Saison du melon : un démarrage tardif et une fin précoce

Au « Melon de la Venise verte », à Doix-les-Fontaines, Amélie et Guillaume Berland ont bientôt fini de récolter leurs 60 ha de melons et leurs 4 ha de pastèques.

Le retard de récolte de fin juin ne peut pas être rattrapé mais au moins la récolte d’août et de début septembre sera bonne, en volume et en qualité. « Habituellement la récolte commence début ou mi-juin. Cette année, on a commencé au 25 juin et on a perdu du volume jusqu’au 20 juillet environ. À cause du printemps pluvieux, qui a mis le marais à blanc d’eau, c’est-à-dire sous l’eau, y compris pendant les plantations des melons. » Amélie Berland soupire du triste constat.

Mais elle ne baisse pas les bras. Oui, l’année ne sera pas bonne mais l’entreprise de maraîchage, « Melon de la Venise verte », qu’elle dirige avec son mari, Guillaume, à Doix-les-Fontaines, non loin de Fontenay-le-Comte, devrait faire face. « Le retard du début de la récolte est aussi dû à la maladie, renchérit Guillaume. Maladie provoquée par l’eau des sols, bien sûr ! L’autre raison, c’est que nous avons dû implanter nos plants tous les quinze jours et non pas toutes les semaines comme les années précédentes. En conséquence, il y a eu moins de volume au début… et une récolte désorganisée, non linéaire due à des à-coups de production. »

Un rendement a été plutôt faible en effet : 10 t/ ha de melon contre 20 t l’an dernier sur la même période… Mais, depuis que le beau temps et le soleil sont revenus fin juillet, la collecte s’est accélérée : « On est à présent à 30-40 tonnes par jour de melons à pleine maturité », rassure Guillaume. Ramassés le lundi, les melons peuvent passer au maximum une nuit en chambre froide avant de connaître toute la chaîne de conditionnement : brossage, tri et calibrage (9, 11 et 12 en majorité), et rangement en cagette en bois, en alvéole individuelle. Puis, c’est l’expédition dans la journée aux divers clients : à 80 % en Vendée, dans les GMS de la côte et de tout le département et 20 % auprès des grossistes ou des clients qui viennent acheter en vente directe. Les débouchés sont heureusement déjà assurés, ce qui est important : les vingt variétés de melon cultivées cette année sur les différentes parcelles de l’exploitation assurent à elles seules 90 % de son chiffre d’affaires.
Après les melons, les courges

Mais si la saison a commencé tard, elle devrait désormais bientôt s’achever. « Les dernières variétés plantées en début d’été sont des précoces. On devrait avoir fini de ramasser tous les melons d’ici le 10-15 septembre, si tout va bien », souffle Guillaume.
Avec 60 ha de surface en melons, 4 ha en pastèques (déjà toutes ramassées et vendues) et 2,5 ha en courges butternut (récoltées dès la mi-septembre et vendues jusqu’en janvier), l’entreprise agricole emploie neuf salariés à plein temps en CDI et cinquante saisonniers (soit environ trente équivalents plein temps). « La main d’œuvre locale, moins présente qu’il y a quelques années, nous oblige à nous adapter. Aussi depuis trois ans, nous faisons appel, entre autres, à des salariés saisonniers marocains qui connaissent le travail et qui sont efficaces », sourit Amélie.
À côté de cette activité de maraîchage, Guillaume cultive aussi des céréales, du haricot demi-sec (Label Rouge « du marais ») et élève des limousines.

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