Les carottes circonscrites grâce au Bipbip d’Elatec

Dans le cadre d’un projet collaboratif, la PME Elatec, spécialisée dans la mise au point d’assistants maraichers, développe un système de désherbage précoce intra-rang, permettant d’approcher les carottes à 3 cm.

Le binage intra-rang, autrement dit entre des plantes alignées sur le rang, demeure l'ultime quête des constructeurs, en grandes cultures et plus encore en maraichage. Dans ce domaine, la carotte fait office de mètre-étalon, du fait de sa densité de semis et de son exposition à la concurrence des adventices, accentuée par la lenteur de sa croissance en début de cycle. Aux côtés d'autres techniques (rotation, faux semis, désinfection à la vapeur, paillage, sans oublier les herbicides en conventionnel), le binage est une alternative au désherbage manuel.

Entre 2,5 cm et 3 cm

Pour relever le défi de l'ultra-précision, un consortium réunissant le constructeur Elatec, les laboratoires de recherche IMS (UMR 5218, CNRS, Univ. Bordeaux, Bordeaux INP) et LaBRI (UMR 5800, CNRS, Univ. Bordeaux, Bordeaux INP), les Fermes Larrère (premier acteur national en carottes bio) situées dans les Landes et enfin le CTIFL, travaillent depuis 2017 sur le projet Bipbip : Bloc-outil et imagerie de précision pour le binage intra-rang précoce. « Le projet fait appel aux techniques d'imagerie de précision, capables de discriminer la culture des adventices », explique Emmanuel Labriffe, gérant d'Elatec, une PME basée dans le Gers. « La carotte présente cependant une spécificité, liée à la difficulté d'identifier la tige. Dans le cadre du projet Bipbip, notre objectif est de pourvoir biner dans un rayon de 2,5 cm à 3 cm autour des carottes ».

Porteur autonome et conventionnel

Le défi est en passe d'être relevé, mais au détriment de la productivité de chantier, d'où l'idée de coupler le système Bipbip à un porteur autonome électrique, s'affranchissant la contrainte de main d'œuvre.

Soutenu par l'Agence nationale de la recherche, dans le cadre du Challenge Rose (robotique et capteurs au service d'Ecophyto), le consortium escompte finaliser sa solution d'ici à fin 2021, sans renoncer à l'intégrer sur des tracteurs conventionnels, moyennant des améliorations en débit de chantier.