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Le guide de la transmission en agriculture
Accompagnez votre repreneur !
Vous connaissez maintenant la personne à qui vous allez céder votre exploitation ou qui vous remplacera dans la société, vous êtes tombés d’accord sur les conditions de la reprise et avez planifié les étapes de la cession. Avez-vous aussi pensé à la manière dont vous aller accompagner votre repreneur ?
Lors de la transmission, comme lors d’une course de relais, la qualité du « passage de témoin » est un gage de la réussite finale. Outre l’accompagnement du repreneur dans les démarches administratives (contrôle des structures, etc.), il est essentiel de pouvoir transmettre les connaissances spécifiques que vous avez accumulées pendant de nombreuses années sur le fonctionnement de votre exploitation, son historique, le parcellaire, le comportement des sols, la gestion du troupeau ou encore des cultures… Également, le moment venu, il faudra présenter votre successeur à vos partenaires (propriétaires fonciers, CUMA, coopératives, banques, assureurs, clients…) afin de garantir la continuité des bonnes relations et des contrats.
Jean-Marie Fortin, président de la Chambre d’agriculture du Loiret, le confirme : « La relation humaine est un facteur important dans la confiance avec, bien sûr, un projet qui tient la route. Un cédant aura à cœur d’avoir une exploitation qui existe demain ». « Ce qui compte, c’est que le projet soit bien défini, poursuit-t-il. Les Chambres d’agriculture ont un fonctionnement qui permet de réaliser des études économiques cohérentes et dont la réalisation est ensuite respectée. Le relationnel fera le reste ».
Nicolas Agresti, directeur du service Etudes, Veille et Prospective de la FNSAFER, rappelle aussi qu’il est important d’anticiper et d’être dans une logique partenariale avec le repreneur : « Se pose, par exemple, la question du matériel. Lequel conserver, lequel revendre ? Cela dépend du projet de la personne qui prend la suite. Les situations sont très variables. Plus l’échéance de départ approche, plus cela peut être compliqué à gérer ».
Une période de transition indispensable
Que vous soyez exploitant individuel ou en société avec plusieurs associé(e)s, prévoyez le type d’accompagnement que vous souhaitez proposer à votre repreneur (stage, salariat, tutorat…). Cette période de travail mutuel sera précieuse pour vous assurer de ses compétences, mais aussi vous projeter dans votre vie d’après et vous consacrer progressivement à vos nouveaux projets. La personne qui reprendra votre exploitation bénéficiera ainsi de votre soutien pour s’intégrer à son nouvel environnement et de votre expérience pour acquérir des compétences pratiques. La reprise d’une exploitation par un tiers, ou un changement d’associé(e) n’est pas un remplacement à l’identique, chacun doit s’adapter.
La période de transition est l’occasion de tester le nouveau fonctionnement de votre structure. Des ajustements dans l’organisation du travail seront probablement à réaliser. Le ou la candidat(e) doit pouvoir trouver sa propre place et, progressivement, participer à la prise de décision. Un suivi de ces étapes par un accompagnateur extérieur peut faciliter les échanges, éviter les non-dits et concilier les points de vue. Ainsi, développe le « droit à l'essai », un dispositif innovant qui propose à de futurs associé(e)s de tester leur projet d'agriculture de groupe et d’en assurer la réversibilité.
Vous pouvez aussi vous inscrire à une formation afin d’apprendre à mieux communiquer, à bâtir votre projet de transmission et à mettre en place les règles pour gérer les éventuelles tensions. Le cas échéant, n’oubliez pas d’impliquer vos salarié(e)s.
Construire une relation de confiance
« Les nouvelles générations d’agriculteurs et d’agricultrices sont plus sensibles aux questions relationnelles et d’organisation », constate Victoria Timmerman, juriste chez GAEC & SOCIÉTÉS. Un aspect qui n’est pas le plus facile à gérer. Le contexte change et les nouveaux installés ont davantage à cœur de séparer leur temps professionnel et familial. Les questions organisationnelles doivent ainsi être gérées en amont de votre cession d’activité, que ce soit lors de la définition du projet économique du repreneur ou de la préparation de la future organisation entre associé(e)s.
« Le repreneur ne doit pas mettre les bottes du cédant, chacun doit trouver sa place », est-il souvent rappelé chez GAEC & SOCIÉTÉS. « La démocratisation des questions relationnelles est un sujet novateur, plus particulièrement pris en compte par les organisations professionnelles dans certaines régions. Il peut être utile de se faire accompagner par une tierce personne, comme un(e) salarié(e) de Chambre d’agriculture, qui a suivi le parcours d’accréditation à l’accompagnement relationnel mis en place par GAEC & SOCIÉTÉS », ajoute la juriste. Cette personne aide les associé(e)s à définir leur fonctionnement, leur organisation et les méthodes de discussion appropriées. Elle contribue notamment, y compris avec les salarié(e)s, à favoriser l’autonomie de chacun dans le groupe et la bonne entente relationnelle.
« Pour un cédant, cet accompagnement peut intervenir au moment de son départ en retraite pour s’assurer que tout fonctionnera avec le repreneur, que ce dernier soit un membre de sa famille ou non. Il est important de formaliser l’organisation dans un règlement intérieur, qui complète les statuts de la société et qui est à ajuster autant de fois que nécessaire », conseille Victoria Timmerman. C’est un outil qui participe à la « culture de la décision ». L’analyse de ces enjeux relationnels et organisationnels vous apportera une vision à long-terme, que ce soit en société ou dans le cas de la transmission d’une entreprise individuelle.
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