<h2>B&acirc;timents habit&eacute;s et lieux h&eacute;bergeant des personnes vuln&eacute;rables</h2>Les distance de s&eacute;curit&eacute; ou Zones non trait&eacute;es (ZNT) s'appliquent aux &laquo; zones attenantes aux b&acirc;timents habit&eacute;s et aux parties non b&acirc;ties &agrave; usage d'agr&eacute;ment contigu&euml;s &agrave; ces b&acirc;timents &raquo; (article L. 253-8 du Code rural et de la p&ecirc;che maritime).Dans les cas les plus courants (maison individuelle construite sur un terrain de quelques centaines de m&sup2;), la zone &agrave; prot&eacute;ger est constitu&eacute;e de l'habitation et de la zone d'agr&eacute;ment attenante, et la distance s'&eacute;tablit &agrave; partir de la limite de propri&eacute;t&eacute;.Les ZNT s'appliquent &eacute;galement aux lieux h&eacute;bergeant des personnes vuln&eacute;rables&nbsp;: cr&egrave;ches, haltes-garderies, centres de loisirs, aires de jeux, &eacute;tablissements scolaires, centres hospitaliers et h&ocirc;pitaux, &eacute;tablissements de sant&eacute; priv&eacute;s, maisons de sant&eacute;, &eacute;tablissements accueillant ou h&eacute;bergeant des personnes &acirc;g&eacute;es...<h2>Des ZNT de 20 m&egrave;tres incompressibles pour quelque 130 produits</h2>Des ZNT incompressibles et inconditionnelles s'appliquent &agrave; toute une liste de produits phytosanitaires affichant sur leur &eacute;tiquette une des mentions pr&eacute;occupantes suivantes&nbsp;: H300, H310, H330, H331, H334, H340, H350, H350i, H360, H360F, H360D, H360FD, H360Fd, H360Df, H370, H372. Sont &eacute;galement concern&eacute;s par des ZNT de 20 m&egrave;tres les substances actives consid&eacute;r&eacute;es par les agences sanitaires (Anses ou Efsa) comme ayant des effets perturbateurs endocriniens n&eacute;fastes pour l'homme selon les crit&egrave;res du paragraphe 3.6.5 de l'annexe II du r&egrave;glement (CE) n&deg; 1107/2009 du 21 octobre 2009.Avant utilisation d'un produit, il est recommand&eacute; de v&eacute;rifier son classement sur l'&eacute;tiquette et son &eacute;ventuelle inscription sur la liste publi&eacute;e par le minist&egrave;re de l'Agriculture.<h2>Pas de ZNT pour le biocontr&ocirc;le, l'AB et les substances de base</h2>Sous r&eacute;serve de dispositions particuli&egrave;res&nbsp;mentionn&eacute;es dans l'Autorisation de mise sur le march&eacute; (AMM), les produits de biocontr&ocirc;le et les produits utilisables en agriculture biologique sont exempt&eacute;s de ZNT. Il en est de m&ecirc;me pour les produits compos&eacute;s d'une substance de base, lesquels sont d&eacute;pourvus d'AMM.Le semis de semences trait&eacute;es, l'incorporation de granul&eacute;s dans le sol, le badigeonnage et le trempage ne sont pas soumis au respect des distances de s&eacute;curit&eacute;.Celles-ci ne s'appliquent pas non plus aux traitements ordonn&eacute;s au titre de la lutte obligatoire, sous r&eacute;serve de dispositions sp&eacute;cifiques pr&eacute;cis&eacute;es par l'arr&ecirc;t&eacute; de lutte (minist&eacute;riel, ou pr&eacute;fectoral par d&eacute;faut).<h2>Pas de ZNT pour les cultures annuelles sem&eacute;es avant le 1er janvier 2020</h2>Toutes les applications (herbicides, fongicides, insecticides...) r&eacute;alis&eacute;es sur des cultures annuelles (c&eacute;r&eacute;ales d'hiver, colza d'hiver...) sem&eacute;es avant le 1er janvier 2020 ne sont pas concern&eacute;es par la r&eacute;glementation ZNT, en dehors du cas des ZNT de 20 m&egrave;tres. Le cas &eacute;ch&eacute;ant, les distances de s&eacute;curit&eacute; s'appliqueraient sur ces m&ecirc;mes cultures si ces derni&egrave;res devaient recevoir un traitement &agrave; compter du 1er juillet 2020.La r&eacute;glementation ZNT s'applique en revanche pour les semis et plantations de printemps (c&eacute;r&eacute;ales, ma&iuml;s, tournesol, soja, betteraves, pommes de terre...). Il en est de m&ecirc;me pour les cultures pluriannuelles (comme la luzerne), les cultures p&eacute;rennes (vigne, vergers etc.) et les couverts v&eacute;g&eacute;taux en interculture.<h2>Le cas g&eacute;n&eacute;ral&nbsp;: des ZNT de 10 m&egrave;tres ou 5 m&egrave;tres...</h2>En dehors des produits concern&eacute;s par des ZNT de 20 m&egrave;tres ou au contraire exempt&eacute;s, des ZNT de 10 m&egrave;tres s'appliquent aux cultures suivantes&nbsp;: arbres fruitiers, vigne, arbres et arbustes, for&ecirc;t, petits fruits, cultures ornementales de plus de 50 cm de hauteur, bananiers, houblon. Pour les autres utilisations agricoles et non agricoles, la distance de s&eacute;curit&eacute; est fix&eacute;e &agrave; 5 m&egrave;tres.<h2>...&eacute;ventuellement r&eacute;ductibles &agrave; 5 m&egrave;tres et 3 m&egrave;tres</h2>Les distances de s&eacute;curit&eacute; de 10 m&egrave;tres et 5 m&egrave;tres peuvent &ecirc;tre respectivement abaiss&eacute;es &agrave; 5 m&egrave;tres et 3 m&egrave;tres &agrave; condition que leur mise en &oelig;uvre soit d&ucirc;ment sp&eacute;cifi&eacute;e dans une charte d'engagements approuv&eacute;e. La r&eacute;duction des ZNT est alors conditionn&eacute;e &agrave; la mise en &oelig;uvre de moyens techniques figurant sur une liste publi&eacute;e au Bulletin officiel du minist&egrave;re charg&eacute; de l'agriculture et r&eacute;guli&egrave;rement actualis&eacute;e. Dans le cas de la viticulture, la distance de s&eacute;curit&eacute; peut &ecirc;tre r&eacute;duite de 10 m&egrave;tres &agrave; 3 m&egrave;tres lorsque le taux de r&eacute;duction de la d&eacute;rive atteint 90%.L'utilisateur doit disposer d'un exemplaire, le cas &eacute;ch&eacute;ant d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;, de la charte approuv&eacute;e qui l'engage.En absence de charte, les distance de s&eacute;curit&eacute; ne sont pas r&eacute;ductibles, y compris en pr&eacute;sence d'un mat&eacute;riel homologu&eacute; pour r&eacute;duire les risques de d&eacute;rive.Dans l'&eacute;tat actuel de la r&eacute;glementation, les barri&egrave;res physiques telles que les murs, les haies ou les filets ne peuvent pas &ecirc;tre prises en compte pour adapter les distances de s&eacute;curit&eacute;.<h2>Des chartes m&eacute;nageant des adaptations</h2>Outre des modalit&eacute;s d'information des r&eacute;sidents ou des personnes pr&eacute;sentes ainsi que des modalit&eacute;s de dialogue et de conciliation entre les utilisateurs et les habitants concern&eacute;s, la signature de chartes d'engagement &agrave; l'&eacute;chelon d&eacute;partemental permet, au cas par cas, d'am&eacute;nager des conditions particuli&egrave;res de r&eacute;duction des ZNT, dans les limites fix&eacute;es par l'arr&ecirc;t&eacute; du 27 d&eacute;cembre 2019. A titre indicatif, peuvent ainsi &ecirc;tre pris en compte&nbsp;le caract&egrave;re irr&eacute;gulier ou discontinu de l'occupation d'un b&acirc;timent, la non prise en compte de la limite de propri&eacute;t&eacute; lorsque la zone d'agr&eacute;ment n'est pas fr&eacute;quent&eacute;e r&eacute;guli&egrave;rement ou encore l'application d'une ZNT de 5 m pour les traitements herbicides (donc au sol) de cultures hautes comme la vigne et les arbres fruitiers.

