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Mardi 30/12/2025

Météo : quelles sont les prévisions pour janvier 2026 ? La chronique de Nicolas Le Friant, expert météo

Après une fin d’année 2025 froide et sèche, qu’en sera-t-il de début 2026 ? Froid et humidité avec risque de neige ?

Depuis le mardi 23 décembre, la France est entrée dans une période nettement plus froide que la normale climatique, mais sous de sèches conditions météorologiques à l’exception des régions allant de la Corse au Languedoc-Roussillon, qui ont connu des épisodes pluvieux conséquents.

A ce propos, il faut remettre l’église au milieu du village. En effet, de nombreux médias ont relayé le fait que nous vivions actuellement une « vague de froid inédite » depuis plusieurs années, ce qui est totalement faux.

L’indicateur thermique national de la journée de Noël 2025 a atteint +3,22°C, soit très précisément un déficit de 2,76°C par rapport aux normales climatiques 1991-2020. C’est donc bel et bien le Noël le plus froid depuis 2010.

En revanche, si l’on prend un peu de recul, c’est aussi 10 degrés de plus que la journée de Noël la plus froide mesurée en 1962, et surtout la cuvée 2025 ne se classe même pas dans le top 25 des Noëls les plus froids depuis 1930. Elle se situe plutôt vers la 30/35ème place, donc cela signifie que depuis que nous disposons de relevés météorologiques fiables, plus d’un tiers des Noëls ont été… plus froids que Noël 2025 !

Dans l’Histoire, le plus remarquable est davantage qu’il n’y ait pas eu de journées de Noël plus froides ces quinze dernières années, ce qui est un marqueur très net du réchauffement climatique.

Enfin, terminons pour signifier que ce mois de décembre 2025 s'achève avec un excédent thermique d'environ 1,4/1,5°C par rapport aux normales climatiques 1991-2020 !

En conséquence, cette année 2025 se termine avec un excédent d’environ 1 degré, ce qui la classe à la 3ème ou 4ème place des années les plus chaudes (avec une température moyenne de 14,04°C), derrière 2022 (14,51°C), 2023 (14,4°C) et 2020 (14,07°C).

Cette période de temps froid et sec va-t-elle se poursuivre pour ce début d’année 2026 ?

Source : données de Météo France et graphique de Nicolas Le Friant

Quelles sont les prévisions météo pour les prochains jours ?

Mercredi 31 décembre 2025 : nous conserverons encore de calmes et sèches conditions météorologiques, sous l’influence d’un puissant anticyclone, s’étirant du nord de l’Atlantique Nord jusqu’en France. En conséquence, le soleil rayonnera aisément sur la presque totalité de nos régions, une fois les brouillards givrants dissipées. Néanmoins, il y aura quelques exceptions avec la présence d’un ciel très nuageux du midi toulousain au Piémont pyrénéen ainsi que du Vaucluse aux Bouches-du-Rhône, sans oublier les régions côtières de la Manche et celles bordants les frontières du nord-est. Les températures maximales fléchiront quelque peu et seront situées 3 à 4 degrés en dessous des normales climatiques à l’échelle du pays.

Jeudi 1er janvier 2026 : cette première journée de l’année verra débuter un changement de temps avec une dégradation nuageuse sur les régions situées au nord de la Loire. Quelques pluies seront possibles en Manche. Le tout étant poussé par un vent de sud-ouest à 50/60 km/h en rafales entre la Manche et la Belgique. Ailleurs, malgré un voile de nuages élevés, le soleil s’imposera encore sauf près des rivages méditerranéens où des entrées maritimes s’observeront. Quant aux températures, elles seront plus ou moins stationnaires.

Vendredi 2 janvier : la France se retrouvera au carrefour de deux zones dépressionnaires. La première, située en mer Baltique, dirigeant des courants froids et humides en provenance directe de l’Arctique et, la seconde, se rapprochant de la Péninsule Ibérique, favorisant la remontée d’air doux, mais aussi humide, en provenance des Canaries. La conséquence sera l’arrivée de faibles précipitations de la Bretagne à la Champagne-Ardenne et au nord de l’Alsace, sous forme de pluie et même de neige des Ardennes aux Vosges. Quelques gouttes seront également observées de l’Aquitaine au Roussillon. Sur les autres régions, le ciel deviendra plus nuageux. Les températures en profiteront pour progresser d’1 à 2 degrés mais elles resteront situées 2 degrés en dessous des normales climatiques.

Samedi 3 et dimanche 4 janvier : après l'évacuation du front, qui sera axé du Pays basque à la PACA samedi, avec de la pluie en plaine et de la neige en montagne, nous nous retrouverons dans un flux orienté au nord-ouest plus froid et de nouveau sec. Nous observerons encore des giboulées sur la moitié nord samedi. Les conditions météorologiques s’assècheront davantage dimanche et le Mistral et la Tramontane auront tendance à très nettement se renforcer. Quant aux températures, elles baisseront assez nettement avec des gelées quasi généralisées en raison d’un important rayonnement nocturne. Quant aux températures maximales, elles accuseront un déficit de 3 à 4 degrés par rapport aux normales climatiques.

Quelle est la tendance entre le lundi 5 et le vendredi 9 janvier 2026 ?

Dans les grandes lignes, la France devrait se maintenir au sein d’une ambiance froide avec un déficit thermique de l’ordre de 3 à 5 degrés en moyenne, par rapport aux normales climatiques. Les gelées nocturnes et matinales seront fortes. Dans l’éventualité où des perturbations océaniques parviendront à traverser le pays, il faudra alors s’attendre à observer de la neige jusqu’en plaine. Evidemment, il nous est impossible de prévoir de telles situations à de telles échéances. Les prévisions de neige en plaine se fiabilisent très souvent dans les 24 heures avant le début de l’évènement !

Après le 10 janvier, un retour à un flux d’ouest plus dynamique et donc humide, mais aussi et surtout plus doux, pourrait revenir s’imposer en France et plus généralement sur l’Europe de l’Ouest.

©Nicolas le Friant

"Passionné de Météorologie depuis mon enfance, j’ai appris le métier auprès d’un Météorologue professionnel chez Météo- France. Je travaille depuis 25 ans au sein d’entreprises privées de météorologie avec, comme spécialités, les médias, les formations et la pédagogie. Je suis également titulaire d'un Master en Climatologie (2010), dont le mémoire de fin d’étude est axé sur le changement climatique en cours et ses conséquences sur la hausse du niveau marin."