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    <figcaption>Les &eacute;l&eacute;ments &agrave; suivre sur les march&eacute;s agricoles en 2022</figcaption>
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[Météo des marchés] Demande chinoise, conditions météo, Russie : Augustin Doittau, expert en matières premières chez Caceis, décrypte les différents facteurs qui sont venus animer les marchés agricoles au cours des dernières semaines, et dévoile les éléments qui seront à suivre en 2022.

Les éléments à suivre sur les marchés agricoles en 2022

« J’ai 2h30 de train pour aller sur ma ferme »

« Avec les prix actuels du lait et de la viande, on tient une petite revanche »

Sécheresse : « J'ensile la chaume d’avoine pour nourrir les bêtes »

<p>A quoi r&ecirc;ve un industriel du lait ? A se noyer dans un tank-oc&eacute;an de lait. A quoi r&ecirc;ve un industriel de la viande ? A se perdre dans une for&ecirc;t de carcasses. A quoi r&ecirc;ve un &eacute;leveur ? &laquo;&nbsp;<em>A retrouver de l&rsquo;attention et de la consid&eacute;ration&nbsp;</em>&raquo;, r&eacute;pond Fabien Hance. &laquo;&nbsp;<em>Et des justes prix, </em>abonde son fr&egrave;re Fr&eacute;d&eacute;ric<em>. Car &agrave; l&rsquo;heure qu&rsquo;il est, on est simplement au juste prix, si l&rsquo;on consid&egrave;re le travail que &ccedil;a repr&eacute;sente et la qualit&eacute; que l&rsquo;on produit</em>&nbsp;&raquo;.</p><div class="citation">
    <span>"Je ne sais pas si on va r&eacute;cup&eacute;rer de la ma&icirc;trise mais on tient un peu notre revanche&nbsp;sur les entreprises du lait et de la viande"</span>
</div>
<p>N&rsquo;emp&ecirc;che. En cette ann&eacute;e 2022, marqu&eacute;e par la hausse spectaculaire des cours des produits agricoles, sur fond de guerre en Ukraine, Fabien et Fr&eacute;d&eacute;ric Hance restent un peu &eacute;tonn&eacute;s par la tournure des &eacute;v&egrave;nements. &laquo; <em>A 450 euros le prix de base des 1000 litres, on est au prix du Comt&eacute; &agrave; une certaine &eacute;poque</em>&nbsp;&raquo;, s&rsquo;&eacute;bahit Fabien.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/4/0/9/6/4646904-1-fre-FR/Hance Sia.jpg" alt="Engag&eacute; depuis des d&eacute;cennies dans la s&eacute;lection de Simmental, le Gaec a remport&eacute; de nombreux prix, notamment &agrave; Paris, comme ce fut encore le cas en 2022 avec la vache Pomme" height="1208" width="1938" /><figcaption>Engag&eacute; depuis des d&eacute;cennies dans la s&eacute;lection de Simmental, le Gaec a remport&eacute; de nombreux prix, notamment &agrave; Paris, comme ce fut encore le cas en 2022 avec la vache Pomme</figcaption></figure>

