Pour les deux campagnes &agrave; venir et en attendant le sort que r&eacute;servera l&rsquo;Union europ&eacute;enne &agrave; l&rsquo;herbicide fin 2022, l&rsquo;utilisation de glyphosate en vigne est limit&eacute;e &agrave; 450 g/ha/an, ce qui correspond &agrave; une r&eacute;duction de dose de 80 % par rapport aux ann&eacute;es pr&eacute;c&eacute;dentes (2160 g/ha). L&rsquo;usage de la mol&eacute;cule est d&eacute;sormais interdit dans l&rsquo;inter-rang mais la r&eacute;duction de dose est telle que, m&ecirc;me appliqu&eacute; uniquement sur le rang, les viticulteurs n&rsquo;auront droit qu&rsquo;&agrave; une seule &laquo;&nbsp;cartouche&nbsp;&raquo;. Reste &agrave; savoir quand la positionner&nbsp;?<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/glyphosate-les-interdictions-et-restrictions-d-usage-enfin-precisees" target="_blank" title="">Glyphosate : les interdictions et restrictions d&rsquo;usage enfin pr&eacute;cis&eacute;es</a>
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<h1 class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Buttage et d&eacute;cavaillonnage</h1>Dans une note technique, l&rsquo;IFV d&eacute;taille la strat&eacute;gie impos&eacute;e par la nouvelle r&eacute;glementation et pr&eacute;vient&nbsp;: &laquo;&nbsp;la nouvelle dose autoris&eacute;e ne sera pas en mesure de d&eacute;truire un couvert v&eacute;g&eacute;tal fortement d&eacute;velopp&eacute; en sortie d&rsquo;hiver&nbsp;&raquo;. En cons&eacute;quence l&rsquo;institut technique recommande fortement la r&eacute;alisation d&rsquo;un cavaillon &agrave; l&rsquo;automne. L&rsquo;objectif de cette op&eacute;ration, qui sera suivie d&rsquo;un d&eacute;cavaillonnage en sortie d&rsquo;hiver, est d&rsquo;aborder la reprise de v&eacute;g&eacute;tation avec des mauvaises herbes peu d&eacute;velopp&eacute;es et donc plus facilement n&eacute;gociables, par voie chimique comme par voie m&eacute;canique.<h1 class="MsoBodyText" style="text-align:left;">Pr&eacute;sence ou non de vivaces</h1>A la reprise de v&eacute;g&eacute;tation, l&rsquo;IFV fait des vivaces l&rsquo;arbitre de la strat&eacute;gie herbicide. En pr&eacute;sence av&eacute;r&eacute;e de vivaces (chiendent, liseron), l&rsquo;IFV recommande de les cibler avec les 450 g/ha de glyphosate pendant l&rsquo;&eacute;t&eacute; et de privil&eacute;gier des interventions m&eacute;caniques sur le rang pour ma&icirc;triser la flore annuelle. En l&rsquo;absence de vivaces, le glyphosate peut &ecirc;tre appliqu&eacute; en sortie d&rsquo;hiver, associ&eacute; &agrave; un herbicide de pr&eacute;lev&eacute;e. Les interventions m&eacute;caniques &agrave; suivre seront conditionn&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;volution de la flore.

Selon l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), la présence ou non de vivaces détermine le positionnement de l’herbicide en sortie d’hiver ou en été. Dans tous les cas, la réalisation d’un cavaillon à l’automne est conseillée.

Comment désherber la vigne avec 450 g/ha de glyphosate ?

Couvrant une large palette d&rsquo;usages et de syst&egrave;mes (polyculture-&eacute;levage, vignes larges, arboriculture, collectivit&eacute;s-, le Dorado &eacute;tait qu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent propos&eacute; avec une transmission ou m&eacute;canique (30/15) ou powershift (45/45). Il acquiert d&eacute;sormais un statut haut de gamme gr&acirc;ce &agrave; la variante CVT, la transmission &agrave; variation continue propre au groupe Same-Deutz-Fahr. Elle offre la possibilit&eacute; d&rsquo;&eacute;voluer entre 0 et 40 km/h (1.700 tr/mn &agrave; 40 km/h), avec engagement &eacute;lectrohydraulique de la traction avant et du blocage des diff&eacute;rentiels, disponibles de s&eacute;rie. La fonction &laquo; PowerZero &raquo; permet quant &agrave; elle de maintenir le tracteur &agrave; l'arr&ecirc;t en toute s&eacute;curit&eacute;, m&ecirc;me en pente, sans actionner la p&eacute;dale de frein.La s&eacute;rie est dot&eacute;e d&rsquo;un circuit hydraulique Load Sensing de 100 l/min, auquel s&rsquo;ajoute une pompe suppl&eacute;mentaire de 42 l/min d&eacute;di&eacute;e &agrave; la direction hydraulique. S&rsquo;agissant des distributeurs, il est possible de choisir entre 8 &agrave; 10 voies &agrave; l'arri&egrave;re, toujours dot&eacute;es de retour libre et de r&eacute;glage &eacute;lectronique du d&eacute;bit hydraulique, ainsi que du r&eacute;glage d'&eacute;ventuelles temporisations du d&eacute;bit. En option, il est possible d'ajouter 2 ou 4 voies suppl&eacute;mentaires avec un retour libre en position ventrale, et deux voies &agrave; l&rsquo;avant.Le Dorado CVT est dot&eacute; de s&eacute;rie d&rsquo;un relevage arri&egrave;re &agrave; commande &eacute;lectronique et &agrave; amortissement des oscillations pendant le transport. Le relevage est propos&eacute; en deux versions, compacte (3.660 kg) ou standard (4.310 kg). A l&rsquo;avant, la capacit&eacute; atteint 2.880 kg (bras inf&eacute;rieurs rabattables). La prise de force totalise trois modes (540 tr/min, 540 ECO et 1 000 tr/min). 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/2/7/4/2/3622472-1-fre-FR/782d00a9f9db-capture-d-e-cran-2021-01-10-a-19-14-42-jpg" alt="La cabine &agrave; quatre montants du Dorado CVT" height="1486" width="2100" /><figcaption>La cabine &agrave; quatre montants du Dorado CVT</figcaption></figure>

