Un peptide pour lutter contre le mildiou découvert par des chercheurs italiens

Les chercheurs de l’université de Milan se sont attachés à identifier des peptides de 8 acides aminés pouvant inhiber l’activité d’enzymes vitales pour les pathogènes cibles.

Quel est le contexte de recherche ? Le projet européen NoPest a pour but d’explorer de nouvelles solutions contre les oomycètes pathogènes, par l’utilisation notamment de peptides (sorte de petites protéines).

Quels sont les avantages d’une telle approche ? Ces peptides agissent donc de façon très spécifique, sur une enzyme propre aux oomycètes. Ainsi il ne devrait pas y avoir d’effet sur la plante ou sur les animaux. Comme ces molécules sont composées de simples acides aminés, elles peuvent se dégrader facilement et sans risque.

À quel stade de développement en est-on ? Les chercheurs ont déjà identifié un peptide capable de bloquer la germination du mildiou de la vigne, qu’ils ont nommé NoPV1. Il agit en empêchant le tube germinatif des oospores de se développer. Les essais ont montré, en laboratoire et sous serre, que pulvériser le peptide est efficace pour contrer l’apparition de mildiou. « Nous n’avons pas encore pu valider ces résultats au champ, car cela demanderait une grande quantité de ce peptide NoPV1, qu’il faut synthétiser », regrette Paolo Pesaresi, professeur à l’université de Milan. À l’heure actuelle, le consortium explore deux voies : développer des capteurs permettant de pulvériser uniquement les zones atteintes par le pathogène, et produire le peptide en grande quantité de façon rentable. Cela pourrait passer par l’utilisation de levures ou de bactéries, comme cela se fait pour produire l’insuline. L’université de Paris-Saclay, de son côté, travaille à l’amélioration du peptide pour augmenter son affinité avec la cible. La solution finale serait donc un produit pulvérisable. Un long processus de développement est toutefois nécessaire avant d’espérer en arriver là. Il pourrait prendre une dizaine d’années. La question règlementaire se posera également, pour savoir quel serait le statut des peptides et de quelle loi ils dépendraient. « Nous avons de bons espoirs d’arriver jusqu’à une solution », assure Paolo Pesaresi.

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