Alors que les beaux jours vont raviver adventices et bioagresseurs en tous genres, petit mémorandum de l’arrêté du 27 décembre 2019 et du décret n° 2019-1500 du 27 décembre 2019, relatifs aux mesures de protection des personnes lors de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques à proximité des zones d’habitation et des lieux hébergeant des personnes vulnérables.

ZNT : la feuille de route pour les traitements de printemps

Dans un communiqu&eacute; de presse diffus&eacute; pendant le Salon de l'Agriculture, le minist&egrave;re de l'Agriculture s'est f&eacute;licit&eacute; de l'augmentation du nombre d'exploitations certifi&eacute;es Haute valeur environnementale (HVE) en France. Au 1er janvier 2020, 5 399 exploitations &eacute;taient certifi&eacute;es HVE, contre 2 272 au 1er juillet 2019 et 1 518 au 1er janvier 2019. Une progression qui&nbsp;"confirme l'engouement pour le dispositif et la volont&eacute; des agriculteurs de s'inscrire dans la transition agro&eacute;cologique", indique le minist&egrave;re.La viticulture repr&eacute;sente 84% des exploitations certifi&eacute;es HVE avec 4 532 domaines, un nombre multipli&eacute; par 2,4 en six mois. L'arboriculture est la deuxi&egrave;me fili&egrave;re engag&eacute;e en nombre d'exploitations (391), suivie des grandes cultures (262 exploitations) et du mara&icirc;chage (132 exploitations). Les exploitations &agrave; dominante d'&eacute;levage ne repr&eacute;sentent pour l'instant que moins de 3% des certifications.Avec son plan "Biodiversit&eacute;", le gouvernement s'est fix&eacute; l'objectif d'atteindre 15 000 exploitations certifi&eacute;es HVE en 2022, puis 50 000 en 2030. Un objectif qui pourrait &ecirc;tre atteint bien plus t&ocirc;t si la dynamique actuelle de certification se poursuit. Mais si le logo HVE commence &agrave; fleurir sur les produits vendus en magasin, il risque pour l'instant d'&ecirc;tre noy&eacute; dans la myriade de logos d&eacute;j&agrave; existants.&nbsp;"On attend vraiment un coup de pouce de l'&Eacute;tat pour nous accompagner dans la communication autour de la HVE", indique Pierre-Yves Jestin, pr&eacute;sident de la coop&eacute;rative Sav&eacute;ol, dans laquelle 90% des mara&icirc;chers en tomates sont d&eacute;j&agrave; certifi&eacute;s HVE, et qui s'engage &agrave; certifier l'ensemble de ses exploitations.Les fili&egrave;res, coop&eacute;ratives ou associations de producteurs sont de plus en plus nombreux &agrave; annoncer leur adh&eacute;sion &agrave; la d&eacute;marche de certification HVE. Ainsi ces derniers mois ont &eacute;t&eacute; le th&eacute;&acirc;tre de plusieurs annonces, parmi lesquelles l'AOP pommes du Limousin qui vise 100% de ses exploitations certifi&eacute;es HVE &agrave; l'horizon 2021 ; l'Association g&eacute;n&eacute;rale des producteurs de ma&iuml;s (AGPM) qui vise l'objectif de 10 000 exploitations ma&iuml;sicoles certifi&eacute;es &agrave; horizon 2025 ; ou encore les vignerons coop&eacute;rateurs qui ont pour ambition de compter 50% de leurs adh&eacute;rents certifi&eacute;s HVE ou bio dans les cinq prochaines ann&eacute;es.

Le nombre d’exploitations certifiées HVE a plus que triplé en un an. Une preuve de l’engagement des filières agricoles et une dynamique qui, si elle se confirme, permettra d’atteindre rapidement l’objectif gouvernemental des 50 000 exploitations certifiées.

HVE : le nombre d’exploitations certifiées multiplié par trois en un an

&laquo;&nbsp;Notre visite au Salon de l'agriculture, c'est quelque part une preuve d'amour adress&eacute;e aux agriculteurs&nbsp;&raquo;, d&eacute;clarent en c&oelig;ur Muriel et Alain. Ainsi, se rendre &agrave; la Porte de Versailles serait-il devenu un acte politique et militant, s'ajoutant &agrave; l'int&eacute;r&ecirc;t port&eacute; aux animaux ou aux produits des terroirs&nbsp;? Peut-&ecirc;tre. Pr&eacute;cisons que notre&nbsp;couple n'a pas d'attaches familiales&nbsp; avec le monde agricole. Mais il ne faut pas non plus remonter aux chasseurs-cueilleurs pour y d&eacute;celer des g&egrave;nes &laquo;&nbsp;agricoles&nbsp;&raquo;. &laquo;&nbsp;Jusqu'&agrave; l'&acirc;ge de 14 ans, j'ai gard&eacute; les vaches chez mes oncles et mes tantes, en Auvergne&nbsp;&raquo;, poursuit Muriel. &laquo; Mon grand-p&egrave;re &eacute;tait agriculteur mais tout s'est arr&ecirc;t&eacute; avec mon p&egrave;re&nbsp;&raquo;, indique Alain.<h2>Un amour &eacute;clair&eacute;</h2>Ce dernier n'a pas totalement rompu le fil puisqu'il poss&egrave;de des terres agricoles en Seine-et-Marne. &laquo;&nbsp;Je n'en ai pas h&eacute;rit&eacute;&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare le propri&eacute;taire foncier, qui ach&egrave;ve une carri&egrave;re dans le b&acirc;timent. &laquo;&nbsp;Pour moi, c'est important ce lien &agrave; la terre&nbsp;&raquo;. Ses terres sont lou&eacute;es &agrave; deux jeunes agriculteurs, dont l'un en bio. &laquo;&nbsp;Je l'ai encourag&eacute; dans cette voie&nbsp;&raquo;, pr&eacute;cise Alain. &laquo;&nbsp;Je pense que la bio pourra, avec le temps, relever le handicap de la baisse de rendement. Le second agriculteur ne souhaite pas se convertir. Je le regrette et je peste d'ailleurs quand je le vois traiter alors que le vent est manifestement trop fort&nbsp;&raquo;.<h2>Une romance &eacute;court&eacute;e</h2>Tous les week-end, Alain s'&eacute;vade en Seine-et-Marne. &laquo;&nbsp;J'ai besoin de voir du vert&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare-t-il. Ce besoin est beaucoup moins pr&eacute;gnant chez Muriel. &laquo;&nbsp;Je suis une citadine&nbsp;&raquo;, assume-t-elle avec un grand sourire. &laquo;&nbsp;Quand j'&eacute;tais plus jeune, j'allais en vacances &agrave; la ferme avec ma fille, on ramenait des produits de la ferme, &ccedil;a fait tr&egrave;s bobo, je sais&nbsp;&raquo;. D&eacute;sormais, c'est &agrave; la ferme de la Porte de Versailles qu'elle se rend presque tous les ans en compagnie d'Alain. &laquo;&nbsp;Ces derniers temps, les agriculteurs ont charg&eacute; dans les m&eacute;dias. Il faut les encourager. C'est aussi le sens de notre visite&nbsp;&raquo;.Une visite au Salon de l'agriculture comme preuve d'amour. Quel dommage de voir cette romance amput&eacute;e d'un jour pour cause d'&eacute;pid&eacute;mie de coronavirus.&nbsp;<table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td>Retrouvez toute la s&eacute;rie &laquo;&nbsp;Paroles de citoyens&nbsp;&raquo;, r&eacute;alis&eacute;e au Salon de l&rsquo;agriculture 2020&nbsp;:<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-il-faudrait-51-pernaut-pour-defendre-l-agriculture">"Il faudrait 51 Pernaut pour d&eacute;fendre l&rsquo;agriculture"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-ah-c-est-ca-les-circuits-courts">"Ah c&rsquo;est &ccedil;a les circuits courts ?"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-l-agribashing-c-est-insupportable">"L&rsquo;agribashing, c&rsquo;est insupportable"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-un-combat-contre-l-ignorance">"Un combat contre l&rsquo;ignorance"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-notre-visite-au-salon-une-preuve-d-amour-envers-les-agriculteurs">"Notre visite au Salon, une preuve d&rsquo;amour envers les agriculteurs"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-on-reste-des-viandards-mais">"On reste des viandards, mais..."</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-plutot-que-des-zones-non-traitees-je-prefererais-que-la-bio-se-generalise">"Plut&ocirc;t que des zones non trait&eacute;es, je pr&eacute;f&egrave;rerais que la bio se g&eacute;n&eacute;ralise"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-oui-a-la-terre-malgre-au-nom-de-la-terre">Oui &agrave; la terre, malgr&eacute; &laquo; Au nom de la terre &raquo;</a></td></tr></tbody></table>&nbsp;

