Les ensilages sont lancés

Jérémie Coulais, responsable territoire Est et Nord Vendée (Chantonnay, les Herbiers, Pouzauges, Mortagne-sur-Sèvre, Montaigu, Saint-Fulgent/les Essarts) à la chambre d’agriculture Pays de la Loire

« Dans le bocage, entre 10 à 15 % des surfaces de maïs ont été récoltées en fourrage (en moyenne) tandis que les interventions "en soudure" ont eu lieu il y a presque quinze jours. 

Le pic d’activité devrait débuter cette fin de semaine. Les Cuma et les entreprises de travaux agricoles s’organisent pour absorber l’ensemble de ces surfaces qui, si la météo n’évolue pas, devraient être ramassées dans un délai relativement court. Probablement sur les quinze prochains jours. 

D’ailleurs, les dates de récolte pour les maïs irrigués seront assez proches de celles en situation sèche. Par exemple, la parcelle expérimentale en variétés non irriguée de Mouchamps a été récoltée mardi 19 août matin pour un semis réalisé le 30 avril, celle irriguée (proche de Montaigu) le sera la semaine prochaine avec un semis au 7 mai. Les analyses de matière sèche affichent des résultats très variables en fonction des dates de semis, des réserves utiles des sols, des variétés et des effets « orage ». On observe notamment des grains encore laiteux sur des plantes presque grillées.
Ces derniers jours, les taux de matière sèche progressent assez rapidement. Certaines parcelles dépasseront sans doute les 32 %. Dans ce cas, vigilance sur la finesse de hachage, le tassement, et la conservation du fourrage.

Côté rendement, on évalue des situations à moins 50% en non irrigué et une dégradation d’un tiers en maïs irrigué ». 

Jérôme Jacq, conseiller agronomie Vendée Nord à la chambre d’agriculture Pays de la Loire

« Fin de semaine prochaine, la plupart des chantiers seront bien avancés. Cette année me semble assez déroutante avec des situations très hétérogènes : on constate aujourd’hui des récoltes de maïs très verts en situation irriguée, d’autres très secs ; des non irrigués qui s’en sortent bien, etc. En comparaison avec 2022, année très sèche également, le contexte est quand même différent : là où le grain était absent en 2022, cette fois on oscillera entre des rendements à moins 50 % et presque 100 % d’une année normale en maïs fourrage».

Noël Danieau, conseiller agronomie Vendée Ouest (Challans, Saint-Gilles-Croix de-Vie) à la chambre d’agriculture Pays de la Loire

« 2025 devrait être une année plutôt satisfaisante pour le maïs ensilage précoce dans le Nord-ouest vendéen. Les pluies d’orage tombées tardivement (autour du 20 juillet) ont fait du bien. Les secteurs bocagers de Commequiers, Coëx mais aussi celui de Saint-Jean-de-Monts où les semis étaient précoces (mi-avril) sont récoltés depuis le 10 août. Dans les parcelles irriguées, les rendements sont satisfaisants pour le moment. On atteint les volumes habituels, entre 16 à 18 t MS/ha.
Les maïs ont mûri très vite sous la canicule début août, gagnant presque un point de matière sèche par jour. Le week-end dernier (16-17 août, très chaud également), le voile créé par les fumées remontant des incendies au Portugal et en Espagne a protégé les cultures des brûlures du soleil et limité le dessèchement total des plantes déjà en mauvaise situation. 

On observe parfois sur les zones semées vers le 20 mai qui devraient être ensilées à partir de lundi (Challans, la Garnache), des épis pas tout à fait pleins : il manque 2 ou 3 cm. C’est la conséquence de pics de chaleur en pleine floraison. Un coup d’eau cette semaine serait salutaire sur tout le secteur, particulièrement pour les récoltes en grains. 

Quant aux maïs très tardifs, semés début juin faute de conditions suffisantes avant cette date (terrains éprouvés par le contexte de 2024 et courtes périodes pluvieuses et orageuses en mai avec 50 mm puis en juin avec 30 mm), les récoltes sont vaines : les plantes ne dépassent pas 1 m et les épis 10 cm ».