Ours : la population en hausse, la prédation stable, la diversité génétique en baisse
Selon le Réseau ours brun, la population présente dans les Pyrénées est estimée à 104 individus contre 86 en 2023. Si le nombre d’attaques sur bétail a baissé, le nombre d’animaux prédatés a très légèrement augmenté.
Depuis 1983, la population d’ours bruns présente dans les Pyrénées fait l’objet d’un suivi annuel transfrontalier impliquant les services andorrans, espagnols et français. Une fois l’an, par le biais du Réseau ours brun (ROB), l’OFB délivre une photographie de la population ursine, sur la base de plusieurs indicateurs, dont la méthode d’estimation CMR (Capture-marquage-recapture), basée sur des modèles statistiques développés en collaboration avec le CNRS et qui prend en compte l’hétérogénéité de la détection entre les individus et qui dispose également d’un intervalle d’incertitude associé.
Ainsi, en 2024, et selon la méthode CMR, la population de loup est estimée à 104 individus, avec un intervalle de crédibilité compris entre 97 et 123 individus. En 2023, la même méthode évaluait la population à 86 individus, avec un intervalle de crédibilité compris entre 82 et 92 individus.
La prédation concentrée en France
Concernant la prédation, 310 attaques d’ours classées « prédation ours non écartée » sur bétail et 14 attaques sur ruchers ont été recensées en France en 2024, contre respectivement 349 et 7 en 2023. Le nombre d’animaux prédatés s’est élevé à 565 en 2024 contre 552 en 2023. Le département le plus impacté est l’Ariège, qui concentre 67% des attaques et 71% des pertes, devant la Haute-Garonne, à respectivement 27% et 22%.
Côté espagnol, 67 attaques, dont 59 sur bétail ont été recensées en 2024. Aucune attaque n’a été constaté en Andorre. L’aire de répartition totale est estimée à environ 7200 km², soit une augmentation de 100 km² par rapport à 2023 et de 1500 km² par rapport à 2022. Elle s’étend sur 240 km d’est en ouest : de l’extrême sud-est de l’Ariège en France au nord- est de la Navarre en Espagne, l’espèce continuant sa progression vers l’est et le sud de l’aire de répartition.
La diversité génétique en baisse
Selon le Réseau ours brun, la population ursine présente dans les Pyrénées connaît un taux d’accroissement moyen annuel de 11% depuis 2006. De 150 individus au début du 20ème siècle, la population pyrénéenne d’ours bruns est passée à 70 au mitan du siècle avant de tomber à 5 individus, dont une seule femelle, en 1995. A la suite de la directive Habitats (1992), 11 individus ont été relâchés dans le massif pyrénéen à partir 1996-1997. En dépit de la dynamique de population et de son expansion spatiale, le Réseau ours brun fait état d’une diminution de la diversité génétique, potentiellement préjudiciable à l’espèce. Afin de quantifier les effets de la consanguinité sur la démographie des ours des Pyrénées, une étude démo-génétique est actuellement menée par le Museum national d’histoire naturelle, l’OFB et l’Université suédoise des sciences agricoles. Les résultats sont attendu pour fin 2026.