L’agritourisme en convalescence

Au mitan de la saison estivale, le réseau Bienvenue à la ferme fait part d’un taux d’occupation des gîtes égal, voire légèrement supérieur dans certaines régions, à celui de 2019. C’est en revanche moins bien dans les campings. Sur l’année, la baisse d’activité devrait atteindre -20% à -30%.

Un peu moins d'un milliard d'euros, 936 millions d'euros exactement : c'est le chiffre d'affaires généré par l'agritourisme et les ventes de produits fermiers du réseau Bienvenue à la ferme, lequel fédère environ 8000 adhérents à travers toute la France. Avec Gîtes de France, dont 15% des 42 000 propriétaires sont agriculteurs, et Accueil Paysan, qui compte 1200 structures d'accueil, Bienvenue à la ferme est l'un des trois réseaux représentatifs de l'accueil à caractère touristique, pédagogique ou encore social en secteur rural.

L'épidémie de coronavirus a fait très mal au secteur. Selon le réseau Bienvenue à la ferme, qui a réalisé une enquête auprès de 600 adhérents, la perte de revenu sur les activités d'agritourisme se situe  entre 3000 € et 5000 € par mois et par structure. Les exploitations offrant le gîte et le couvert sont bien entendu impactées mais pas seulement. Les fermes pédagogiques, accueillant du jeune public, estiment que leur manque à gagner sur l'année sera de l'ordre de 25 000 euros.

Mieux en gîte qu'en camping

Qu'en est-il de la saison estivale ? "Les taux d'occupation des gîtes sont équivalents voire supérieurs à ceux de l'année 2019", déclare Marc-Alexandre Krier, chargé de mission au sein des réseaux Bienvenue à la ferme et Marchés des Producteurs de Pays. "On était à 70% en juillet et on s'achemine vers 95% en août. La saison est cependant marquée par une forte incertitude. Les vacanciers réservent au dernier moment et l'annonce de clusters ici ou là provoque des annulations et a pour effet de casser la dynamique de réservation".

Parmi les régions les plus prisées figurent, selon les remontées de Bienvenue à la ferme, la Bretagne, la Normandie ou encore l'Occitanie.

Si les gîtes font recette, les campings sont à la peine. "Les taux de réservation sont inférieurs à ceux de 2019", relève Marc-Alexandre Krier. "C'est la conséquence de la plus forte représentation de la clientèle étrangère, proche européenne, laquelle a en partie renoncé à passer les frontières".

Module de réservation en ligne

L'agritourisme mise sur l'arrière-saison pour tenter de compenser son manque à gagner. "Cela ne devrait pas suffire", relativise Marc-Alexandre Krier. "2020 restera une mauvaise année, avec une perte d'activité pour nos adhérents estimée entre -20% et -30%".

Point positif : les structures en place devaient passer le cap et continuer d'offrir leurs services l'année prochaine. Bienvenue à la ferme fait même état d'une hausse des demandes d'adhésion depuis le déconfinement. Sa notoriété rassure, en même temps que sa présence au Comité de filière tourisme, qui lui permet d'être bien identifié par les pouvoirs publics, une aubaine en ces temps difficiles.

Pour 2021, les adhérents de Bienvenue à la ferme devraient profiter d'un nouveau service de nature à soutenir l'activité, en l'occurrence un module de réservation intégré au site internet.