Les racines agricoles de Muriel et Alain, parisiens, sont anciennes mais encore bien vivaces. Leur venue au Salon est (aussi) une façon de manifester leur soutien aux agriculteurs.

[Paroles de citoyens] "Notre visite au Salon, une preuve d’amour envers les agriculteurs"

La Bretagne, cette contr&eacute;e lointaine o&ugrave; l'on trouve de l'eau dans les nitrates, la patrie des algues vertes d'origine incontr&ocirc;l&eacute;e, cet univers de concentration et d'extermination animale, &agrave; en croire certains. Mais qui peut bien en r&ecirc;ver&nbsp;? &laquo;&nbsp;Moi&nbsp;&raquo;, r&eacute;pond Thomas (sans lever la main). A la veille du week-end, le professeur des &eacute;coles &eacute;tait au Salon de l'agriculture avec sa classe de CM1. On salue au passage la double t&eacute;m&eacute;rit&eacute;&nbsp;: celle d'organiser des sorties scolaires en cette &eacute;poque toujours plus proc&eacute;duri&egrave;re, celle de d&eacute;ambuler avec une trentaine d'enfants dans les all&eacute;es bond&eacute;es du salon. &laquo;&nbsp;Les &eacute;l&egrave;ves sont extraordinaires, ils s'int&eacute;ressent &agrave; plein de choses, c'est fantastique&nbsp;&raquo;, s'enthousiasme Thomas.Puisqu'il &eacute;tait question de clich&eacute; un peu plus haut, on en profite pour balayer devant la porte&nbsp;de la ferme : les enseignants font (aussi) le job&nbsp;! &laquo;&nbsp;La visite au Salon de l'agriculture s'inscrit dans la d&eacute;marche E3D&nbsp;&raquo;, poursuit Thomas.. A chacun ses sigles. Nous en agriculture, on fait dans l'AOC, la HVE, les ZNT, le BEA... &laquo;&nbsp;E3D pour &Eacute;cole en d&eacute;marche de d&eacute;veloppement durable&nbsp;&raquo;, pr&eacute;cise-t-il. &laquo;&nbsp;Nous vulgarisons tout ce qui rel&egrave;ve de l'&eacute;cocitoyennet&eacute;, dans nos enseignements mais aussi dans le fonctionnement m&ecirc;me de l'&eacute;cole, avec par exemple la pratique du compostage&nbsp;&raquo;.<h2>La Bretagne, un grand coin de paradis</h2>Originaire de Saint-Brieuc (C&ocirc;tes d'Armor), Thomas est enseignant depuis dix ans en r&eacute;gion parisienne. Il se pr&eacute;pare &agrave; y r&eacute;aliser l'int&eacute;gralit&eacute; de sa carri&egrave;re, sans espoir de retour au bercail avant la retraite. &laquo;&nbsp;L'&Eacute;ducation nationale, &ccedil;a marche avec un syst&egrave;me de points, c'est tr&egrave;s compliqu&eacute;, vous savez&nbsp;&raquo;. Si cela vous rappelle une autre Administration.... &laquo;&nbsp;Heureusement, toutes les six semaines, on a les vacances&nbsp;et on s'&eacute;chappe &raquo;. L&agrave; par contre Thomas, le parall&egrave;le avec l'agriculture va &ecirc;tre un petit peu plus compliqu&eacute;. &laquo;&nbsp;La Bretagne, c'est notre soupape de d&eacute;compression avec ma compagne, elle aussi d'origine bretonne. Paris, c'est le centre du monde de la culture mais moi je r&ecirc;ve de repartir en Bretagne, c'est la terre de mes a&iuml;eux. Pour moi l&agrave;- bas, c'est la vraie vie, c'est la respiration, le grand air, les grands espaces et puis la mer&nbsp;&raquo;. Allez-y Thomas, faites-vous du bien.<h2>Du BEH &agrave; l'E3D</h2>Petit-fils d'agriculteurs (bretons), le jeune homme ne reconnait pas le portrait au vitriol que l'on dresse ici ou l&agrave; de l'agriculture. &laquo;&nbsp;En France, on a chance de b&eacute;n&eacute;ficier d'une alimentation saine, bio ou pas bio. Mes grands-parents &eacute;taient respectueux de la terre et des animaux et ils m'ont transmis ces valeurs. Il faut lutter contre l'ignorance&nbsp;&raquo;.En tant que professeur des &eacute;coles, Thomas est en premi&egrave;re ligne. On aurait aim&eacute; questionner le jeune homme sur le BEH (le Bien-&ecirc;tre humain) dans les transports terrestres et souterrains parisiens, lui qui, r&eacute;sidant dans l'Essonne, y passe une heure matin et soir.&nbsp;Mais le professeur des &eacute;coles a d&ucirc; se replonger dans l'E3D avec ses &eacute;l&egrave;ves. En attendant les prochaines vacances.<table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td>Retrouvez toute la s&eacute;rie &laquo;&nbsp;Paroles de citoyens&nbsp;&raquo;, r&eacute;alis&eacute;e au Salon de l&rsquo;agriculture 2020&nbsp;:<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-il-faudrait-51-pernaut-pour-defendre-l-agriculture">"Il faudrait 51 Pernaut pour d&eacute;fendre l&rsquo;agriculture"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-ah-c-est-ca-les-circuits-courts">"Ah c&rsquo;est &ccedil;a les circuits courts ?"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-l-agribashing-c-est-insupportable">"L&rsquo;agribashing, c&rsquo;est insupportable"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-un-combat-contre-l-ignorance">"Un combat contre l&rsquo;ignorance"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-notre-visite-au-salon-une-preuve-d-amour-envers-les-agriculteurs">"Notre visite au Salon, une preuve d&rsquo;amour envers les agriculteurs"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-on-reste-des-viandards-mais">"On reste des viandards, mais..."</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-plutot-que-des-zones-non-traitees-je-prefererais-que-la-bio-se-generalise">"Plut&ocirc;t que des zones non trait&eacute;es, je pr&eacute;f&egrave;rerais que la bio se g&eacute;n&eacute;ralise"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-oui-a-la-terre-malgre-au-nom-de-la-terre">Oui &agrave; la terre, malgr&eacute; &laquo; Au nom de la terre &raquo;</a></td></tr></tbody></table>&nbsp;