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<p>A Liffol-le-Grand (Vosges), le Gaec Hance Saint-Vincent &eacute;l&egrave;ve bon an mal an 75 vaches laiti&egrave;res de race Simmental mais il lui manque 150 km pour faire partie de la zone AOP Comt&eacute; et b&eacute;n&eacute;ficier de son dispositif de r&eacute;gulation de l&rsquo;offre, qui fait tant r&ecirc;ver la France laiti&egrave;re. &laquo;&nbsp;<em>Je ne sais pas si on va r&eacute;cup&eacute;rer de la ma&icirc;trise mais on tient un peu notre revanche&nbsp;sur les entreprises du lait et de la viande, qui ont eu un peu tendance &agrave; nous traiter par le m&eacute;pri</em>s&nbsp;&raquo;, rumine l&rsquo;&eacute;leveur. En contrat avec Savencia &agrave; Illoud (Haute-Marne), le Gaec ne s&rsquo;estime pas le plus mal loti, &laquo; <em>m&ecirc;me s&rsquo;il n&rsquo;y a plus personne sur le terrain</em>&nbsp;&raquo;.</p><div class="citation">
    <span>"On dirait que les entreprises d&eacute;couvrent la d&eacute;mographie d&eacute;clinante des producteurs de lait et de viande&nbsp;"</span>
</div>
<p>L&rsquo;&eacute;leveur jette un &oelig;il sur le tableau de bord que lui procure son robot. Les indicateurs sont plut&ocirc;t bons, avec une moyenne hebdomadaire en ce d&eacute;but du mois d&rsquo;ao&ucirc;t &agrave; 32 kilos pour le Gaec quand le Lely Center de Nancy (Meurthe-et-Moselle) affiche 29,3 kilos. &laquo;&nbsp;<em>Les laiteries disent qu&rsquo;il faut produire du lait l&rsquo;&eacute;t&eacute; mais &ccedil;a ne se fait pas en claquant des doigts</em>, lance Fr&eacute;d&eacute;ric. <em>C&rsquo;est comme le marchand de bestiaux, qui r&eacute;clame des animaux, mais pour faire un taurillon, il faut une vache, l&rsquo;ins&eacute;miner, faire na&icirc;tre le veau et le nourrir. Si vous avez la vache, vous n&rsquo;aurez la viande que dans trois ans. On dirait que les entreprises d&eacute;couvrent la d&eacute;mographie d&eacute;clinante des producteurs de lait et de viande</em>&nbsp;&raquo;. Et accessoirement la zootechnie.</p><div class="citation">
    <span>"Quand je pense &agrave; la mis&egrave;re&nbsp;pour avoir 20 centimes aupr&egrave;s d&rsquo;un Leclerc du coin, sur une seule b&ecirc;te, sans aucun contrat de fourniture sur la dur&eacute;e, tout &ccedil;a pour avoir la photo de l&rsquo;&eacute;levage"</span>
</div>
<p>Pour ce qui est de la viande, elle est pass&eacute; de 3,20 &euro; le kilo &agrave; pr&egrave;s de 5 &euro;. &laquo;&nbsp;<em>Quand je pense &agrave; la mis&egrave;re&nbsp;pour avoir 20 centimes aupr&egrave;s d&rsquo;un Leclerc du coin, sur une seule b&ecirc;te, sans aucun contrat de fourniture sur la dur&eacute;e, tout &ccedil;a pour avoir la photo de l&rsquo;&eacute;levage. La photo, il ne l&rsquo;ont jamais eue&nbsp;</em>&raquo;, s&rsquo;envenime Fabien. Si la conjoncture inverse un tant soit peu le rapport de force entre les producteurs et l&rsquo;aval, elle ne garantit pas automatiquement la rentabilit&eacute; des ateliers, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse du lait, de la viande ou encore des c&eacute;r&eacute;ales et ol&eacute;agineux que le Gaec produit sur environ la moiti&eacute; des 275 ha de SAU.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/0/8/8/6/4646880-1-fre-FR/Normande.jpg" alt="Une Normande s&rsquo;invite dans le troupeau de Simmental : &laquo; La fille d&rsquo;une super Simmental qui ne remplissait pas, 50 kilos de lait en 2&egrave;me lactation &raquo;" height="1272" width="2014" /><figcaption>Une Normande s&rsquo;invite dans le troupeau de Simmental : &laquo; La fille d&rsquo;une super Simmental qui ne remplissait pas, 50 kilos de lait en 2&egrave;me lactation &raquo;</figcaption></figure>

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<p>Car les &eacute;leveurs passent aussi &agrave; la caisse. &laquo;&nbsp;<em>On va faire plus de chiffre d&rsquo;affaires mais on ne va pas gagner plus</em>&nbsp;&raquo;, devise Fr&eacute;d&eacute;ric. &laquo;&nbsp;<em>On va payer davantage d&rsquo;imp&ocirc;ts et de MSA et l&rsquo;exc&eacute;dent de tr&eacute;sorerie, &ccedil;a va servir &agrave; payer les intrants mais qui sait &agrave; combien on va vendre le lait dans les mois &agrave; venir et les c&eacute;r&eacute;ales l&rsquo;ann&eacute;e prochaine&nbsp;</em>? &raquo;, rench&eacute;rit Fabien. &laquo;&nbsp;<em>D&rsquo;un prix du lait au trimestre, on est pass&eacute; au mois. Je pense que l&rsquo;on est proche du plafond</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>Chance&nbsp;: le Gaec s&rsquo;&eacute;tait couvert avant le d&eacute;clenchement de la guerre &agrave; bon prix en soja et en engrais, avec des reliquats pr&eacute;cieux pour les mois &agrave; venir. Mais c&rsquo;est peut-&ecirc;tre moins la chance que la r&eacute;sultante d&rsquo;une performance globale d&rsquo;exploitation, qui lib&egrave;re des marges de man&oelig;uvre et une certaine prise, relative, sur les cours des mati&egrave;res premi&egrave;res et le cours de l&rsquo;Histoire. On n&rsquo;occulte pas la boulimie de travail&nbsp;: 2 UTH et le renfort de Baptiste, le fils ain&eacute; de Fabien, qui va rentrer en BTS Acse &agrave; Mirecourt (Vosges), omnipr&eacute;sent les week-end et pendant les vacances.&nbsp;</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/7/7/8/6/4646877-1-fre-FR/Cage.jpg" alt="La cage de parage basculante, &laquo; un des meilleures investissements &raquo; du Gaec" height="1234" width="2002" /><figcaption>La cage de parage basculante, &laquo; un des meilleures investissements &raquo; du Gaec</figcaption></figure>

