les écoles, services, commerces dans les villages ruraux ? Ils sont maintenus actifs notamment parce que les familles d’éleveurs et des travailleurs du secteur agricole investissent leurs lieux de vie.

Le modèle d’élevage herbager du Massif et ses ruminants nourris en grande partie à l’herbe est défendu comme étant particulièrement vertueux : « Ici, on a su préserver des équilibres entre la ressource fourragère, la taille des troupeaux et les personnes qui travaillent. On compte nos animaux par dizaines, alors qu’en Amérique du Sud, on les compte par milliers, sans qu’il y ait des centaines d’actifs pour autant », poursuit Bruno Dufayet. À l’heure où les menaces contre ce système d’élevage sont particulièrement d’actualité, au premier rang desquelles la signature d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, c’est une vraie prise de conscience qu’espèrent les porteurs de la démarche. Et Bruno Duayet de conclure : « L’enjeu va au-delà du monde agricole : on a besoin de tout le monde. »

 

Plus d'informations :

www.pature-lefutur.fr

Le Sommet de l’Élevage, du 7 au 10 octobre 2025, mettra notamment à l’honneur les systèmes pâturants.

Site internet : www.sommet-elevage.fr
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