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<h1 style="text-align:left;">3 ou 4 cylindres</h1>C&ocirc;t&eacute; moteur, le Dorado CVT du FARMotion de pointe (Stage III B) &agrave; catalyseur DOC et syst&egrave;me EGR, d&eacute;pourvus d&rsquo;entretien et de r&eacute;g&eacute;n&eacute;ration. Dans les versions 90 et 100, ils sont disponibles en moteurs 3 et 4 cylindres, d&rsquo;un empattement respectif de 2,14 m et 2,27 m. Le Dorado CVT 110.4 est quant &agrave; lui &eacute;quip&eacute; d'un moteur 4 cylindres (empattement 2,27 m).Le Dorado CVT est dot&eacute; d&rsquo;une cabine &agrave; 4 montants avec climatisation de s&eacute;rie, suspensions &agrave; hydro-silentblocs, accoudoir ergonomique MaxCom, radio Bluetooth et si&egrave;ge conducteur &agrave; suspensions pneumatiques. La filtration de classe 4 est propos&eacute;e en option.<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 Le Dorado CVT est d&eacute;clin&eacute; dans les deux autres marques du groupe Same-Deutz-Fahr. Sous les couleurs Deutz-Fahr et Lamborghini, ses homologues sont d&eacute;nomm&eacute;s 5D TTV et Spire VRT.
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La série Dorado est désormais disponible avec la transmission à variation continue. Le Dorado CVT est décliné en cinq modèles d’une puissance de 88 ch, 97 ch et 110 ch, les deux plus petits modèles étant proposés au choix en 3 ou 4 cylindres.

Le Dorado de Same en mode CVT

En entrant dans la boucherie Mesnil, &agrave; Villers-Bocage, on trouve une douzaine de personnes aff&eacute;r&eacute;es &agrave; d&eacute;couper la viande, cuisiner, pr&eacute;senter, servir et encaisser les clients qui font la queue. En 2020, 460 commandes ont &eacute;t&eacute; pass&eacute;es pour No&euml;l. Antoine Mesnil a achet&eacute; sa premi&egrave;re affaire &agrave; 21 ans, &agrave; Saint Gilles (50). Il y reste 11 ans avant de reprendre une boucherie &agrave; Broglie (27) et finit par poser sa valise dans la commune de Villers-Bocage o&ugrave; &laquo; une belle affaire s&rsquo;&eacute;tait lib&eacute;r&eacute;e &raquo;. Chez les Mesnil, on travaille en famille : le fils boucher, sa femme et sa belle-fille tiennent la caisse.

<h3>Volume et tendret&eacute;</h3>

&laquo; En g&eacute;n&eacute;ral, on rentre une ou deux b&ecirc;tes par semaine, nous dit le patron, Antoine Mesnil, je prends des Blondes d&rsquo;Aquitaine parce qu&rsquo;elles ont les os fins, donc un bon rendement de carcasse et que la viande est tendre. Et je pr&eacute;f&egrave;re les vaches aux g&eacute;nisses : c&rsquo;est souvent mieux fini et plus lourd &raquo;. Les gros bovins sont achet&eacute;s &agrave; 7 km de la boucherie, dans l&rsquo;exploitation de G&eacute;rard Bossuyt, au Mesnil au Grain (14), les veaux &agrave; 30 minutes de route, au Gaec des B&eacute;gonias, &agrave; Cond&eacute;-sur-Vire (50). Le boucher est &eacute;logieux &agrave; propos de G&eacute;rard Bossuyt : &laquo; il les finit bien, il y a quelques semaines, il m&rsquo;a vendu une b&ecirc;te de 1,1 t de poids vif et 730,1 kg de poids de carcasse &raquo;. Le partenariat entre l&rsquo;&eacute;leveur et le boucher dure depuis maintenant 12 ans. Dans deux ans, Antoine Mesnil prendra sa retraite mais avoue : &laquo;&nbsp;je ne veux pas trop montrer &agrave; mon fils comment choisir les animaux en ferme, parce que j&rsquo;aimerais bien qu&rsquo;il me demande de le faire &agrave; 
l&rsquo;avenir ! &raquo;

La découpe bat son plein à la boucherie Mesnil de Villers-Bocage (14), où la période des fêtes a été synonyme de nombreuses commandes. Antoine Mesnil y tient une boucherie depuis 14 ans et continue d’acheter sa viande bovine sur patte et directement en exploitation.