Thomas est professeur des écoles à Maisons-Alfort (Val-de-Marne). S’il ne blâme pas totalement la vie parisienne, il lui préfère sa Bretagne natale. Mais il devra patienter 20 ans pour la retrouver. De quoi corriger quelques clichés sur la ruralité d’ici là.

[Paroles de citoyens] "Un combat contre l’ignorance"

&Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation, Haute valeur environnementale, agribashing&nbsp;: tous ces sujets parlent &agrave; notre visiteur du jour, parisien depuis sa plus tendre enfance, consultant en informatique. Et pourtant, Axel n'a pas de connexion particuli&egrave;re ou partisane avec le monde agricole. Mais il n'est pas d&eacute;connect&eacute;. Et encore moins hors-sol. &laquo;&nbsp;Je ne connais pas l'agriculture&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare-t-il, avec une modestie non feinte. &laquo;&nbsp;Mais j'aime la viticulture et le vin, c'est par ce biais que je suis sensible aux enjeux agricoles&nbsp;&raquo;.<h2>"La radicalit&eacute;, c'est trop facile"</h2>On creuse. Les EGAlim&nbsp;? &laquo;&nbsp;Mon sentiment, c'est que les distributeurs s'en sortent plut&ocirc;t bien et que les &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation n'ont rien apport&eacute; aux agriculteurs. C'&eacute;tait un moyen de les endormir pour gagner du temps. Personnellement, je suis tr&egrave;s sensible aux initiatives qui nous relient directement aux producteurs, comme la "Ruche qui dit oui" ou "C'est qui le patron". Mais je reconnais avoir les moyens de payer un peu plus cher mes produits alimentaires&nbsp;&raquo;.L'agribashing, Axel a d&eacute;couvert le terme &agrave; travers des reportages &agrave; la t&eacute;l&eacute;. &laquo; C'est insupportable&nbsp;&raquo;, tranche-t-il.&nbsp;&laquo;&nbsp;La radicalit&eacute;, c'est trop facile et ce n'est pas la bonne r&eacute;ponse. La transition, &ccedil;a prend du temps, aussi bien pour les producteurs car on touche aux syst&egrave;mes &eacute;conomiques que pour les consommateurs car on touche &agrave; l'&eacute;ducation. On a &eacute;t&eacute; berc&eacute; de mauvaises habitudes alimentaires avec des bilans carbone monstrueux parce que l'on n'&eacute;tait pas &eacute;duqu&eacute;. Moi, je consid&egrave;re encore ne pas &ecirc;tre &eacute;duqu&eacute;. J'ai arr&ecirc;t&eacute; de manger des fraises en hiver il n'y a pas si longtemps&nbsp;&raquo;. &nbsp;Mais notre amateur de vin ne s'interdit pas de d&eacute;guster, de temps &agrave; autre, une bouteille&nbsp;en provenance de contr&eacute;es lointaines, hautement titr&eacute;e en carbone...<h2>"Merci aux phytos pendant 40 ans"</h2>Si Axel avoue un penchant pour la bio, pas de radicalit&eacute; &agrave; cet endroit non plus. &laquo;&nbsp;La bio, ce n'est pas une r&eacute;ponse &agrave; tout&nbsp;&raquo;, juge-t-il. &laquo;&nbsp;Balancer du cuivre dans la vigne, aujourd'hui, on consid&egrave;re que c'est une bonne r&eacute;ponse mais demain, on dira peut-&ecirc;tre non&nbsp;&raquo;.En mati&egrave;re de transition, Axel croit dans l'innovation et voit dans la certification Haute valeur environnementale (HVE) un bon compromis pour emmener le maximum de monde sur le chemin de la transition. &laquo;&nbsp;Pendant 40 ans, on a quand m&ecirc;me &eacute;t&eacute; nourri gr&acirc;ce aux phytos&nbsp;&raquo;. Axel a dit &laquo;&nbsp;phytos&nbsp;&raquo; et pas &laquo;&nbsp;pesticides&nbsp;&raquo;. Tout un symbole.<table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td>Retrouvez toute la s&eacute;rie &laquo;&nbsp;Paroles de citoyens&nbsp;&raquo;, r&eacute;alis&eacute;e au Salon de l&rsquo;agriculture 2020&nbsp;:<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-il-faudrait-51-pernaut-pour-defendre-l-agriculture">"Il faudrait 51 Pernaut pour d&eacute;fendre l&rsquo;agriculture"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-ah-c-est-ca-les-circuits-courts">"Ah c&rsquo;est &ccedil;a les circuits courts ?"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-l-agribashing-c-est-insupportable">"L&rsquo;agribashing, c&rsquo;est insupportable"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-un-combat-contre-l-ignorance">"Un combat contre l&rsquo;ignorance"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-notre-visite-au-salon-une-preuve-d-amour-envers-les-agriculteurs">"Notre visite au Salon, une preuve d&rsquo;amour envers les agriculteurs"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-on-reste-des-viandards-mais">"On reste des viandards, mais..."</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-plutot-que-des-zones-non-traitees-je-prefererais-que-la-bio-se-generalise">"Plut&ocirc;t que des zones non trait&eacute;es, je pr&eacute;f&egrave;rerais que la bio se g&eacute;n&eacute;ralise"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-oui-a-la-terre-malgre-au-nom-de-la-terre">Oui &agrave; la terre, malgr&eacute; &laquo; Au nom de la terre &raquo;</a></td></tr></tbody></table>&nbsp;

Consultant en informatique à Paris, Axel est bien au fait des débats agricoles et tout en bienveillance à l’égard des agriculteurs. Il prône une transition en douceur des systèmes agricoles et alimentaires, dénonçant la facilité des postures radicales.

[Paroles de citoyens] "L’agribashing, c’est insupportable"


Pascale Lepage et son mari Richard cultivent sur la commune de Génat (09) des légumes et des petits fruits à croissance lente, sur 9 hectares. L'exploitation est en bio et sous label "valeur parc" avec comme cahier des charges : le lien au territoire, la dimension humaine et le respect de l’environnement. Sur l'exploitation ariégeoise de montagne, 6 000 carrés sont réellement cultivés. Le reste de la surface est utilisée comme prairie ou pour l'élevage d'animaux pour l'amendement des cultures. Sur l'exploitation ariégeoise de montagne, 6 000 carrés sont réellement cultivés. Le reste de la surface est utilisée comme prairie ou pour l'élevage d'animaux pour l'amendement des cultures. Adhérente du réseau Bienvenue à la ferme, Pascale valorise toute sa production en circuits courts. Lors du salon de l'agriculture, elle a reçu une médaille d'or du concours général agricole pour sa confiture de framboise extra bio ; une première.


