Les consommateurs européens valident l’Improvac

Selon des tests de dégustation réalisés en Europe par 752 consommateurs dans le cadre d’un programme de recherche commun à six pays, la vaccination des porcs charcutiers contre les odeurs sexuelles est une alternative intéressante à la castration chirurgicale.

La perception de l'odeur est très proche de celle des mâles castrés. En revanche, les consommateurs apprécient moins l’odeur des échantillons des mâles entiers tout-venant (20 % de ces porcs étaient notés en note 3 (faible odeur), 4 (odeur moyenne) et 5 (forte odeur)). 

Ces tests de dégustation ont été réalisés par des consommateurs issus de six pays (Belgique, Pologne, République tchèque, Portugal, Roumanie et Espagne). Ils ont évalué sur de la longe de porc passée à la poêle l’odeur, la saveur, la tendreté, la jutosité, le goût général et le consentement à acheter de nouveau le produit. Sur l’ensemble de ces critères, un effet pays est relevé. Les consommateurs tchèques et polonais préfèrent significativement les porcs castrés. Les Portugais s’orientent indifféremment vers les mâles castrés et vaccinés. Les Espagnols, les Belges et les Roumains ne notent pas de différence entre les trois types de viande. Les consommateurs ont été testés également sur leur sensibilité aux deux indicateurs chimiques d’odeur en fin de dégustation (l’androsténone et le scatol). 36 % d’entre eux ne sont pas sensibles à l’androsténone (odeur urinaire). En revanche, 77 % des consommateurs détectent le scatol (odeur fécale). L’étude met en évidence des taux d’androsténone proche de zéro avec la vaccination Improvac. Mais son efficacité semble moindre sur les niveaux de scatol. Pour les consommateurs sensibles aux molécules odorantes, la diminution du score d’appréciation de la flaveur des mâles entiers tout-venant est nettement plus franche.

Côté biblio

Consumer evaluation of meat quality from barrows, immunocastration and boars in six countries, M. Aluwé et Al, Animal 16 (janvier 2022).

Le tri des mâles entiers est indispensable

Patrick Chevillon, Ifip-Institut du porc

 

 
Patrick Chevillon, Ifip-Institut du porc © Ifip
« Cette étude confirme que la commercialisation en frais de viandes de mâles entiers tout-venant sans aucun tri sur l’odeur risque de détourner des consommateurs de la consommation de viande de porc. Le tri à l’abattoir est déterminant, tout comme le cahier des charges en élevage pour limiter les odorants. Elle confirme aussi la très bonne efficacité du vaccin Improvac sur l’un des composés odorants (l’androsténone) et dans une moindre mesure sur le scatol. Si le protocole vaccinal est correctement réalisé, l’acceptation de cette viande en frais est très proche du mâle castré sur la plupart des critères sensoriels évalués et sur certains critères intermédiaires (par exemple la tendreté, sans doute en lien avec un taux de gras persillé intermédiaire de 2 % pour les vaccinés contre 2,5 % pour les castrés et 1,6 % pour les mâles entiers). À noter dans cette étude que les porcs vaccinés ont reçu une seconde dose 4 à 6 semaines avant l’abattage, favorisant plutôt des carcasses maigres. »