La boucherie Mesnil en plein rush

Dans deux jugements rendus le 31 d&eacute;cembre dernier, le Conseil d&rsquo;Etat enterre d&eacute;finitivement la volont&eacute; de certaines villes d&rsquo;interdire l&rsquo;utilisation des produits phytosanitaires sur leur territoire communal. &laquo;&nbsp;Si le maire est habilit&eacute; &agrave; prendre, pour la commune, les mesures de police g&eacute;n&eacute;rale n&eacute;cessaires au bon ordre, &agrave; la s&ucirc;ret&eacute;, &agrave; la s&eacute;curit&eacute; et &agrave; la salubrit&eacute; publiques, il ne peut l&eacute;galement user de cette comp&eacute;tence pour &eacute;dicter une r&eacute;glementation portant sur les conditions g&eacute;n&eacute;rales d&rsquo;utilisation des produits phytopharmaceutiques qu&rsquo;il appartient aux seules autorit&eacute;s de l&rsquo;Etat de prendre&nbsp;&raquo;, tranche le Conseil d&rsquo;Etat.En 2019, plusieurs arr&ecirc;t&eacute;s anti-pesticides r&eacute;clam&eacute;s par des communes avaient &eacute;t&eacute; suspendus par la justice administrative. Certaines mairies avaient continu&eacute; leur combat, jusqu&rsquo;&agrave; se tourner vers le Conseil d&rsquo;Etat, comme les communes de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et d&rsquo;Arcueil (Val-de-Marne). Mais le jugement rendu le 31 d&eacute;cembre rejette d&eacute;finitivement leur pourvoi.<h1>Une utilisation des phytos bien cadr&eacute;e</h1>Le Conseil d&rsquo;Etat rappelle tout d'abord que les produits&nbsp;phytopharmaceutiques&nbsp;font l'objet d'une proc&eacute;dure d'autorisation de mise sur le march&eacute;, d&eacute;livr&eacute;e par l'agence nationale de s&eacute;curit&eacute; sanitaire (Anses) &laquo;&nbsp;s'il est d&eacute;montr&eacute;, &agrave; l'issue d'une &eacute;valuation ind&eacute;pendante, que ces produits n'ont pas d'effet nocif imm&eacute;diat ou diff&eacute;r&eacute; sur la sant&eacute; humaine&nbsp;&raquo;. Il appartient ensuite au ministre de l'Agriculture, en lien avec l&rsquo;avis de l&rsquo;Anses, &laquo;&nbsp;de prendre les mesures d'interdiction ou de limitation de l'utilisation de ces produits qui s'av&egrave;rent n&eacute;cessaires &agrave; la protection de la sant&eacute; publique et de l'environnement, en particulier dans les zones o&ugrave; sont pr&eacute;sentes des personnes vuln&eacute;rables &raquo;, poursuit le Conseil d&rsquo;Etat.Au niveau local, la haute juridiction rappelle qu&rsquo;il appartient aux pr&eacute;fets de &laquo;&nbsp;fixer les distances minimales d'utilisation des produits&nbsp;phytopharmaceutiques&nbsp;&agrave; proximit&eacute; de certains lieux accueillant des personnes vuln&eacute;rables&nbsp;&raquo; et d&rsquo;autre part &laquo;&nbsp;d'approuver les chartes d'engagements d'utilisateurs formalisant des mesures de protection des riverains de zones d'utilisation des produits&nbsp;&raquo;. Le Conseil d&rsquo;Etat pr&eacute;cise enfin que la pr&eacute;fecture peut, &laquo;&nbsp;en cas de risque exceptionnel et justifi&eacute;&nbsp;&raquo;, prendre &laquo;&nbsp;toute mesure d'interdiction ou de restriction de l'utilisation des produits&nbsp;phytopharmaceutiques&nbsp;n&eacute;cessaire &agrave; la pr&eacute;servation de la sant&eacute; publique et de l'environnement&nbsp;&raquo;, mais seulement avec l&rsquo;approbation du ministre de l'Agriculture.

Dans un récent jugement, le Conseil d’Etat déboute définitivement les arrêtés pris par plusieurs maires anti-pesticides : c’est à l’Etat seulement de décider de l’autorisation ou non des produits phytosanitaires, estime la haute juridiction.

