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Brésil : un seul ministère pour l'Agriculture et l'Environnement sous Bolsonaro
Les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement seront fusionnés dans l'administration de Jair Bolsonaro, a annoncé mardi le député Onyx Lorenzoni, son futur chef de gouvernement, à propos d'une des mesures les plus polémiques du président élu du Brésil.
"L'Agriculture et l'Environnement seront un seul et même ministère, comme prévu au départ", a déclaré M. Lorenzoni, en référence au fait que M. Bolsonaro, alors qu'il n'était encore que le candidat d'extrême droite à la présidentielle, avait reculé sur cette question controversée. Le même ministère traitera de "la politique économique et agricole", "des ressources naturelles et de l'environnement rural", a ajouté le député. Onyx Lorenzoni a fait cette annonce après que Bolsonaro a réuni à Rio de Janeiro, au surlendemain de sa nette victoire à la présidentielle, ses plus proches conseillers pour commencer à constituer son gouvernement.
L'écologiste Marina Silva, ex-ministre de l'Environnement et également candidate à la présidentielle, a qualifié cette fusion de "désastre", estimant sur Twitter qu' "une ère tragique s'ouvre, où la protection de l'environnement est égale à zéro". "A peine lancé, le gouvernement Bolsonaro représente un retour en arrière incalculable", a-t-elle écrit.
Secteur productif
Soutenu par le puissant lobby parlementaire de l'agro-business, Bolsonaro est ouvertement plus sensible aux intérêts des grands propriétaires terriens qu'à ceux des défenseurs de la nature. "Que ce soit bien clair: le futur ministre sera issu du secteur productif. Nous n'aurons plus de bagarres à ce niveau-là", avait-il affirmé dans l'entre-deux tours. Il avait aussi suscité l'inquiétude en fustigeant les "contrôles chiites" -- comprendre: radicaux -- des agences publiques environnementales ICMbio et Ibama, qui "nuisent à ceux qui veulent produire".
Puis Jair Bolsonaro s'était dit "ouvert à la discussion" sur la fusion des deux ministères, alors qu'au sein même de son parti, le Parti social libéral (PSL), des voix s'étaient élevées la semaine dernière pour le mettre en garde contre un déchaînement de protestations. Même des membres de l'agro-business lui avaient conseillé de reculer, craignant un impact négatif d'une fusion des ministères pour les ventes des produits agricoles, dont le Brésil est un grand exportateur mondial, sous l'effet de possibles sanctions internationales. La nouvelle administration prendra officiellement ses fonctions le 1er janvier à Brasilia.