Garantie : le SEDIMA veut signer une charte de bonne conduite avec les constructeurs

A l’occasion de sa conférence annuelle, le SEDIMA a annoncé vouloir signer une charte avec les constructeurs, pour une meilleure prise en compte des questions de garantie.

Pour le SEDIMA, syndicat national des entreprises de service et distribution du machinisme agricole, d'espaces verts et des métiers spécialisés, « la garantie est un critère clé » pour l'image du produit comme pour celle du distributeur qui assurera le SAV auprès du client. Pour Pierre Prim, président du syndicat, qui sensibilise les constructeurs depuis près de 10 ans « l'entente cordiale existante faisait que le sujet sensible de la garantie n'était pas mis sur la table. » Mais les relations quelque peu tendues depuis l'été 2017 auront finalement été bénéfiques puisqu'elles auront permis de mettre les pieds dans le plat.

Le SEDIMA souhaite des relations facilitées avec les constructeurs et non de multiples intermédiaires qui allongent les délais de prise en charge des problèmes techniques rencontrés par les clients. « Le distributeur ne doit pas être tenu responsable des problèmes du constructeur » précise Anne Fradier, secrétaire général du Sedima. « Avec les niveaux d'investissements agricoles, on ne peut pas accepter d'induire trop de coûts pour le client » insiste Pierre Prim.

L'objectif recherché par la signature de cette charte, est que « le couple constructeur/distributeur soit beaucoup plus pro » précise Pierre Prim. Il explique, « avec chaque industriel on pointera les points positifs comme les négatifs » pour améliorer la garantie et souligne « il y a des constructeurs très professionnels. » La charte, déjà rédigée, devrait être signée par les constructeurs d'ici la fin de l'année 2018.

Incertitudes

Le SEDIMA a mené comme chaque année son enquête1 de conjoncture sur le premier semestre de l'année et les perspectives pour le second. Pour le machinisme agricole, les résultats sont plus positifs que 2017, « mais l'investissement en matériel neuf reste très timoré du fait des incertitudes qui pèsent aujourd'hui chez nos clients » précise Pierre Prim.

Avec cette baisse de marché du neuf, c'est les services ateliers et la pièce détachée qui prennent le relai. L'activité de maintenance « se tient globalement bien. » Car c'est là tout l'enjeu : faire durer le matériel le plus longtemps possible. Le marché de l'occasion se maintient et tire l'activité commerciale vers le haut. Finalement, le problème « on a plus de demande, que de matériel à offrir » précise Pierre Prim.

Mais le SEDIMA veut relativiser ces chiffres en apparence bons. Le syndicat envisage une baisse du chiffre d'affaires moyen des distributeurs de machines agricoles de 10%. Même si « les entreprises se sont bien adaptées » à un nouveau contexte, elles sont « directement impactées » par les évolutions de leurs clients. « La tendance baissière du marché pèse sur la rentabilité de notre activité et constations une baisse du taux d'excédent brut d'exploitation moyen (-13% sur un an) avec toujours des disparités selon les secteurs. Le recul a été plus marqué pour le secteur céréales/grandes cultures » précise le président du SEDIMA.

Main d'œuvre

Même si les entreprises de la distribution se sont adaptées aux besoins clients, ces baisses de chiffres les ont amenés à revoir leur mode de fonctionnement : baisse des stocks, augmentation des fonds propres etc. C'est grâce à ces changements que les distributeurs ont pu encaisser la crise et maintenir les effectifs pour la continuité des services de proximité. Mais d'après l'enquête réalisée par le SEDIMA, le recrutement est LA première préoccupation des distributeurs pour le second semestre 2018, 28% des répondants, contre 19% en 2017 et 11% en 2017.

Pierre Prim insiste « notre meilleur outils, c'est nos hommes. » Toujours d'après l'enquête, 82% des distributeurs vont recruter des salariés en 2018, soit près de 2 500 emploi, dont près de la moitié seront pourvu par le biais de l'alternance. Pour cela, le syndicat va lancer prochainement une campagne de communication sur Le bon coin, les réseaux sociaux et des publicités radio.

Enquête1 réalisé entre le 25 mai et le 11 juin auprès des adhérents du SEDIMA. 193 répondants, soit un taux de réponse de 31%.