Pesticides : les maires ont interdiction d’interdire, tranche le Conseil d’Etat

Les exploitations agricoles p&eacute;ri-urbaines ont aujourd&rsquo;hui ce statut particulier d&rsquo;&ecirc;tre la jonction entre les citadins et le monde agricole rural. Les agriculteurs qui les exploitent peuvent &ecirc;tre la cible de conflits de voisinage importants pour cause d&rsquo;incompr&eacute;hension entre deux mondes qui s&rsquo;&eacute;loignent. Mais ils ont aussi tout le potentiel de rapprocher consommateurs et paysans en faisant de leurs exploitations une vitrine et un lieu de rencontre.Jean-Fran&ccedil;ois Deneuville, agriculteur dans les Hauts-de-France, a choisi cette seconde option. Il veut cr&eacute;er une v&eacute;ritable &laquo;&nbsp;zone de rencontre&nbsp;&raquo; &agrave; partir des 60 ha qu'il cultive sur la commune de Sainghin-en-M&eacute;lantois et qu&rsquo;il va progressivement convertir en bio. &laquo;&nbsp;Nous sommes sur le seuil de la porte de la m&eacute;tropole lilloise. Cette situation g&eacute;ographique est une r&eacute;elle opportunit&eacute;&nbsp;&raquo;, explique-t-il. Ici, il souhaite que les consommateurs puissent trouver des produits locaux de qualit&eacute;, mieux comprendre l&rsquo;agriculture et venir tester par eux-m&ecirc;mes.C&rsquo;est pour donner un cadre &agrave; ce lieu de rencontre et favoriser le travail collectif que l&rsquo;exploitant a cr&eacute;&eacute; l&rsquo;association &laquo;&nbsp;R&eacute;coltes&amp;nous&nbsp;&raquo;. &laquo;&nbsp;Avec l&rsquo;entrepreneur de travaux agricoles qui intervient sur les parcelles, nous r&eacute;fl&eacute;chissons d&eacute;j&agrave; &agrave; ouvrir les cabines des engins agricoles afin que les citadins puissent les d&eacute;couvrir &agrave; la fin de la r&eacute;colte&nbsp;&raquo;, illustre-t-il. Il lance &eacute;galement un appel &agrave; tous les porteurs de projets et agriculteurs riverains, bio ou pas, qui voudraient rejoindre l&rsquo;association pour avancer ensemble.<div class="citation">
 "Les visiteurs r&eacute;alisent qu&rsquo;il y a des champs &agrave; proximit&eacute;."
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Jean-Fran&ccedil;ois Deneuville n&rsquo;est pas le seul &agrave; promouvoir cette id&eacute;e d&rsquo;espaces de rencontres. Bien qu&rsquo;ils ne soient pas eux-m&ecirc;mes agriculteurs, Marie et Fr&eacute;d&eacute;ric Guilbert portent ce concept chaque &eacute;t&eacute; avec la conception de labyrinthes de ma&iuml;s. D&rsquo;abord positionn&eacute;es sur le littoral atlantique, ces structures &eacute;ph&eacute;m&egrave;res se multiplient maintenant aux alentours des grandes agglom&eacute;rations, avec une premi&egrave;re ouverture cet &eacute;t&eacute; en p&eacute;riph&eacute;rie de Paris. &laquo;&nbsp;L&rsquo;agriculteur qui a accueilli le premier labyrinthe en r&eacute;gion parisienne avait vraiment dans l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;apporter une bouff&eacute;e d&rsquo;air aux citadins. Les visiteurs r&eacute;alisent qu&rsquo;il y a des champs &agrave; proximit&eacute;. En moyenne, nous sommes situ&eacute;s &agrave; 10km des zones urbaines&nbsp;&raquo;, explique Marie Guilbert.Sur place, des panneaux issus d&rsquo;un partenariat avec Passion C&eacute;r&eacute;ales permettent aux visiteurs d&rsquo;allier l&rsquo;utile &agrave; l&rsquo;agr&eacute;able en d&eacute;couvrant la culture du ma&iuml;s. &laquo;&nbsp;Les questions des gens sont assez dr&ocirc;les. Ils ne connaissent pas le cycle du ma&iuml;s et nous demandent pourquoi nous n&rsquo;organisons pas de chasse aux &oelig;ufs &agrave; P&acirc;ques dans nos labyrinthes&nbsp;&raquo;, s&rsquo;amuse-t-elle.<h1 class="Standard">Jouer la carte du cadre de vie</h1>L&rsquo;un des objectifs de Jean-Fran&ccedil;ois Deneuville est &eacute;galement d&rsquo;offrir un cadre de vie agr&eacute;able aux riverains. Dans ce sens, il veut implanter des haies sur ses 60 ha afin de cr&eacute;er un parcours de promenade. Toujours dans cet esprit d&rsquo;am&eacute;nagement paysager, il va mettre des parcelles &agrave; disposition d&rsquo;un agriculteur de la r&eacute;gion qui propose des fleurs &agrave; couper en libre-service. &laquo;&nbsp;Avec les haies et les fleurs &agrave; c&ocirc;t&eacute;, nous pouvons cr&eacute;er quelque chose de chouette&nbsp;&raquo;, s&rsquo;enthousiasme-t-il.Ce concept de cadre de vie agr&eacute;able, c&rsquo;est &eacute;galement le cr&eacute;do de l&rsquo;association Campus Vert depuis sa cr&eacute;ation en 1995. C&rsquo;est cette ann&eacute;e-l&agrave; que surgit l&rsquo;id&eacute;e, chez des agriculteurs du B&eacute;thunois, de r&eacute;nover des b&acirc;timents de ferme inoccup&eacute;s pour en faire des logements &eacute;tudiants &agrave; loyer mod&eacute;r&eacute;. Aujourd&rsquo;hui, l&rsquo;association regroupe 125 adh&eacute;rents qui proposent 500 logements et 100 de plus sont en cours de r&eacute;habilitation. &laquo;&nbsp;Avec mon mari, nous voulions accueillir du monde sur la ferme pour garder une ouverture avec l&rsquo;ext&eacute;rieur, mais qui ne soit pas un contact quotidien impos&eacute; comme pour les g&icirc;tes ou les chambres d&rsquo;h&ocirc;tes&nbsp;&raquo;, t&eacute;moigne Marie-Agn&egrave;s Langlet, &eacute;leveuse sur la commune des Attaques pr&egrave;s de Calais.Parmi les objectifs de l&rsquo;association figure la cr&eacute;ation de lien entre ville et campagne et la convivialit&eacute;. C&rsquo;est dans ce sens que l&rsquo;agricultrice organise une visite de la ferme lorsque les locataires emm&eacute;nagent, puis un repas tous les deux mois. &laquo;&nbsp;C&rsquo;est l&rsquo;occasion de discuter de sujets &eacute;pineux comme la ferme des milles vaches. Ils sont souvent &eacute;bahis par la technicit&eacute; du m&eacute;tier&nbsp;&raquo;, affirme-t-elle. Les locataires sont &eacute;galement encourag&eacute;s &agrave; venir &agrave; la rencontre des &eacute;leveurs pendant leur travail quotidien et notamment la traite dont la porte est toujours ouverte. &laquo;&nbsp;Une fois, il y a une locataire plus entreprenante qui est venue toquer &agrave; la vitre de l&rsquo;ensileuse pour monter en cabine&nbsp;&raquo;, sourit Marie-Agn&egrave;s Langlet. Une bonne mani&egrave;re de prendre de la hauteur pour changer de point de vue sur l&rsquo;agriculture.

