Deux récoltes en une campagne avec le « relay cropping »

La technique consiste à semer une culture d’été dans une culture d’hiver pré-aménagée. Encore exploratoire, et en partie conditionnée à l’irrigation, elle laisse entrevoir plusieurs bénéfices agroécologiques.

Deux récoltes en une seule campagne ? La pratique n'est pas totalement inédite. En climat sub-tropical, il est possible de réaliser cinq récoltes en trois ans, avec un blé suivi d'un soja la première année, un pois protéagineux suivi d'un maïs en dérobé en deuxième année et un soja en troisième année. En France, la double culture est possible dans le Sud-Ouest notamment, avec des rotations de type petits pois / maïs doux, colza / haricots verts, pommes de terre / maïs doux ou encore orge / maïs doux. Une autre alternative consiste à produire des cultures fourragères à cycle court (50 à 90 jours), telles que sorgho, millet, colza ou encore des associations de graminées et de légumineuses, intercalées entre deux cultures.

Culture relai

La technique dite de « relay cropping » ou culture relai, permet elle aussi de réaliser deux récoltes par an, en semant au printemps du soja, du sorgho fourrager, de la betterave fourragère, de la navette fourragère ou encore du colza fourrager à l'intérieur d'une première espèce implantée à l'automne, en l'occurrence un blé ou une orge. Comment ? En réservant au semis l'écartement nécessaire à l'implantation de la seconde culture. La technique suppose quelques aménagements matériels, au niveau du semoir et de la moissonneuse-batteuse ainsi qu'une adaptation de l'itinéraire cultural, s'agissant notamment des densités de semis et de la stratégie de lutte contre les adventices.

Intérêts agroécologiques

La technique demeure balbutiante et lacunaire en termes de références. Les premiers essais mettent en lumière une grande variabilité des rendements de la culture d'hiver, qui peuvent être équivalents à ceux d'une culture conduite en solo mais qui peuvent aussi décrocher. S'agissant de la seconde culture, le surplus de biomasse (fourrage, méthanisation) permet le plus souvent de dégager un bénéfice net après soustraction des charges induites (intrants, façons culturales récolte). Le tout est de nature à accroître le produit par hectare dans des zones climatiques interdites à la double culture, à une réserve près : l'irrigation apparaît souvent comme un élément de sécurisation de la technique. Celle-ci revêt plusieurs intérêts agroécologiques tels que l'optimisation de l'utilisation de la photosynthèse, la réduction des herbicides, la couverture du sol.