[1 jour 1 lauréat] Médaille d'or extra pour Pascale et ses framboises

L'agriculture et les m&eacute;dias, une histoire de vaches mais une histoire vache aussi. Une semaine d'agriloving &agrave; l'occasion du Salon de l'agriculture pour 51 semaines d'agribashing le reste de l'ann&eacute;e, en caricaturant un peu. Mis &agrave; part, bien s&ucirc;r, le journal t&eacute;l&eacute;vis&eacute; de 13 heures de TF1 de Jean-Pierre Pernaut. Le journaliste a un faible pour les trains qui arrivent &agrave; l'heure, les maisons de retraite qui fabriquent des centenaires ou encore les agriculteurs qui gagnent au Loto.&laquo;&nbsp;Il faudrait des Jean-Pierre Pernaut sur toutes les chaines&nbsp;&raquo;, rigole Emmanuelle, employ&eacute;e, avant de juger s&eacute;v&egrave;rement le traitement journalistique de l'agriculture. &laquo;&nbsp;Dans les micros-trottoirs, les gens sont de suite n&eacute;gatifs&nbsp;&raquo;. La faute aux journalistes qui s&eacute;lectionnent les t&eacute;moignages &agrave; charge&nbsp;? &laquo;&nbsp;Non&nbsp;&raquo;, r&eacute;pond Emmanuelle. &laquo;&nbsp;Les gens sont comme &ccedil;a. Peut-&ecirc;tre faudrait-il que les journalistes interrogent d'autres personnes que les gens de la ville. Nous on vit au milieu des fermes et on est tr&egrave;s heureux. Tout cela est injuste pour les agriculteurs&nbsp;&raquo;.<h2>"L'agriculteur moyen n'existe pas dans les m&eacute;dias"</h2>La presse nationale et la t&eacute;l&eacute;vision, c'est une chose. Mais la presse locale&nbsp;? &laquo;&nbsp;L'agriculture n'est pas toujours d&eacute;fendue non plus&nbsp;&raquo;, poursuit Emmanuelle. &laquo;&nbsp;Dans le journal local, c'est soit la bio, soit les malheurs de la profession. Il n'y a pas de juste milieu. L'agriculteur moyen n'existe pas dans les m&eacute;dias, il est trop moyen, il ne fait pas assez de bruit. Et pourtant il existe puisque nous-m&ecirc;mes, on vit au milieu de telles fermes, qui s'en sortent &agrave; peu pr&egrave;s, mais si 'elles s'inqui&egrave;tent pour la reprise&nbsp;&raquo;.Le couple et ses deux enfants sont bienheureux d'acheter de la viande dans l'une de ces fermes, tandis que leur potager leur fournit les l&eacute;gumes toutes l'ann&eacute;e et les poules leurs &oelig;ufs. L'un des deux enfants n'est pas insensible au milieu agricole. Mais ce n'est pas gr&acirc;ce &agrave; l'&eacute;cole. &laquo;&nbsp;Que ce soit en math, en anglais, en dessin, le sujet c'est la bio&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Emmanuelle. &laquo;&nbsp;Et au primaire, il n'y en a que pour la d&eacute;forestation&nbsp;&raquo;. Au secours Jean-Pierre&nbsp;!<table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td>Retrouvez toute la s&eacute;rie &laquo;&nbsp;Paroles de citoyens&nbsp;&raquo;, r&eacute;alis&eacute;e au Salon de l&rsquo;agriculture 2020&nbsp;:<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-il-faudrait-51-pernaut-pour-defendre-l-agriculture">"Il faudrait 51 Pernaut pour d&eacute;fendre l&rsquo;agriculture"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-ah-c-est-ca-les-circuits-courts">"Ah c&rsquo;est &ccedil;a les circuits courts ?"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-l-agribashing-c-est-insupportable">"L&rsquo;agribashing, c&rsquo;est insupportable"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-un-combat-contre-l-ignorance">"Un combat contre l&rsquo;ignorance"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-notre-visite-au-salon-une-preuve-d-amour-envers-les-agriculteurs">"Notre visite au Salon, une preuve d&rsquo;amour envers les agriculteurs"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-on-reste-des-viandards-mais">"On reste des viandards, mais..."</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-plutot-que-des-zones-non-traitees-je-prefererais-que-la-bio-se-generalise">"Plut&ocirc;t que des zones non trait&eacute;es, je pr&eacute;f&egrave;rerais que la bio se g&eacute;n&eacute;ralise"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-oui-a-la-terre-malgre-au-nom-de-la-terre">Oui &agrave; la terre, malgr&eacute; &laquo; Au nom de la terre &raquo;</a></td></tr></tbody></table>&nbsp;

Emmanuelle et Sylvain estiment que les médias relaient la parole critique de gens qui n’y connaissent rien à l’agriculture. Eux sont bienheureux au milieu des fermes, dans l’Orne. Mais personne ne leur demande leur avis. Enfin presque.

[Paroles de citoyens] "Il faudrait 51 Pernaut pour défendre l’agriculture"

