Le numérique : l’allié des agriculteurs pour communiquer

Partie 6/6

Des règles simples pour une communication « au top »

Quelle que soit l’action de communication envisagée, il faut toujours, au préalable, prendre le temps de se poser quelques questions : Pourquoi ? Quelle cible ? Quel objectif ? Quel message ? Ce qui permettra ensuite de déterminer le support le mieux adapté.

Les actions que vous allez mettre en œuvre découlent de votre stratégie de communication. Le respect de quelques principes de base limitera le risque de se disperser ou de passer à côté du public visé et donc du résultat obtenu. Ainsi, bien connaître ses interlocuteurs en se concentrant sur leurs centres d’intérêts, permet d’adapter le discours. Le but ? Attiser la curiosité du lecteur.

Évaluer l’importance de la cible est également nécessaire pour évaluer le ou les objectifs et le budget bien sûr. Il peut s’agir d’augmenter la notoriété, de fidéliser ses clients, de toucher de nouveaux prospects, etc. Pour ajuster sa stratégie, il faut alors mesurer les résultats que vous avez obtenus et modifier ensuite la démarche si nécessaire.

Être authentique

Une fois les interlocuteurs et les objectifs identifiés, il vous reste à définir les messages clés en définissant l'accroche et les arguments. L’idée n’est pas de réinventer la réalité ou de surévaluer les atouts des produits ou des services que vous proposez. Être authentique est un gage de crédibilité assuré pour vos interlocuteurs.

Ce n’est qu’à la fin de toutes ces étapes, qu’il faut alors choisir le ou les types médias à utiliser (les réseaux sociaux, un site internet, un blog…), en cohérence avec le sujet, la cible et la quantité d’information à communiquer. La question du budget et du temps disponible sera bien entendu aussi un important critère de décision.

Certains canaux de diffusion sont plus formels, voire plus simples, comme les courriels, mais ils ne conviennent pas forcément aux informations complexes et vous ne pouvez pas évaluer si la cible est atteinte. Il vaut mieux réserver les explications détaillées aux rencontres et aux discussions de vive voix. Ceci limitera les risques de mauvaise interprétation.

En résumé :

→ Préparez les messages que vous souhaitez faire passer

→ Identifiez vos interlocuteurs

→ Tenez compte des attentes de vos cibles

→ Restez vous-même et parlez de ce que vous connaissez

→ Expliquez de façon simple, claire, sans discours trop technique

→ Répéter les messages à travers différents supports

→ Multipliez ces prises de paroles dans le temps.

Communiquer à l’écrit

Pour commencer à écrire, il faut d’abord rédiger un plan, même sommaire. Il vous aidera à organiser vos idées en conservant une ligne directrice claire. Pour que le lecteur ne perde pas le fil, les phrases doivent être courtes. Aérer le texte en distinguant des paragraphes et en ajoutant des intertitres. Chaque paragraphe doit contenir une grande idée. Les phrases suivantes explicitent l’idée. Quand l’idée change passer à un autre paragraphe.

Si une phrase n’apporte pas d’information importante, supprimez-la ! Ecrire toujours au présent. Utilisez des verbes d’actions qui ont un impact plus fort, en particulier dans les titres. Le « jargon technique » peut être employé à condition de l’expliquer comme les acronymes. Toutefois, il faut éviter trop de termes techniques. Enfin, toujours prendre le temps de la relecture, pour chasser les éventuelles erreurs et fautes d’orthographe.

Communiquer à l’oral

Ici encore, pour transmettre un message, dans une vidéo par exemple, il est important d’avoir une stratégie définie : style, fréquence, durée, et de préparer son intervention en la structurant en étapes.

Il faut débuter par une présentation de ce que vous allez montrer. Ne pas parler trop vite, articuler, faire des pauses. Évitez les tics de langage comme « euh », « ben », « voilà ». Pour les repérer, enregistrez-vous puis visionnez votre présentation. Soyez également attentif à la communication non verbale : posture, gestes, expressions du visage. Une posture ouverte, avec les bras sur le côté, le buste tourné vers votre interlocuteur (vers la caméra) et le regard franc signifie que vous êtes à l'aise dans votre environnement. Terminer la communication en concluant par quelque chose de concret : mise en place d'une solution, vous suivre sur les médias sociaux... Pensez toujours que vous vous adressez à quelqu’un.

"La qualité du son doit être une priorité"

Il n’est pas utile d’investir dans des équipements professionnels. La qualité du son doit être une priorité. Un micro branché sur votre smartphone avec un trépied est un bon point de départ. Avant l’enregistrement, vérifiez que vous n’êtes pas à contre-jour et que votre arrière-plan est bien ordonné et a du sens. Placez la caméra de telle sorte que votre tête ou l’objet que vous filmez soit bien cadré. Par la suite, un logiciel de montage vidéo vous sera nécessaire.

Franchir le pas des réseaux sociaux 

L’association a été créée en 2017 pour faciliter la communication entre les agriculteurs et le grand public. Pour Bruno Cardot, Vice-président de l’association, très actif sur les réseaux sociaux, quel que soit le temps disponible, il existe des modes de communication adaptés à tout un chacun.

Pourquoi, selon vous, est-il important de communiquer ?

Bruno Cardot : Au sein de l’association, nous sommes animés par l’envie de communiquer positivement sur nos métiers de producteurs pour sortir de l’image de « râleurs » souvent véhiculée. Les français ont gardé un lien fort avec l’agriculture, ils l’adorent mais ne la connaissent pas. Notre « bureau » est à ciel ouvert. Les riverains et toutes celles et ceux qui se promènent dans la campagne voient directement notre travail. Faire comprendre l’agriculture est un enjeu pour améliorer nos relations au quotidien mais aussi pour améliorer l’image de l’agriculture dans son ensemble. Plus nous seront nombreuses et nombreux à communiquer, dans la bienveillance et la convivialité, plus l’impact sera démultiplié.

Quels sont les clés pour communiquer ?

Bruno Cardot : Il faut commencer par montrer ce qui va bien, tout en restant réaliste. Nous devons aussi parler des aléas climatiques, la volatilité des cours et des charges, des matériels qui cassent, des animaux malades… c’est aussi dans la difficulté qu’il faut expliquer la réalité de la vie sur nos fermes. Toutefois, il faut évoquer les solutions et rebondir sur ce qui fonctionne. La communication positive est un levier qui accentue les relations de solidarité, avec le monde non agricole mais aussi entre agriculteurs.

Témoigner des évènements de la journée peut être fait très rapidement : publier une photo avec un commentaire, « liker » un tweet, « taguer » des personnes ou des organismes. Cela ne prend que quelques minutes avec l’expérience. Imaginez-vous : multipliées par 400 000 agriculteurs, ces actions auraient un effet colossal ! Bien sûr, il existe des contradicteurs, plus ou moins bien intentionnés. Dans tous les cas, rester courtois et constructifs, par exemple en invitant les personnes à venir sur l’exploitation. Les enseignant(e)s sont particulièrement sensibles à cette démarche. Penser que vous vous adressez avant tout à la majorité silencieuse qui ne vous connait pas !

Twitter et Facebook ont l’avantage de laisser des traces et de faciliter le suivi. Instagram favorise les échanges. Mon conseil pour débuter est de se concentrer sur un média particulier, de s’y tenir, sans s’éparpiller.

Pour aller plus loin, FranceAgriTwittos (#FrAgTw) a publié un guide pratique « Comment communiquer efficacement quand on est agriculteur... (Et qu'on manque de temps !) » disponible sur https://franceagritwittos.com

 

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