Alors que le fossé se creuse entre la ville et l’agriculture, de nombreuses initiatives lancées par des agriculteurs fleurissent aux portes des centres urbains, afin de rapprocher les deux mondes. C’est ce type de projet ambitieux que veut mettre en œuvre Jean-François Deneuville au seuil de la métropole lilloise.

Les champs péri-urbains, fabuleux espaces de rencontre avec les citadins

Et s&rsquo;il suffisait d&rsquo;organiser des 67 millions de visites d&rsquo;exploitation&nbsp;pour favoriser le dialogue entre agriculture et soci&eacute;t&eacute; ? &laquo;&nbsp;Ces visites se sont d&eacute;roul&eacute;es dans un cadre toujours tr&egrave;s chaleureux et accueillant, et la commission tient &agrave; remercier sinc&egrave;rement tous les agricultrices et agriculteurs qui ont accept&eacute; de la recevoir (...). Elles ont &eacute;t&eacute; l&rsquo;occasion de cr&eacute;er une relation de confiance avec les acteurs de terrain vis-&agrave;-vis du d&eacute;bat (...). Elles ont &eacute;galement montr&eacute; l&rsquo;importance pour les agriculteurs de &ldquo;moments d&rsquo;&eacute;coute d&eacute;di&eacute;s&rdquo; pendant lesquels ils ont pu exprimer et ra conter sans m&eacute;diation, leur travail, leurs efforts, les innovations qu&rsquo;ils m&egrave;nent, leur d&eacute;sarroi aussi face &agrave; un revenu qui n&rsquo;est pas toujours &agrave; la hauteur de leurs investissements (...). Les visites ont donc pu d&eacute;clencher des participations argument&eacute;es et constructives (...). Les agriculteurs rencontre&#769;s ont souvent souligne&#769; que les r&eacute;alit&eacute;s de terrain sont beaucoup plus complexes que les imaginaires collectifs (...). Elles montrent la plasticite&#769; d&rsquo;une agriculture qui a le souci de son ro&#770;le au sein de la socie&#769;te&#769; et dans l&rsquo;environne- ment, comme de la qualite&#769; et de la quantite&#769; des ressources naturelles qui constituent la base de son activite&#769;&nbsp;&raquo;. Ce sont l&agrave; quelques extraits du compte-rendu du d&eacute;bat public sur le Plan strat&eacute;gique national (PSN) de la Pac, et publi&eacute; par la Commission nationale du d&eacute;bat public (CNDP).<h1 style="text-align:left;">1084 propositions</h1>Pour rappel, le d&eacute;bat public baptis&eacute; "ImPACtons !" a &eacute;t&eacute; mis en place dans le cadre de la r&eacute;forme de la Pac, qui impose d&eacute;sormais une consultation citoyenne comme pr&eacute;alable &agrave; l&rsquo;&eacute;criture du PSN par le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture et les parties prenantes (syndicats...). Le PSN d&eacute;crit par le menu les objectifs et les plans d&rsquo;action permettant &agrave; chaque Etat membre de se conformer aux objectifs assign&eacute;s par la Commission europ&eacute;enne.Lanc&eacute; en f&eacute;vrier 2020 &agrave; l&rsquo;occasion du Salon de l&rsquo;Agriculture, le d&eacute;bat "ImPACtons !" a d&eacute;marr&eacute; par une plateforme participative sur internet, avant la tenue d&rsquo;une Assembl&eacute;e citoyenne sur l&rsquo;agriculture&nbsp;(125 citoyens) se tenant en septembre, puis l&rsquo;organisation d&rsquo;une dizaine de d&eacute;bats dans les r&eacute;gions. C&rsquo;est dans ce cadre qu&rsquo;ont &eacute;t&eacute; organis&eacute;es 25 visites d&rsquo;exploitation, dont 3 en &eacute;tablissements de formation ou d&rsquo;exp&eacute;rimentation.Mais l&rsquo;essentiel s&rsquo;est jou&eacute; en amont, sur la plateforme et lors de l&rsquo;Assembl&eacute;e&nbsp;citoyenne. Au total, le d&eacute;bat a touch&eacute; 1,87 millions de personnes et totalis&eacute; 12.660 contributions augment&eacute;es, pour aboutir &agrave; <a href="https://impactons.debatpublic.fr/je-m-informe/compte-rendu-final-et-bilan-du-debat/" target="_blank">1084 propositions &eacute;labor&eacute;es</a>.<h1 style="text-align:left;">S&rsquo;&eacute;couter autrement</h1>La CNDP rappelle que le d&eacute;bat public, qui constituait une premi&egrave;re dans le secteur agricole, a d&eacute;montr&eacute; une v&eacute;ritable &laquo;&nbsp;app&eacute;tence&nbsp;&raquo; du grand public pour l&rsquo;exercice et le sujet. Selon le compte-rendu, si les n&eacute;gociations de la Pac &eacute;chappent au grand public, celui-ci refuse d&rsquo;avoir &agrave; choisir entre la d&eacute;fense des agriculteurs et celle de l&rsquo;environnement, r&eacute;clamant des transitions avec l&rsquo;implication de tous. &laquo;&nbsp;Les agriculteurs sont aussi des citoyens, qui se pr&eacute;occupent d&rsquo;agriculture mais pas seulement&nbsp;&raquo;, peut-on lire. &laquo;&nbsp;Les militants de l&rsquo;environnement sont pour certains issus du monde agricole, qu&rsquo;ils estiment n&rsquo;avoir jamais quitt&eacute;&nbsp;&raquo;.<div class="citation">
