Un plan d’actions pour réduire les émissions d’ammoniac de l’épandage

Adopté en janvier 2021, le plan d’actions ministériel vise à réduire les émissions de polluants atmosphériques issues des pratiques d’épandage. Il prévoit notamment la suppression des matériels les plus émissifs à l’horizon 2025.

Nul ne l’ignore. Les activités agricoles sont des sources d’émissions de polluants atmosphériques qui ont un impact sanitaire et environnemental important. A regarder de plus près ces émissions de polluants atmosphériques, on constate que les pratiques d'épandage y participent pour 59 % dont 21% sont liées à l'application d'engrais organique. Le gaz ammoniac (NH3) est un précurseur de polluants atmosphériques.

Le PMEE : Plan Matériels d’Epandage moins Emissifs

Le plan matériels d’épandage moins émissifs répond à des obligations réglementaires européennes et nationales, dont l’objectif est de réduire de 13 % les émissions de NH3 en 2030 (par rapport au niveau de 2005). Relatif aux matériels, ce plan souligne le manque de performances environnementales des simples buses d’épandage ou des rampes à buses utilisées seules. Il leur préfère les rampes à pendillards ou les injecteurs.

Vers la fin des buses palettes

Utiliser une buse palette revient à la volatilisation de 30 % de l’azote ammoniacal du lisier, partie assimilable par la plante. En ayant recours à des leviers financiers et réglementaires, l’objectif du gouvernement est de supprimer leur usage, partout où cela est possible. Un plan Eco’Azot destiné à mettre en avant les moyens de réduire les émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote, ainsi qu’à proposer un accompagnement dans l’évolution des pratiques culturales et agronomiques, a été adopté dans le cadre de la loi Climat. Il est donc à parier que la buse à palette est en train de vivre ses dernières années.

En attendant, il est préférable pour les exploitants agricoles qui envisagent d'acquérir ou de renouveler du matériel d’épandage de s’orienter vers du matériel moins émissif tel que la tonne à lisier avec rampe à pendillard, à patins ou avec enfouisseur à disques.

A savoir que si les objectifs fixés en termes de réduction des émissions liés aux engrais azotés ne sont pas tenus pendant 3 années consécutives, une redevance pour limiter leurs usages s’appliquera. Cette taxe pourrait voir le jour au plus tôt le 1er janvier 2024.

Pour l’heure, la législation sur le sujet n’en est qu’à ses balbutiements. Il est donc probable que, dans les prochains mois, la réglementation évolue encore. En attendant, il convient d’être prudent pour tout projet concernant l’achat ou le renouvellement de matériel d'épandage. À suivre donc.