&laquo;&nbsp;Vous avez choisi des vieilles&nbsp;&raquo;&nbsp;! lancent Monique et Liliane, apr&egrave;s les pr&eacute;sentations d'usage. On l'aura compris, nos deux visiteuses sont deux &laquo;&nbsp;vieilles&nbsp;&raquo; (c'est elles qui le disent) copines du genre d&eacute;contract&eacute; et d&eacute;complex&eacute;. De Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), elles sont venues en quasi-voisines au Salon de l'agriculture. Chance&nbsp;: cette ann&eacute;e, les dates ne co&iuml;ncident pas avec les vacances scolaires des Parisiens. Car &eacute;tonnement, nos deux ex-profs de sport sont rest&eacute;es cal&eacute;es sur le calendrier scolaire. &laquo;&nbsp;Moi je fais deux heures de stretching par semaine&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Monique. &laquo;&nbsp;Pendant les vacances, les cours ne sont pas assur&eacute;s, donc j'en profite pour partir en vacances. C'est comme &ccedil;a que, parfois, je rate le Salon de l'agriculture &raquo;.<h2>Animaux et terroir, les deux mamelles du Salon</h2>Le parcours de visite est classique&nbsp;: animaux et produits du terroir ont leur pr&eacute;f&eacute;rence. &laquo;&nbsp;Dans le temps on pouvait papoter avec les &eacute;leveurs&nbsp;&raquo;, regrette Liliane. &laquo;&nbsp;Mais l&agrave;, ils sont surbook&eacute;s, les pauvres. Huit jours dans ce brouhaha, &ccedil;a m&eacute;rite le respect&nbsp;&raquo;. C&ocirc;t&eacute; terroir, les deux amies sont all&eacute;es d&eacute;guster quelques huitres bretonnes sur le coup des onze heures. Avant de passer aux sp&eacute;cialit&eacute;s d'outre-mer, elles ont achet&eacute; de la saucisse de Gu&eacute;men&eacute;. &laquo;&nbsp;Un souvenir de nos vacances &agrave; Saint-Malo&nbsp;&raquo;.Les 364 autres jours de l'ann&eacute;e, Monique et Liliane fr&eacute;quentent le march&eacute; de Joinville-le-Pont. &laquo;&nbsp;On est capables de faire la queue une demi-heure pour acheter des l&eacute;gumes &agrave; notre maraicher du coin ou de la Blonde d'Aquitaine que notre boucher fait venir directement d'un &eacute;leveur&nbsp;&raquo;, souligne Liliane. &laquo;&nbsp;Faut faire attention avec les soi-disant produits de producteurs&nbsp;&raquo;, pr&eacute;cise Monique. &laquo;&nbsp;Dans le Midi, je me suis fait avoir. Le pr&eacute;tendu producteur faisait venir des fruits d'ailleurs&nbsp;&raquo;.<h2>"Le vrai bio, &ccedil;a n'existe pas"</h2>De temps en temps, elles font une escapade aux Vergers de Champlain, une ferme cueillette situ&eacute;e &agrave; La Queue-en-Brie (Val-de-Marne). &laquo;&nbsp;On y passe trois heures avec les copines, &ccedil;a nous permet d'&ecirc;tre au contact de la nature, y a tous les l&eacute;gumes et les fruits de saison, ils sont tr&egrave;s bons&nbsp;&raquo;. Bio&nbsp;? &laquo; Non, on s'en moque du bio&nbsp;&raquo;, r&eacute;torque Liliane. &laquo;&nbsp;De toute fa&ccedil;on, le vrai bio, &ccedil;a n'existe pas&nbsp;&raquo;.Salon, march&eacute;s, ferme cueillette&nbsp;: nos deux comparses sont &agrave; fond sur les circuits courts. &laquo;&nbsp;Les circuits courts&nbsp;? Ah bon&nbsp;!&nbsp;&raquo;. Et l'agribashing au passage, &ccedil;a vous parle&nbsp;? &laquo;&nbsp;C'est quoi&nbsp;? On est des vieux trucs, vous savez&nbsp;&raquo;.Monique et Liliane ne sont pas obnubil&eacute;es par le contenu de leur assiette. A c&ocirc;t&eacute; des circuits courts, elles font aussi leurs achats au Lidl du coin mais l'avouent avec une petite pointe de culpabilit&eacute;. &laquo;&nbsp;C'est bien Lidl, c'est des produits fran&ccedil;ais et les l&eacute;gumes sont toujours frais&nbsp;&raquo;. On les abandonne &agrave; la Gu&eacute;men&eacute; mais pas sans faire la photo. &laquo;&nbsp;Eh ben &ccedil;a va vous faire trois andouilles &agrave; l'image&nbsp;! &raquo;<table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td>Retrouvez toute la s&eacute;rie &laquo;&nbsp;Paroles de citoyens&nbsp;&raquo;, r&eacute;alis&eacute;e au Salon de l&rsquo;agriculture 2020&nbsp;:<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-il-faudrait-51-pernaut-pour-defendre-l-agriculture">"Il faudrait 51 Pernaut pour d&eacute;fendre l&rsquo;agriculture"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-ah-c-est-ca-les-circuits-courts">"Ah c&rsquo;est &ccedil;a les circuits courts ?"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-l-agribashing-c-est-insupportable">"L&rsquo;agribashing, c&rsquo;est insupportable"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-un-combat-contre-l-ignorance">"Un combat contre l&rsquo;ignorance"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-notre-visite-au-salon-une-preuve-d-amour-envers-les-agriculteurs">"Notre visite au Salon, une preuve d&rsquo;amour envers les agriculteurs"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-on-reste-des-viandards-mais">"On reste des viandards, mais..."</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-plutot-que-des-zones-non-traitees-je-prefererais-que-la-bio-se-generalise">"Plut&ocirc;t que des zones non trait&eacute;es, je pr&eacute;f&egrave;rerais que la bio se g&eacute;n&eacute;ralise"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-oui-a-la-terre-malgre-au-nom-de-la-terre">Oui &agrave; la terre, malgr&eacute; &laquo; Au nom de la terre &raquo;</a></td></tr></tbody></table>&nbsp;

En souvenir de vacances en Bretagne, Monique et Liliane ont fait à un arrêt au stand de l’andouille de Guémené. Les ex-profs de sport aiment acheter en direct et se déplacent de temps en temps sur une ferme cueillette dans le Val-de-Marne. Des adeptes des circuits courts qui s’ignorent.

[Paroles de citoyens] "Ah c’est ça les circuits courts ?"

&laquo;&nbsp;Les champs sont peut-&ecirc;tre &agrave; 3 m&egrave;tres de chez moi, donc le nouveau r&egrave;glement me satisfait. Mais en m&ecirc;me temps, les produits sont tr&egrave;s volatiles, donc &ccedil;a ne pas changer grand-chose&nbsp;&raquo;. Le Salon de l'agriculture, c'&eacute;tait une premi&egrave;re pour H&eacute;l&egrave;ne et ses deux enfants, originaires d'Ypreville-Biville (Seine-Maritime). Ses parents, Isabelle et R&eacute;gis, du village voisin de Limpiville &eacute;taient aussi du voyage. S'ils sont venus avant tout pour voir les animaux, ils n'ont pas d&eacute;daign&eacute; d&eacute;guster la Juliet, une pomme bio 100% fran&ccedil;aise. &laquo;&nbsp;On a arr&ecirc;t&eacute; les produits transform&eacute;s et on mange de plus en plus bio mais pas &agrave; 100% car c'est plus cher et pas toujours facile &agrave; trouver&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Isabelle. &laquo;&nbsp;Il faudrait que la bio se g&eacute;n&eacute;ralise&nbsp;&raquo;, plaide H&eacute;l&egrave;ne. &laquo;&nbsp;Les pesticides, ce n'est bon ni pour la sant&eacute;, ni pour l'alimentation&nbsp;&raquo;.Sait-elle que la bio n'exclut pas le recours &agrave; un certain type de pesticides&nbsp;? &laquo;&nbsp;Ah bon&nbsp;?&nbsp;&raquo;, s'exclame-t-elle. &laquo;&nbsp;Oui mais il y a quand m&ecirc;me des insectes pour r&eacute;gler certains probl&egrave;mes&nbsp;&raquo;. Bien vu H&eacute;l&egrave;ne. Et le glyphosate&nbsp;? &laquo;&nbsp;Quand on voit ce qu'en dit la t&eacute;l&eacute; et comment &ccedil;a tue les mauvaises herbes...&nbsp;&raquo;. Et les m&eacute;dicaments pour tuer les mauvais germes ? &laquo;&nbsp;On essaie de ne pas en abuser&nbsp;&raquo;, assure la m&egrave;re de famille. Comme les agriculteurs les produits phyto en fait... &laquo;&nbsp;C'est vrai&nbsp;&raquo;, note Isabelle. &laquo;&nbsp;J'ai un cousin agriculteur qui fait du raisonn&eacute;, il m'a dit qu'il touchait un peu de sous pour &ccedil;a&nbsp;&raquo;.<h2>Pas h&eacute;riss&eacute;s &agrave; la vue d'un pulv&eacute;</h2>Si les pesticides ne sont pas trop en odeur de saintet&eacute;, la famille ne fait pas dans le dogmatisme et le jusqu'au-boutisme. Il se trouve que R&eacute;gis, le p&egrave;re d'H&eacute;l&egrave;ne, est le maire de Limpiville, le village voisin du sien. Pas d'arr&ecirc;t&eacute; anti-pesticides&nbsp;&agrave; l'ordre du jour ? &laquo;&nbsp;Cela ne sert &agrave; rien, c'est contraire &agrave; la loi&nbsp;&raquo;, r&eacute;pond l'&eacute;dile.La vue d'un pulv&eacute;risateur ne h&eacute;risse pas davantage la famille. &laquo;&nbsp;J'&eacute;vite que mes petits-enfants soient dehors quand un agriculteur traite&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Isabelle. &laquo;&nbsp;De toute fa&ccedil;on, ils traitent plut&ocirc;t quand on n'est pas l&agrave;, ils font davantage attention&nbsp;&raquo;. Encore un bon point. &laquo;&nbsp;Oui mais enfin, les champs de pommes de terre &agrave; c&ocirc;t&eacute;, ils n'arr&ecirc;tent pas de traiter&nbsp;&raquo;.<h2>Confiance dans les petits agriculteurs</h2>La t&eacute;l&eacute; constitue la principale source d'information de la famille. Isabelle estime que les m&eacute;dias d&eacute;fendent plut&ocirc;t la cause des agriculteurs, s'agissant de la faiblesse de leurs revenus par exemple. &laquo;&nbsp;Dans ma r&eacute;gion, je ne les plains pas&nbsp;&raquo;, lance-t-elle. &laquo;&nbsp;Vous n'avez pas vu l'&eacute;mission Capital l'autre soir&nbsp;? (dimanche 23 f&eacute;vrier, NDLR). &laquo;&nbsp;C'est les petits agriculteurs qui s'en sortent le mieux&nbsp;&raquo;. Nos visiteurs ont un faible pour les petits agriculteurs, m&ecirc;me s'ils ne sont pas bio.&nbsp;La famille, qui a son propre potager, ach&egrave;te des &oelig;ufs, des poulets, des lapins &agrave; un voisin agriculteur.&nbsp;&laquo;&nbsp;C'est pas bio mais je sais d'o&ugrave; &ccedil;a vient. S'il apprend que je dis du mal des pesticides, ouh l&agrave; l&agrave;...&nbsp;&raquo;.<table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td>Retrouvez toute la s&eacute;rie &laquo;&nbsp;Paroles de citoyens&nbsp;&raquo;, r&eacute;alis&eacute;e au Salon de l&rsquo;agriculture 2020&nbsp;:<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-il-faudrait-51-pernaut-pour-defendre-l-agriculture">"Il faudrait 51 Pernaut pour d&eacute;fendre l&rsquo;agriculture"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-ah-c-est-ca-les-circuits-courts">"Ah c&rsquo;est &ccedil;a les circuits courts ?"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-l-agribashing-c-est-insupportable">"L&rsquo;agribashing, c&rsquo;est insupportable"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-un-combat-contre-l-ignorance">"Un combat contre l&rsquo;ignorance"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-notre-visite-au-salon-une-preuve-d-amour-envers-les-agriculteurs">"Notre visite au Salon, une preuve d&rsquo;amour envers les agriculteurs"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-on-reste-des-viandards-mais">"On reste des viandards, mais..."</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~paroles-de-citoyens-plutot-que-des-zones-non-traitees-je-prefererais-que-la-bio-se-generalise">"Plut&ocirc;t que des zones non trait&eacute;es, je pr&eacute;f&egrave;rerais que la bio se g&eacute;n&eacute;ralise"</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/elevage~paroles-de-citoyens-oui-a-la-terre-malgre-au-nom-de-la-terre">Oui &agrave; la terre, malgr&eacute; &laquo; Au nom de la terre &raquo;</a></td></tr></tbody></table>&nbsp;