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<p>Sur une SAU de 275 ha dont la moiti&eacute; en c&eacute;r&eacute;ales et ol&eacute;agineux, Fr&eacute;d&eacute;ric et Fabien Hance &eacute;l&egrave;vent un cheptel d&rsquo;environ 320 b&ecirc;tes de race Simmental, une race mixte qu&rsquo;ils v&eacute;n&egrave;rent pour ses qualit&eacute;s laiti&egrave;res et bouch&egrave;res. Ils ont h&eacute;rit&eacute; de leurs parents cette d&eacute;votion pour la Simmental et qui leur vaut r&eacute;guli&egrave;rement des distinctions comme cette ann&eacute;e au Salon de l&rsquo;agriculture &agrave; Paris. Un taureau par-ci, une transplantation embryonnaire par-l&agrave;&nbsp;: la s&eacute;lection met aussi du beurre sous les hangars.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/8/2/9/6/4646928-1-fre-FR/Ventilo.jpg" alt="En cet &eacute;t&eacute; caniculaire, c&rsquo;est sous les ventilateurs et les brumisateurs qu&rsquo;il fait le meilleur" height="1272" width="2008" /><figcaption>En cet &eacute;t&eacute; caniculaire, c&rsquo;est sous les ventilateurs et les brumisateurs qu&rsquo;il fait le meilleur</figcaption></figure>

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<p>Le Gaec projette du reste de construire un b&acirc;timent destin&eacute; &agrave; renforcer les capacit&eacute;s de stockage de fourrage. En cette ann&eacute;e de s&eacute;cheresse, si le Gaec tire ses marrons du feu caniculaire (en fait surtout du foin et des ensilages), c&rsquo;est parce qu&rsquo;il avait engrang&eacute; des stocks cons&eacute;quents en 2021, ann&eacute;e aux antipodes de 2022. &laquo;&nbsp;<em>D&rsquo;habitude, on entame le silo d&rsquo;herbe de l&rsquo;ann&eacute;e au 1<sup>er</sup> janvier de l&rsquo;ann&eacute;e suivante, mais l&agrave; on l&rsquo;a d&eacute;j&agrave; attaqu&eacute;</em>&nbsp;&raquo;. Poursuivant la visite : &laquo;&nbsp;<em>Voyez cette vache, elle n&rsquo;a que trois quartiers, elle &eacute;tait lente au robot. On lui a fait adopter un veau et c&rsquo;est parti pour un taurillon&nbsp;</em>&raquo;, s&rsquo;enthousiasment les deux fr&egrave;res. Intarissables .</p>


Même si les coûts de production sont à l’avenant, Frédéric et Fabien Hance savourent l’instant, quand bien même il ne serait qu’une parenthèse dans la (trop) longue histoire d’un rapport de faiblesse avec l’aval. Mais du côté de l’ouest vosgien, on ne s’enflamme pas. A l’inverse du climat.

<p>Le mois de juillet n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; aussi sec en Europe et particuli&egrave;rement en France. Ces conditions ont &eacute;t&eacute; jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent tr&egrave;s p&eacute;nalisantes pour les potentiels de rendement du ma&iuml;s grains dans tous les principaux bassins de production de l&rsquo;UE (France, Roumanie, Bulgarie, Italie, Hongrie&hellip;). La r&eacute;colte de l&rsquo;UE pourrait avoisiner les 55 millions de tonnes tandis qu&rsquo;il est maintenant act&eacute; que la r&eacute;colte fran&ccedil;aise sera inf&eacute;rieure &agrave; 12 millions de tonnes. Cette perspective de mauvaise r&eacute;colte vient se t&eacute;lescoper &agrave; un contexte g&eacute;opolitique extr&ecirc;mement difficile pour le ma&iuml;s. <a href="https://www.pleinchamp.com/les-cours/aliments-du-betail/5-mais/moyen-terme#tab-analysis" target="_blank" title="">Lire la suite de l'analyse sur Pleinchamp.&nbsp;</a></p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/7/9/5/4645973-1-fre-FR/cotation-mais.PNG" alt="" height="440" width="1502" /><figcaption>Cotation Ma&iuml;s rendu Bordeaux entre ao&ucirc;t 2021 et ao&ucirc;t 2022</figcaption></figure>

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Les prix du maïs devraient rester élevés tant que la tension attendue sur le marché européen ne s’atténuera pas, explique le cabinet Tallage dans son analyse moyen terme.