L’agriculture, une source pour l’énergie verte et renouvelable

Dans les allées du salon Bio360, la voix des agriculteurs s’est faite entendre.

Bio360 est le rendez-vous des acteurs internationaux des secteurs de la bioénergie et de la bioéconomie. Pour cette nouvelle édition au Parc des expo de La Beaujoire à Nantes (Loire-Atlantique), qui s’est tenue les 24 et 25 janvier, 5 000 participants et 450 exposants ont fait le déplacement. Ces deux jours, entre salon et conférences, ont permis aux professionnels d’échanger leurs connaissances, innovations et solutions en faveur de la biotransition au travers du captage et stockage du carbone, de la méthanisation, du bois énergie, du biochar, du gaz vert, du transport durable… 

Autant de sujets qui touchent les agriculteurs, soit en tant qu’apporteur de biomasse (effluents d’élevage, résidus de récoltes, déchets verts…) transformée en énergie verte (gaz, électricité…) soit en tant qu’utilisateur. C’est le cas de Yoan Vetu, croisé dans les allées du salon. Cet éleveur laitier au Petit-Auverné (Loire-Atlantique) est aussi un agriculteur méthaniseur depuis 2019. « J’ai monté une structure en cogénération*. En 2022, on a doublé la production en passant de 250 kW à 500 kW. Grâce à cet outil, on valorise tous nos effluents et quatre exploitations voisines nous en apportent aussi. On incorpore aussi des Cive et d’autres déchets extérieurs. L’idée était de valoriser un produit que j’avais déjà sur la ferme et de diversifier mon activité afin de pérenniser mon exploitation agricole », raconte l’agriculteur. Depuis le lancement de cette unité, il a divisé par deux l’achat d’engrais chimique en utilisant le digestat liquide et le digestat solide. 

Et s’il est présent aujourd’hui au salon Bio360, c’est pour deux raisons : la création de l’Association des agriculteurs méthaniseurs des Pays de la Loire et la recherche d’informations auprès des professionnels présents. « Je viens sentir le sens du vent sur l’avenir de la méthanisation en France. Le prix du rachat de l’électricité issue du biogaz est à la baisse donc je m’interroge. L’État se désintéresse-t-il de la cogénération au profit du biogaz ? Aujourd’hui, la cogénération, ça fonctionne et c’est rentable, mais pas autant que l’injection donc j’ai besoin d’avoir des réponses des acteurs du secteur pour anticiper ce qui serait envisageable de faire sur mon exploitation », s’interroge Yoan Vetu. Des réponses qu’il a pu trouver sur les stands des exposants ou lors des conférences.

*La cogénération permet de produire de l’électricité et/ou de la chaleur, soit pour l’autoconsommation soit pour l’injection sur le réseau électrique. L’injection, quant à elle, valorise le biogaz en l’injectant directement dans le réseau.