Avec ses parents et ses enfants, Hélène est venue passer une journée au Salon. Devant un stand de pommes bio, la factrice originaire de Seine-Maritime plaide pour une agriculture sans pesticides... tout en ignorant que la bio y a aussi recours.

[Paroles de citoyens] "Plutôt que des zones non traitées, je préfèrerais que la bio se généralise"


Outre la reconnaissance par les professionnels du secteur, obtenir une médaille du Concours Général Agricole (CGA) permet "un supplément de chiffre d'affaires situé entre 15% et 20%". Benoît Tarche Commissaire Général du CGA revient sur l'histoire et la notoriété du concours. 


[1 jour 1 lauréat] Rencontre avec le Commissaire Général du Concours Général Agricole

Mod&egrave;le dominant au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mod&egrave;le familial strict du couple avec enfants "ne repr&eacute;sente plus que 20% des exploitations", selon Fran&ccedil;ois Purseigle, sociologue et co-auteur du livre "Le nouveau capitalisme agricole, de la ferme &agrave; la firme" (Presses de Sciences Po). Ce mod&egrave;le avait d&eacute;j&agrave; commenc&eacute; &agrave; muter au d&eacute;but des ann&eacute;es 1960, avec la cr&eacute;ation des groupements agricoles d'exploitation en commun (Gaec) qui permettaient aux personnes d'une m&ecirc;me famille de s'associer, voire de faire entrer des personnes ext&eacute;rieures sur l'exploitation."Le mod&egrave;le a boug&eacute;, (...) cette structure en Gaec a regroup&eacute; parfois plut&ocirc;t des voisins pour une meilleure efficience dans le travail, un all&egrave;gement des astreintes, notamment dans l'&eacute;levage", explique Fran&ccedil;ois Beaup&egrave;re, &eacute;leveur de volailles et de vaches laiti&egrave;res dans le Maine-et-Loire et en charge du dossier de la pr&eacute;servation du foncier aux chambres d'agriculture. Si la structure a &eacute;clat&eacute; en diverses formes d'organisation, les mod&egrave;les proches du mod&egrave;le familial repr&eacute;sentent encore 90% des exploitations, selon M. Purseigle. "A l'autre bout, on a une esp&egrave;ce d'agriculture de firme, des montages soci&eacute;taires, o&ugrave; on a une holding financi&egrave;re, dont on ne conna&icirc;t pas l'origine des capitaux, (...), &ccedil;a manque un peu de transparence", explique M. Beaup&egrave;re. Ces "firmes" ne repr&eacute;sentent que 10% des exploitations, mais concentrent 28% de l'emploi et 30% de la production brute standard du secteur agricole, selon le programme Agrifirme, financ&eacute; par l'Agence nationale de la recherche."Il y a des montages soci&eacute;taires qui permettent de d&eacute;fiscaliser et qui mettent une concurrence d&eacute;loyale sur le march&eacute;", d&eacute;plore dans un entretien &agrave; l'AFP Emmanuel Hyest, pr&eacute;sident de la f&eacute;d&eacute;ration FNSafer, en charge de la mise en place des politiques publiques pour le foncier agricole. "La difficult&eacute;, c'est qu'on privil&eacute;gie les montages avec des niveaux de financement de ces exploitations qui sont trop chers par rapport &agrave; ce que peuvent mettre des jeunes". <h2></h2>"Il n'y a pas si longtemps, des exploitations de 500 &agrave; 1000 hectares, il y en avait quelques unes par d&eacute;partement. Aujourd'hui, il y en a au moins une par canton, voire plus, et le ph&eacute;nom&egrave;ne s'accentue", affirme M. Hyest. Si le ph&eacute;nom&egrave;ne &eacute;tait &agrave; l'origine concentr&eacute; dans les r&eacute;gions c&eacute;r&eacute;ali&egrave;res du nord du pays, "aujourd'hui, tous les territoires fran&ccedil;ais, y compris les zones d'&eacute;levage", sont concern&eacute;s. "On ne peut pas nier le fait qu'il y ait des investisseurs, mais les premiers &agrave; racheter des fermes, ce sont les agriculteurs eux-m&ecirc;mes", rench&eacute;rit Fran&ccedil;ois Purseigle.Sur un million d'hectares qui se lib&egrave;rent chaque ann&eacute;e, suite &agrave; des cessations de fermes ou des d&eacute;parts &agrave; la retraite, "vous avez 400 000 hectares qui partent &agrave; la concentration", 500 000 hectares o&ugrave; s'installent de jeunes agriculteurs, et 100 000 hectares d'urbanisation, d&eacute;taille-t-il. T&eacute;moin de cette tendance : la superficie moyenne par exploitation agricole est pass&eacute;e d'une quarantaine d'hectares en 2000 &agrave; 65 hectares en moyenne en 2017, selon les derni&egrave;res donn&eacute;es disponibles de la Mutualit&eacute; sociale agricole (MSA). "Ce mod&egrave;le &agrave; taille humaine qu'on souhaite maintenir en France (...) risque tout doucement de s'&eacute;tioler, et pourquoi pas de dispara&icirc;tre dans 20 ans, dans 30 ans, et on ne souhaite pas &ccedil;a", indique M. Beaup&egrave;re, appelant de ses voeux "une loi fonci&egrave;re" afin de "mieux contr&ocirc;ler, ma&icirc;triser ces montages" financiers.L'obstacle &agrave; l'installation des descendants d'agriculteurs est parfois la famille elle-m&ecirc;me, souligne M. Purseigle : "on pr&eacute;f&egrave;re pr&eacute;server la ferme pour venir y passer des vacances qu'y voir install&eacute; quelqu'un". Il estime que la loi fonci&egrave;re "ne pourra pas entraver un changement de pr&eacute;f&eacute;rence dans les familles", compte tenu de la "sacro-sainte propri&eacute;t&eacute; individuelle". M. Hyest y voit pourtant un outil pour "maintenir un mod&egrave;le de soci&eacute;t&eacute;, avec des agriculteurs qui sont des entrepreneurs et vivent sur les territoires ruraux". Il esp&egrave;re que le pr&eacute;sident Macron, qui avait promis cette loi pour "faciliter l'acc&egrave;s au foncier" pour les jeunes agriculteurs, r&eacute;affirmera le 22 f&eacute;vrier, &agrave; l'ouverture du salon de l'agriculture, sa volont&eacute; de concr&eacute;tiser cette intention.