 "Le Gouvernement se doit de poursuivre cette ouverture au public de la question agricole tant elle semble structurer notre soci&eacute;t&eacute;"
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Le d&eacute;bat a &eacute;t&eacute; l&rsquo;occasion de faire &eacute;changer les deux parties, dans un cadre bord&eacute; par des &laquo;&nbsp;r&egrave;gles du jeu&nbsp;&raquo; (recevoir des informations factuelles, devoir d&rsquo;argumentation lors des prises de parole, demande de propositions pre&#769;cises, enregistrement et publicite&#769; des e&#769;changes). Parties prenantes et participants ont jou&eacute; le jeu, m&ecirc;me si la Commission rel&egrave;ve &laquo;&nbsp;qu&rsquo;il reste a&#768; franchir un pas supple&#769;mentaire, celui de s&rsquo;e&#769;couter autrement&nbsp;&raquo;, notamment sur les sujets les plus controverse&#769;s et sources de tension tels que l&rsquo;usage de l&rsquo;eau, les produits phytosanitaires, l&rsquo;acce&#768;s au foncier ou encore le bien-e&#770;tre animal&nbsp;.Pour la CNDP, le d&eacute;bat "ImPACtons !" est &laquo;&nbsp;une premi&egrave;re marche r&eacute;ussie qui doit &ecirc;tre amplifi&eacute;e et approfondie. Le Gouvernement se doit de poursuivre cette ouverture au public de la question agricole tant elle semble structurer notre soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo;.<h1 style="text-align:left;">Le minist&egrave;re attendu au tournant</h1>La balle est d&eacute;sormais dans le camp du minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture &agrave; qui la CNDP a remis le compte-rendu et dont les attentes sont &agrave; la fois fortes et pr&eacute;cises. Autorit&eacute; administrative ind&eacute;pendante, la Commission attend du minist&egrave;re qu&rsquo;il diffuse largement ce compte-rendu dans ses services, qu&rsquo;il re&#769;ponde a&#768; toutes les propositions qui y sont reporte&#769;es et qu&rsquo;il se prononce sur leur faisabilite&#769;, qu&rsquo;il e&#769;tablisse un document grand public dans lequel il expliciterait de manie&#768;re claire ce qu&rsquo;il a retenu du de&#769;bat en termes de propositions, d&rsquo;orientations et de hie&#769;rarchisation, qu&rsquo;il fasse savoir la mani&egrave;re dont seront pris en compte les r&eacute;sultats issus du questionnaire portant sur la hi&eacute;rarchisation des objectifs du PSN, qu&rsquo;il fasse &eacute;tat de la concordance entre cette hi&eacute;rarchisation et celles des allocations budg&eacute;taires du PSN...En d&eacute;nommant la proc&eacute;dure "ImPACtons !", la CNDP n&rsquo;avait pas fait myst&egrave;re de sa volont&eacute; de peser vraiment sur le PSN et la Pac. Le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture a jusqu&rsquo;au 7 avril 2021 au plus tard&nbsp;pour communiquer sur sa d&eacute;cision concernant les suites qu&rsquo;il souhaite donner au d&eacute;bat public. Suite &agrave; cette r&eacute;ponse, la CNDP aura la charge de la commenter au regard de ses demandes et recommandations, et d&rsquo;en assurer la diffusion aupr&egrave;s du public&nbsp;<table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td>Les 6 recommandations g&eacute;n&eacute;rales du d&eacute;bat "ImPACtons&nbsp;!"- pr&ecirc;ter une attention particuli&egrave;re &agrave; la question de la transmission lors de l&rsquo;int&eacute;gration des propositions portant sur l&rsquo;installation et la rel&egrave;ve agricole- r&eacute;pondre &agrave; la demande des participants de remettre au centre des n&eacute;gociations l&rsquo;agriculteur, son statut et sa d&eacute;finition- sortir d&rsquo;une approche strictement consultative des parties prenantes et de la soci&eacute;t&eacute; et leur proposer des espaces pour travailler ensemble sur les solutions- au-del&agrave; de la Pac, r&eacute;pondre &agrave; la demande sur la position de la France concernant la r&eacute;gulation des march&eacute;s agro-alimentaires- r&eacute;pondre sur la mani&egrave;re dont le Minist&egrave;re se positionne sur la demande d&rsquo;une approche plus localis&eacute;e de la politique agricole fran&ccedil;aise- cr&eacute;er des nouveaux espaces de concertation pour cr&eacute;er des nouvelles relations</td></tr></tbody></table>&nbsp;

