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Jeudi 20/11/2025

Tuberculose bovine : les conditions d’éligibilité à l’abattage sélectif assouplies

Un arrêté relève notamment le nombre maximal de bovins infectés au sein d’un troupeau autorisant un assainissement par abattage sélectif. La Confédération paysanne exprime sa satisfaction et appelle à la même approche circonstanciée pour la dermatose nodulaire contagieuse.

Par un arrêté publié au Journal officiel le 20 novembre, le ministère de l’Agriculture assouplit les conditions d’éligibilité au protocole d’abattage sélectif. Pour pouvoir y prétendre, deux bovins maximum devront être infectés contre un auparavant dans les élevages de 20 bovins et moins, trois dans les élevages de 21 à 60 bovins contre deux auparavant et quatre pour un troupeau de 60 à 80 bovins et moins de 5 % de bovins infectés pour les autres troupeaux, sans dépasser le nombre de 10 bovins infectés, contre trois précédemment pour l’ensemble des troupeaux de plus de 60 bovins.

Les modalités techniques d’assainissement, combinant plusieurs tests sur les bovins de l’élevage atteint, restent inchangées et conservent le même niveau d’exigence et de sécurité à l’œuvre depuis 2014 et la réintroduction de l’abattage sélectif pour l’assainissement des foyers de tuberculose.

Evolution de l’incidence et de la prévalence de la tuberculose bovine depuis 1995 (Source : ministère de l’Agriculture)
Evolution de l’incidence et de la prévalence de la tuberculose bovine depuis 1995 (Source : ministère de l’Agriculture)

Plus souple mais tout aussi exigeante

Selon le ministère de l’Agriculture, cette évolution vient concrétiser les réflexions des groupes de travail réunissant les représentants professionnels, les vétérinaires, les services déconcentrés du ministère depuis janvier 2025, dans le cadre de la feuille de route nationale de lutte contre la tuberculose 2024-2029. « Nous franchissons aujourd’hui une nouvelle étape dans la lutte contre la tuberculose bovine : une stratégie plus souple pour les éleveurs, mais tout en maintenant un haut niveau d’exigence pour garantir la sécurité sanitaire et préserver le statut indemne de notre pays », déclare la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.

Le satisfecit de la Conf’

« Le ministère de l’Agriculture fait aujourd’hui un pas dans la bonne direction, a régi la Confédération paysanne dans un communiqué. Jusque-là uniquement orientée vers l’objectif de maintenir le « statut sanitaire de la France », sésame pour l’export de viande et de produits laitiers, la politique de gestion de la tuberculose bovine tient enfin compte des besoins des éleveur·euses ».

Pour le syndicat, qui voit aussi dans cette avancée le fruit de sa lutte contre les abattages totaux, deux problèmes demeurent non résolus : la mise au point de teste fiables pour éviter l’abattage d’animaux sains et construire l'immunité des animaux d’un part, et d’autre part la mobilisation de moyens supplémentaires dans la connaissance et la gestion de la faune sauvage, notamment les blaireaux et les sangliers , ces derniers étant par ailleurs responsables de dégâts considérables sur les cultures et vecteurs d’autres maladies comme la peste porcine africaine ou la brucellose. « Cette victoire en appelle d’autres : ce que nous avons obtenu sur la tuberculose bovine, nous l’obtiendrons pour la dermatose nodulaire contagieuse », devise la Conf’.