"Un modèle familial et à taille humaine" : l'image d'Epinal de la ferme française a du plomb dans l'aile, confrontée à de multiples difficultés, au premier rang desquelles l'installation des jeunes et l'appétit des investisseurs.


Comment le "modèle familial à taille humaine" évolue

Le label "bio fran&ccedil;ais &eacute;quitable" (BFE) lanc&eacute; par la F&eacute;d&eacute;ration de l'agriculture biologique (Fnab) garantit aux consommateurs des l&eacute;gumes biologiques produits en France et un prix r&eacute;mun&eacute;rateur aux agriculteurs bio, reprenant ainsi les crit&egrave;res de la loi sur l'Economie sociale et solidaire de 2014, qui d&eacute;finit le commerce &eacute;quitable. "Le march&eacute; biologique se d&eacute;veloppant, l'opportunit&eacute; s'est pr&eacute;sent&eacute;e de construire des partenariats forts avec des entreprises de l'agro-alimentaire sur une bio qui corresponde &agrave; nos valeurs", indique St&eacute;phanie Pageot, secr&eacute;taire nationale de la Fnab, dans un communiqu&eacute; de presse le 18 f&eacute;vrier.Le label BFE est issu d'un travail avec le groupe de surgel&eacute;s Picard qui exp&eacute;rimente le lancement &agrave; partir du 2 mars d'une gamme bio et locale distribu&eacute;e dans ses magasins en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, avant de peut-&ecirc;tre s'&eacute;tendre. Picard a sign&eacute; des contrats tripartites avec trois organisations de producteurs bio et un transformateur du Sud-Ouest de la France. "Nous avons cherch&eacute; &agrave; valoriser cet engagement, c'est comme &ccedil;a que l'id&eacute;e d'un label est venue", explique Mme Pageot.<h2>&Eacute;viter un alignement des prix</h2>"En 2015, avec le changement d'&eacute;chelle de l'agriculture biologique, on est pass&eacute; de 7% de croissance annuelle des taux de conversion, &agrave; 15-18%. L'agriculture biologique est sortie de sa niche et a &eacute;t&eacute; compl&egrave;tement institutionnalis&eacute;e. Tous les op&eacute;rateurs s'en sont empar&eacute;s : la distribution, les op&eacute;rateurs de la transformation, les institutions, le syst&egrave;me bancaire", rappelle &agrave; l'AFP Guillaume Riou, pr&eacute;sident de la Fnab. On a ainsi vu des distributeurs utiliser les produits bio comme produits d'appel en cassant les prix. Or pour les agriculteurs bio, l'important reste d'&eacute;viter un alignement de leurs prix vers le bas, ce qui ne compenserait plus les co&ucirc;ts suppl&eacute;mentaires de ce mode de production."Le march&eacute; alimentaire bio est &agrave; un tournant", explique le cabinet d'expertise Xerfi Precepta. "Celui-ci fait toujours preuve d'un v&eacute;ritable engouement avec des ventes en hausse de 14% en 2019 et des perspectives prometteuses d'ici 2022 (+12% par an en moyenne pour s'approcher des 15 milliards d'euros)". Mais "le risque de voir le bio d&eacute;natur&eacute; de ses valeurs originelles ne cesse de grandir face &agrave; l'explosion de la demande et aux offensives des marques conventionnelles et de la grande distribution. Guerre des prix, industrialisation de la production... le march&eacute; est sur le point de tomber dans les travers du conventionnel sous couvert de le rendre accessible &agrave; tous", souligne le cabinet.<h2>Premi&egrave;re "brique"</h2>La Fnab a d&eacute;cid&eacute; de contrer ce "risque d&eacute;flationniste par la massification". "Le commerce &eacute;quitable a donc &eacute;t&eacute; la premi&egrave;re brique pour redonner une place importante dans la cha&icirc;ne de valeur aux agriculteurs face au monde de la transformation et de la distribution et pour satisfaire in fine le consommateur avec un prix qui ne soit pas exag&eacute;r&eacute;", argumente M. Riou."Le cahier des charges du r&egrave;glement europ&eacute;en sur la bio est tr&egrave;s adapt&eacute; &agrave; cette phase de transition, mais &ccedil;a n'englobe pas tout, il y a des tas de questions nouvelles qui sont pos&eacute;es", assure M. Riou en &eacute;voquant par exemple la biodiversit&eacute;, le changement climatique, les dimensions sociales, ou encore la question du bien-&ecirc;tre animal. "Il faut qu'on r&eacute;ponde absolument &agrave; tout ces enjeux", et pour cela "il faudra ajouter d'autres briques dans le temps" au label bio, car les crit&egrave;res agronomiques de la charte ne suffisent plus.Et en face, les autres acteurs multiplient les initiatives pour r&eacute;pondre &agrave; la demande en aliments sains et &eacute;thiques des consommateurs, qui peuvent parfois en perdre leur latin. Les &eacute;tiquettes fleurissent actuellement sur les produits : outre les traditionnels produits &eacute;quitables, on trouve le "sans OGM" ou le "sans r&eacute;sidus de pesticide". Carrefour, Galliance (Coop&eacute;rative Terrena) et les magasins U ont rejoint l'Association &eacute;tiquette bien-&ecirc;tre animal (AEBEA), cr&eacute;&eacute;e en 2018 par des associations de d&eacute;fense des animaux et le groupe Casino, pour proposer un r&eacute;f&eacute;rentiel et un &eacute;tiquetage unique sur le bien-&ecirc;tre animal.


Pour contrer la communication tous azimuts de la grande distribution sur les produits bio et tenter d'empêcher une chute des prix, les agriculteurs bio musclent leur offre avec un label équitable qui garantit la rémunération des producteurs.


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