Les concessionnaires pas totalement indemnes de la crise sanitaire

Les concessions sont restées opérationnelles mais elles ont subi des pertes de commande significatives durant la crise. L’incertitude prévaut à l’amorce du second semestre.

Commençons par une bonne nouvelle : sur les quelques 800 adhérents que recense le Syndicat national des entreprises de services et distribution du machinisme agricole, d'espaces verts et des métiers spécialisés (Sedima), seules 27 entreprises ont été aux prises avec des cas de contamination au coronavirus, pour un total de 31 cas et ce alors que les deux tiers des personnels sont restés opérationnels, un taux pointant à 75% dans les magasins délivrant les pièces et à 81% dans les ateliers.

Dès l'annonce du confinement, le Sedima a tout mis en œuvre pour affronter la crise, avec notamment, l'édition d'un guide sanitaire et la commande de masques centralisée pour l'ensemble des distributeurs, ouvertes aux non adhérents.

Attention aux salariés

Outre les mesures de protection sanitaire, le Sedima a porté une attention particulière à ses salariés, avec notamment la négociation d'un accord de branche sur les congés payés, la mise en place et le suivi du chômage partiel ou encore la sollication des assureurs pour venir en aide aux salariés en difficulté. L'objectif était bien évidemment de préserver ses forces vives pour l'après-crise, la profession étant aux prises avec des difficultés récurrentes de recrutement. Même en période de crise, l'emploi et la formation restent la priorité de la profession, qui se dit prête à accueillir en reconversion les salariés issus de la maintenance des industries aéronautiques ou automobiles, très impactées par l'épidémie.

Incertitudes

Les distributeurs de matériels agricoles n'ont pas été épargnés. Plus des deux tiers des entreprises ont déclaré avoir connu des problèmes d'approvisionnements au cours de la seconde quinzaine d'avril, pour cause des fermetures d'usines et/ou des retards de livraison. Dans l'épreuve, le Sedima aurait souhaité être davantage soutenu par les constructeurs. D'un point de vue économique, selon l'Insee, le secteur de la distribution a subi une baisse de 16% de ses ventes de matériels, soit deux fois moins que celle enregistrée par le secteur des gros équipements industriels (-29,2%) et quatre fois moins que l'automobile (-59,7%).

Jusqu'à présent, la distribution a plutôt bien résisté à l'épreuve, comme en témoignent les indicateurs de stocks et de trésorerie, en phase avec les valeurs d'avant la crise. En supposant que l'épidémie reste sous contrôle dans les mois à venir, ce sont les cours des produits agricoles qui baliseront l'activité au cours du second semestre. Et là, sur le front des céréales, de la viande ou du vin, l'expectative est à peu près du même acabit que celle induite par le coronavirus.