Viticulture, limitez la casse avec les filets anti-grêle

Grêle, froid et pluie : face aux aléas climatique, les filets de protection deviennent essentiels en viticulture, malgré un coût élevé.

Avec des amplitudes thermiques de près de 20° en quelques jours, ce mois d'avril se révèle particulièrement instable; le bourgeonnement du printemps risque de s'en ressentir. D'autant que les giboulées sont aussi de la partie. Le retour de la grêle le week-end dernier a particulièrement touché les cultures maraîchères et horticoles à Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes. Des grêlons gros comme des balles de golf ont criblé les champs. Les maraîchers non équipés contre ces aléas climatiques essuient de grosses pertes. Or les filets de protection sont un bon moyen de limiter les dégâts. 

Les filets, également indispensables en viticulture 

L'entreprise française FilPack est leader du marché des filets de protection en maraîchage, arboriculture et  viticulture. “C’est moins développé pour la vigne que dans les autres branches de l’agriculture, explique Philippe Augénie, directeur protection chez FilPack, tout le monde ne connaît pas ce type de protection en viticulture ni son prix”. Néanmoins, d’après le spécialiste, de plus en plus de viticulteurs utilisent les filets, principalement  dans les régions du Beaujolais, de Cognac, dans la Vallée du   Rhône et en Provence. “Aujourd’hui, 1000 hectares du vignoble français sont équipés de filet”. 

Quel est le coût des filets anti-grêle ? 

Chaque topologie étant différente, un devis est préalablement élaboré avant installation. Comptez entre 3000 et 10 000 euros par hectare selon le système d’accroche. “Certaines régions comme le Rhône-Alpes favorisent l’installation des plans de protection du vignoble et proposent une aide financière”, précise Philippe Augénie. Deux systèmes sont possibles : le premier, le Delta Cover, où le filet est tendu par deux fils de soutien intégrés. Cela permet une tension longitudinale simple et rapide. Le filet réagit comme une peau de tambour pour éviter que les grêlons ne touchent les raisins. Le deuxième système est le Whailex. Le filet est positionné sur un tube PVC. Grâce à une manivelle, il peut être relevé ou baissé rapidement et être positionné pour toute la saison ou uniquement en cas de risque de grêle. “Cela nécessite tout de même un peu de main-d'œuvre pour le déploiement mais aussi pour l'entretien”. 

Autorisés par les AOP

Avant 2018, les filets anti-grêle n’étaient pas autorisés pour les vignes en AOC. L’INAO avait conclu qu’ils “ont une influence très limitée sur le mésoclimat de la vigne et ne modifient pas artificiellement et de façon substantielle les caractéristiques fondamentales du milieu naturel concerné”, contrairement aux vins de France qui en bénéficiaient déjà à l’époque. C’est désormais chose faite. Il suffit aux agriculteurs de se rapprocher de leur Chambre et/ou de contacter les entreprises spécialisées telles FilPack. Attention toutefois, “les filets anti-gel ne sont pas encore autorisés”, rappelle Philippe Augénie. 

Les filets anti-grêle, mais pas que !

Ils offrent de nombreux avantages. Je les appellerais plutôt “filets de protection climatique” que “anti-grêle”, nuance Philippe Augénie. En effet, avec ce système, la vigne est également épargnée des attaques du gibier, des rafales de vent et des coups de soleil. La pluie ne rentre pas non plus dans le feuillage, diminuant ainsi les pressions. “S’il y a moins de contact avec l’eau, la vigne a moins de chance d’être exposée au mildiou”, souligne le directeur protection. Un pari gagnant !