[Vidéos] "Que fait l’Etat pour protéger nos troupeaux ?"

Dans le cadre d’une mobilisation nationale du réseau FNSEA contre la prédation, vendredi 15 octobre, en solidarité avec les éleveurs et territoires touchés, une délégation d'agriculteurs représentant la FDSEA 69 et Jeunes agriculteurs a rencontré le sous-préfet de Villefranche-sur-Saône, Jean-Jacques Boyer.

 

Dans le cadre d’une mobilisation nationale du réseau FNSEA contre la prédation, vendredi 15 octobre, en solidarité avec les éleveurs et territoires touchés, une délégation d'agriculteurs représentant la FDSEA 69 et Jeunes agriculteurs a rencontré le sous-préfet de Villefranche-sur-Saône, Jean-Jacques Boyer. La délégation était notamment composée d'éleveurs : Pascal Girin, président de la FDSEA et éleveur laitier à Grandris, Xavier Gonnet, éleveur caprin à Chambost Allières et Philippe Poix, éleveur ovin à Sainte Consorce. 
En préambule de la rencontre, Pascal Girin rappelle le contexte de cette problématique. Les populations de loup, d’ours et de vautours ne sont plus régulées et au niveau national, le nombre d’animaux tués par des loups, des ours, des vautours et des lynx ne cessent de croître. Les chiffres sont éloquents. En 2010, 4691 animaux étaient tués par un loup contre près de 12 000 en 2020. Ainsi, 39 départements, dont le Rhône [NDLR : un arrêté préfectoral signé le 26 mai 2021 a inclus le département dans les cercles de protection de troupeau suite à la présence avérée du loup] sont désormais colonisés par le loup en 2020 contre 9 en 2011.
Le président souligne les dommages collatéraux de ses prédations. D’une part, les éleveurs touchés sont dans l’angoisse permanente, altérant durablement leur santé, d’une attaque de leur troupeau et subissent un traumatisme quand celle-ci survient. 
En raison des attaques répétées sur leurs troupeaux, des éleveurs abandonnent l’élevage à l’herbe en plein air. Le pastoralisme régresse et laisse place progressivement à l’ensauvagement des territoires condamnant ainsi les systèmes agroécologiques ancestraux. 
Cet état de fait met en péril les filières sous signe de qualité et des modes de production vertueux. Il génère des pertes de biodiversité, impacte le tourisme de plein air et accroît l’insécurité des personnes et des biens dans les territoires non entretenus (incendies, avalanches). Le réchauffement climatique associé à un abandon des territoires va accroître considérablement les départs de feux en période de sécheresse.
Philippe Poix confirme la recrudescence des attaques. Il pratique la transhumance de son troupeau vers les alpages chaque année, il affirme avoir eu deux fois plus d’animaux tués par le loup cette année. 

Un nouveau comptage

Afin d’enrayer ce phénomène, Pascal Girin présente au sous-préfet les revendications du réseau syndical. Cela doit passer tout d’abord par un nouveau comptage de la population des loups. Les éleveurs constatent, en effet, que le comptage réalisé par les agents de l’office français de la biodiversité (OFB) est largement sous-estimé. D’ailleurs le Gouvernement a admis la limite de sa méthode en raison de la grande dispersion du loup sur le territoire français. Ensuite, l’État doit écarter la responsabilité des éleveurs obligés d’avoir des chiens de protection contre les prédateurs en cas de conflits d’usage avec des randonneurs ou autres usagers et assumer les conséquences des politiques qu’il impose. Enfin, le président réaffirme le droit des éleveurs à disposer de moyens pour défendre leurs troupeaux en tout lieu et en toute sécurité.
Le sous-préfet Jean-Jacques Boyer abonde dans le sens de la demande portée par le président de la FDSEA. Pour le moment, le département du Rhône est au stade de mise en garde mais si la situation s’aggravait avec des attaques, des mesures de neutralisation seraient appliquées.
La majeure partie des départements prédatés ont rencontré leur préfet ce même jour afin de porter ces mêmes revendications. Ces questions seront travaillées à l’occasion du prochain groupe national Loups du 23 novembre, le réseau FNSEA sera au rendez-vous !

Agnès Nguyen, directrice de la FDSEA

Suite à la rencontre du Caf loup, vendredi 15 novembre, avec Pascal Mailhos, préfet coordonnateur du plan national loup, Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie et de Claude Font, responsable dossier loup à la FNO s'expriment

 

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