La Commission nationale du débat public a rendu ses conclusions centrées sur six enjeux. Elle invite fermement le ministère de l’Agriculture à s’en emparer et plus encore à faire savoir ce qu’il en retiendra, dans le cadre du Plan stratégique national de la prochaine Pac. La société aspire en effet à être davantage informée et intégrée dans les choix qui la concernent.

Le débat "ImPACtons !" réclame... plus de débat

&laquo;&nbsp;C&rsquo;est de la flotte&nbsp;!&nbsp;&raquo;. Qui n&rsquo;a jamais port&eacute; un tel jugement sur une tomate peu savoureuse&nbsp;? Derri&egrave;re ce jugement gustatif et un brin subjectif se cache une r&eacute;alit&eacute; &agrave; la fois physique et comptable. La France importe, via ses denr&eacute;es alimentaires, environ 4,6 milliards de m3 d&rsquo;eau par an tandis qu&rsquo;elle en exporte 1,4 milliards de m3, soit un solde n&eacute;gatif de 3,2 milliards de m3. C&rsquo;est l&rsquo;un des (innombrables) enseignements de la mission &laquo; climat, eau et agriculture &agrave; l&rsquo;horizon 2050 &raquo; des conseils g&eacute;n&eacute;raux de l'agriculture (CGAAER) et de l'environnement (CGEDD), consacr&eacute;e aux enjeux et aux d&eacute;fis de la transition climatique pour l&rsquo;agriculture vis-&agrave;-vis de la ressource en eau &agrave; l&rsquo;horizon 2050.Ce solde correspond peu ou prou aux volumes annuels allou&eacute;s &agrave; l&rsquo;irrigation en France (3,1 milliards de m3 par an). Match nul. Mais gare aux arbitrages entre produire ou faire produire. Qualifi&eacute;e de &laquo;&nbsp;virtuelle&nbsp;&raquo;, cette eau import&eacute;e transite principalement dans les fruits et l&eacute;gumes, deux fili&egrave;res o&ugrave; la France est tr&egrave;s d&eacute;pendante des importations. Selon un rapport de la commission des affaires &eacute;conomiques du S&eacute;nat, publi&eacute; en 2019, la France importait 32% de ses l&eacute;gumes en 2016 (contre 19% en 2000) et 71% de ses fruits (contre 56% en 2000).<h1>Bient&ocirc;t un nouvel oc&eacute;an</h1>A l&rsquo;occasion de ses v&oelig;ux &agrave; la presse, la pr&eacute;sidente de la FNSEA a rappel&eacute; que la fili&egrave;re fruits et l&eacute;gumes s&rsquo;&eacute;tait fix&eacute;e des objectifs de reconqu&ecirc;te &agrave; l&rsquo;horizon 2025. Elle a aussi interpel&eacute; les pouvoirs publics au sujet de la cr&eacute;ation de retenues d&rsquo;eau, dont le syndicat attend la concr&eacute;tisation d&rsquo;une cinquantaine de projets d&rsquo;ici &agrave; la fin de l&rsquo;ann&eacute;e. Autant dire un oc&eacute;an, au rythme des proc&eacute;dures et des recours jusqu&rsquo;alors enregistr&eacute;s.Importer l&rsquo;eau par camion frigo ou stocker celle qui tombe &agrave; nos pieds : les missionn&eacute;s du CGAAER et du CGEDD n&rsquo;ont pas fait dans le simplisme. S&rsquo;ils n&rsquo;ont pas exclu la cr&eacute;ation de nouvelles ressources et le recours &agrave; une irrigation dite de &laquo;&nbsp;r&eacute;silience&nbsp;&raquo;, ils ont dress&eacute; des digues, et noy&eacute; un tant soit peu le poisson en privil&eacute;giant, non sans arguments, la refonte des syst&egrave;mes agricoles (assolements et fili&egrave;res) et la gestion des sols, adressant au passage des dithyrambes &agrave; l&rsquo;agriculture de conservation des sols, ces derniers &eacute;tant consid&eacute;r&eacute;s comme les premiers r&eacute;servoirs de r&eacute;tention d&rsquo;eau.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-2-10-oui-a-la-creation-de-nouvelles-ressources-sans-irriguer-davantage">A l&rsquo;eau 2050 (2/10) : Oui &agrave; la cr&eacute;ation de nouvelles ressources... sans irriguer davantage</a>
