78,4 M€ : le solde de tout compte du ministère pour l’Influenza aviaire

Le ministère de l’Agriculture vient de clore les indemnisations des exploitations et des entreprises aval touchées par l’épidémie de grippe aviaire de l’hiver 2016/2017. Et réitère l’importance du respect des mesures de biosécurité, en période de migration des oiseaux sauvages.

70 M€ pour les 2400 éleveurs de volailles et 8,4 M€ pour les entreprises des maillons sélection, accouvage et aval : tels sont les montants des indemnisations dont le ministère de l'Agriculture vient de clore le versement suite à l'épidémie de grippe aviaire H5N8 de l'hiver 2016/2017, non comptée l'indemnisation des abattages sanitaires. S'agissant des éleveurs, au nombre de 2400, les indemnisations étaient pour partie destinées à compenser les pertes de production pendant les périodes de restrictions sanitaires liées à l'épizootie d'influenza aviaire. Cofinancés par l'Union européenne, ces paiements ont été finalisés le 30 septembre dernier, après les avances de 50% et 20% versées respectivement à l'été et à l'automne 2017. Une autre partie des indemnisations, supportées par l'État, avait pour objet de compenser la moitié des pertes subies après la levée des restrictions sanitaires. Cette frange a été réglé à la mi-novembre. Les entreprises des maillons sélection, accouvage et aval ont quant à elle reçu des aides à hauteur de 8,4 M€.

La France indemne d'IAHP

Depuis le 27 octobre 2017, la France a recouvré son statut de pays indemne d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) selon les normes de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). La période hivernale qui s'amorce constitue néanmoins une période à haut risque, du fait des vols migratoires des oiseaux sauvages. En l'absence de vaccin et de tout autre solution thérapeutique, la prévention de l'influenza aviaire via l'application des mesures de biosécurité constitue la seule parade. La détection des symptômes est capitale pour juguler les risques de propagation. Outre un taux de mortalité fulminant, proche de 100 % l'influenza aviaire se manifeste par des symptômes respiratoires (râles, toux, jetage, sinusite), digestifs et nerveux (tremblements de la tête et du cou, manque de coordination des mouvements). Des baisses d'activité et de bruit, de consommation et de ponte sont autant d'alertes. En cas de suspicion, il faut contacter au plus vite son vétérinaire ou la Direction départementale en charge de la protection des populations.

La biosécurité dans les petits élevages fermiers

Productions continues, plein air, bâtiments légers et épars : la mise en œuvre des mesures de biosécurité par les élevages fermiers peut rapidement buter sur des problèmes techniques ou économiques, même si des éléments objectifs relativisent leur exposition au risque d'influenza : faible densité d'animaux, conduite autarcique (poussin 1 jour jusqu'au prêt à cuire), autonomie alimentaire réduisant les entrées extérieures. Pour autant, les petits élevages ne sont pas exonérés de leurs obligations en la matière. Preuve qu'il est possible de concilier impératifs sanitaires, techniques et économiques, la Confédération paysanne a édité un guide dédié à la biosécurité pour les petits élevages de volailles en circuits courts et en autarcie. Il s'appuie sur les fiches techniques de l'ITAVI et a été validé par la Direction générale de l'alimentation (DGAL).