La filière foie gras voit 2018 "sous les meilleurs augures"

Après deux épidémies successives de grippe aviaire qui ont mis à mal la filière du foie gras du Sud-Ouest, l'année 2018 s'annonce "sous les meilleurs augures", ont indiqué jeudi les professionnels du secteur.

"C'est le retour du foie gras", a commenté lors d'un point presse Marie-Pierre Pé, directrice générale du comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). "Cette saison s'annonce sous les meilleurs augures", a-t-elle ajouté. La production française devrait progresser de 49% en 2018 par rapport à 2017, pour atteindre environ 16.360 tonnes de foie gras, selon les estimations du Cifog. Ce volume se rapprocherait ainsi de celui de 2015 (19.250 tonnes), dernière année de référence avant les deux années de crise successives.

"Cette bonne nouvelle, c'est le résultat des investissements et des règles que nous avons mises en oeuvre pour que la production reprenne de façon pérenne, ce qui nous permet d'initier une dynamique de conquête", a estimé Michel Fruchet, président du Cifog. La filière prévoit notamment de mettre en place des campagnes de communication ainsi que des événements avant la saison des fêtes de fin d'année. La production avait chuté de 20% en 2017, après une baisse de la même amplitude l'année précédente, du fait des attaques de virus H5N8 durant l'hiver 2016-17 et H5N1 en 2015-16, dans les départements du Sud-Ouest.

Embargos sanitaires

Par ailleurs, les exportations françaises de foie gras se sont repliées de 22,4% entre 2015 et 2017, dans ce contexte de recul de la production et "d'embargos sanitaires mis en place par des pays asiatiques à partir de la fin 2015", selon un document publié jeudi par Agreste, le service statistique du ministère de l'Agriculture. Malgré ces crises, la France est resté le premier producteur mondial de foie gras (11.450 tonnes en 2017), devant la Hongrie (2.720 tonnes), la Bulgarie (2.300 tonnes) et l'Espagne (515 tonnes), selon la même source. En 2017, les productions hongroises et bulgares se sont par ailleurs également repliées, respectivement de 25% et de 15%, après des hausses de 48% et 23% en 2016. 

Pour repartir du bon pied, la filière française a mis en place une série de mesures de biosécurité et transformé ses conditions de production. "La filière nous parait beaucoup plus robuste maintenant", a souligné Mme Pé. "Quelques cas épizootiques pourraient se déclarer mais en aucun cas nous ne serions dans la même configuration, nous serions en mesure de le gérer très rapidement", a-t-elle complété. Mais tout cela a un coût: les investissements dans les nouvelles mesures de biosécurité ont été estimées à 20.000 euros par exploitation en moyenne.