Romain Bazin : s’installer hors cadre familial, rien d’impossible

Les parents de Romain Bazin ne sont pas du milieu agricole. Une rencontre avec Bernard Pachot, éleveur en quête d’un repreneur, lui a permis de réaliser son rêve d’installation. Après un accompagnement par la chambre d’agriculture de l’Indre, Romain Bazin reprendra les rênes de l’exploitation le 1er novembre, avec l’objectif de maintenir une entreprise saine financièrement, en engraissant des animaux toute l’année

Romain Bazin a « été bercé dans le monde agricole », selon ses propres mots. Pour lui, s’installer un jour coulait de source. Après l’obtention de son BEP et de son bac dans un lycée agricole, il a travaillé deux ans au service de remplacement, où il a acquis une solide expérience en découvrant des productions variées et de nouveaux savoir-faire. Seule ombre au tableau : ses parents, contrairement au reste de sa famille, ne possédaient pas d’exploitation agricole.  

Son chemin croise alors celui de Bernard Pachot, dont il connaissait bien la ferme. « Pendant mes études, je passais tous les jours devant. Et puis un matin, il y a deux ans, on s’est croisés et on a discuté », raconte Romain Bazin avec un sourire. 

 

LA FERME IDÉALE 

Bernard Pachot, installé depuis 1988, gère une exploitation d’une centaine d’hectares où il élève 70 mères limousines. Bientôt à la retraite et son fils ne souhaitant pas reprendre, il voyait son exploitation sans avenir. 

L’exploitation cochait toutes les cases pour Romain Bazin. Située sur la commune de Parnac, à moins de 3 km de chez lui, elle est également « à taille humaine, idéale pour s’installer seul », précise Romain Bazin. Quant à l’élevage, cela allait de soi : « Je ne me voyais pas faire autre chose. Les limousines sont mes animaux-passion », s’enthousiasme-t-il. 

Au départ, il a simplement prêté mainforte à Bernard Pachot les week-ends. Puis, la graine de son projet ayant germé : il était temps de se lancer ! 

 

"Je ne me voyais pas faire autre chose. Les limousines sont mes animaux-passion "
DEUX ANS POUR METTRE LE PROJET SUR PIED 

Romain Bazin encourage les futurs installés à se préparer en amont : « Les formalités administratives sont nombreuses. Plus c’est préparé à l’avance, mieux c’est », explique-t-il. Deux ans ont été en effet nécessaires pour mettre son projet sur pied. En 2022, il débute au Point d’accueil à l’installation (PAI) à la chambre de l’agriculture de l’Indre, qui l’aiguillonne sur les démarches à suivre. Il a également dû patienter pour que Bernard Pachot fixe une date de départ à la retraite. 

Début 2024, il suit un stage à l’installation et un stage de chiffrage de son projet. La chambre d’agriculture de l’Indre l’accompagne également dans l’élaboration de son Plan d’entreprise (PE). « J’ai été très bien entouré, les conseillers ont toujours su répondre rapidement à mes questions. Ils sont dynamiques et passionnés », relate-t-il. 

 

PRIORITÉ : UNE EXPLOITATION RENTABLE ET DURABLE 

Quant à ses priorités pour l’avenir, Romain Bazin est clair : « avoir une exploitation saine financièrement ». Son plan ? Ne pas révolutionner le fonctionnement du troupeau, mais l’optimiser en engraissant davantage d’animaux, au vu des cours actuels. Il envisage de garder toutes les génisses jusqu’à leur premier vêlage et d’engraisser celles qui n’auraient pas bien vêlé.

Dans son nouveau schéma, il aurait des animaux à l’engraissement toute l’année. Il souhaiterait également augmenter ses stocks alimentaires pour plus de sécurité face aux aléas climatiques. 

 

UN STAGE PARRAINAGE  POUR UNE TRANSITION EN DOUCEUR 

En avril, la banque lui a donné son feu vert. La chambre d’agriculture de l’Indre lui propose alors un stage parrainage chez Bernard Pachot, de mai jusqu’à son installation. « On travaille ensemble, j’apprends toutes les ficelles du métier », explique Romain Bazin, sans compter que cette période de transition lui permet de se familiariser en douceur avec l’exploitation : « Il faut s’habituer au matériel et aux animaux, et que les animaux s’habituent à moi. On travaille avec du vivant », précise-t-il. 

Depuis janvier, Romain Bazin fait également partie des Jeunes Agriculteurs. Il y trouve un précieux réseau de conseils, mais aussi un lien social essentiel : « On se voit toute la semaine pour travailler, et le week-end on décompresse ensemble ». En guise de conclusion, Romain admet : « il y avait de nombreux défis à relever, notamment les formalités administratives », mais il insiste : « finalement, s’installer hors cadre familial n’a rien d’impossible. Le parcours d’installation reste le même, il n’est pas plus compliqué ».