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La filière bois au cœur de l’atténuation du changement climatique
637 exposants et des milliers de visiteurs de plus de 80 nationalités étaient présents au Carrefour international du bois à Nantes du 28 au 30 mai.
Cette nouvelle édition du Carrefour international du bois a ouvert ses portes mardi 28 mai au Parc des expositions de Nantes en présence du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, qui a senti une filière motivée avec « l’envie d’avancer plus vite ». Dans son soutien à la filière, le Gouvernement met l’accent sur la relocalisation de la transformation du bois, sur la construction bois qui représente actuellement plus de 6 % du marché du logement et sur le renouvellement forestier. « Cette venue montre que l’État prend en compte l’importance de la filière notamment sur le sujet du climat », relève Jean Piveteau, président du Carrefour international du bois. Les représentants de la filière ont pu lui faire part de leurs besoins : « Nous lui avons demandé de nous faciliter la vie, c’est-à-dire de lever certains freins, pour que l’on puisse développer les usages du bois. »
Trois sujets ont notamment été abordés : les normes Incendie dans le bâtiment ; la REP (Responsabilité élargie aux producteurs) produits et matériaux, une taxe pour le recyclage ; le RDUE (Règlement européen contre la déforestation et la dégradation) qui a pour but d’éviter la déforestation illégale, « la crainte est de voir de nouvelles contraintes pour la filière alors qu’elle est en ordre de marche en France. Cela amènerait un handicap concurrentiel vis-à-vis d’autres pays non européens », explique Jean Piveteau.
Des atouts environnementaux
À travers ce salon professionnel accueillant plus de 600 exposants et organisé tous les deux ans par Fibois Pays de la Loire (interprofession pour la promotion du bois dans la région), les acteurs de la filière souhaitent aussi montrer qu’ils ont des atouts à faire valoir, notamment en matière environnementale. C’était notamment l’objet d’une conférence intitulée « Comment la filière bois peut-elle contribuer à la neutralité carbone 2050 ? ». La forêt, qui couvre un tiers de la surface nationale en France métropolitaine (soit 17 millions d’hectares), est un puits de carbone indéniable. Grâce à la photosynthèse, la forêt capte le carbone de l’atmosphère (séquestration), ensuite, lors de l’exploitation des arbres, une partie du carbone reste dans les produits bois utilisés (stockage), enfin l’utilisation du bois construction et du bois énergie permet d’éviter le recours à d’autres matériaux plus gourmands en énergies fossiles (substitution).
Le travail de toute une filière
Pour déterminer les flux physiques de matière au sein de la filière forêt-bois, une étude a été menée par l’interprofession nationale France Bois Forêt (FBF), le Comité professionnel de développement des industries françaises de l'ameublement et du bois (Codifab), et l’Union française des industries des cartons, papiers et celluloses (Copacel), accompagnés par le cabinet de conseil Carbone 4. Il en ressort notamment que tous les usages du bois s'articulent ensemble et doivent être mobilisés simultanément pour maximiser la contribution de la filière à l’atteinte de la neutralité carbone 2050. Pour cela, plusieurs enjeux ont été identifiés : adapter les forêts (avec des peuplements moins vulnérables), protéger le stock forestier (face aux incendies, au dépérissement), utiliser davantage le bois de crise et les feuillus, mieux valoriser les produits à plus faible qualité, améliorer le bois recyclé, développer les usages des produits bois. « L’atteinte de la neutralité carbone ne se fera pas sans la filière ; elle est utile par essence », conclut Maxime Chaumet, directeur de France Bois Forêt.