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<h1>Des l&eacute;gumes secs sur des zones de captage</h1>A l&rsquo;occasion l&agrave; encore des v&oelig;ux &agrave; la presse, S&eacute;bastien Windsor, le pr&eacute;sident de l&rsquo;Assembl&eacute;e permanente des chambres d&rsquo;agriculture (APCA), a t&eacute;moign&eacute; du fait que les agriculteurs et leurs conseillers avaient largement pris le chemin de la transition agro&eacute;cologique. Il a notamment &eacute;voqu&eacute; l&rsquo;initiative des Chambres d'agriculture de Lorraine, engag&eacute;es dans un projet de production de lentilles, bient&ocirc;t de pois chiches, alimentant la restauration collective locale et participant &agrave; restaurer des zones de captage d&eacute;grad&eacute;es.En r&eacute;sum&eacute;&nbsp;: des l&eacute;gumes secs en sec, riches en prot&eacute;ines et pr&eacute;servant quantitativement et qualitativement la ressource en eau de Meurthe-et-Moselle, et indirectement celle du Canada, premier producteur et exportateur mondial de lentilles. Puisse le Canada toujours nous acheter des vins et spiritueux, sans lesquels notre balance commerciale agroalimentaire serait largement d&eacute;ficitaire (surtout avec l&rsquo;aide de leurs voisins am&eacute;ricains). Notre fili&egrave;re vins et spiritueux est du reste d&rsquo;une efficience agronomique (2% de la SAU), &eacute;conomique et hydrologique redoutable, nos exportations &eacute;quivalant &agrave; la &laquo;&nbsp;fuite&nbsp;&raquo; de seulement 1,8 million de m3 de liquide.

[Edito] En dépit de sa balance commerciale excédentaire, la France importe davantage d’eau "virtuelle" qu’elle en exporte. C’est simple : on importe autant d’eau que l’on en consomme pour l’irrigation. L’eau est la passagère clandestine des fruits et légumes importés, dont les bienfaits nutritionnels et sanitaires ne manqueront pas d’être rappelés en cette année internationale que la FAO leur consacre. Faudra-t-il passer aux fruits et légumes... secs ?

Importer l’eau par camion ou stocker celle qui tombe à nos pieds ?

&laquo;&nbsp;La mise en place de retenues de substitution, construites en dehors et d&eacute;connect&eacute;es du lit mineur des cours d&rsquo;eau et substituant des pr&eacute;l&egrave;vements en &eacute;tiage par des pr&eacute;l&egrave;vements de remplissage hors &eacute;tiage, est &agrave; d&eacute;velopper de mani&egrave;re privil&eacute;gi&eacute;e, dans le respect du bon &eacute;tat de milieux&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est l&rsquo;une des sept recommandations de la mission &laquo; climat, eau et agriculture &agrave; l&rsquo;horizon 2050 &raquo; des conseils g&eacute;n&eacute;raux de l'agriculture (CGAAER) et de l'environnement (CGEDD). Cette recommandation, il faut la relire au moins deux fois, en s&rsquo;attardant sur les mots &laquo;&nbsp;substitution&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;&eacute;tiage&nbsp;&raquo; pour bien comprendre qu&rsquo;il ne s&rsquo;agit en aucun cas d&rsquo;une ouverture des vannes pour l&rsquo;irrigation, via la cr&eacute;ation de retenues.Pour le dire autrement, la mission est favorable &agrave; la cr&eacute;ation de retenues aliment&eacute;es par la pluie et/ou des pompages hors p&eacute;riodes d&rsquo;&eacute;tiage, moyennant l&rsquo;interdiction de recourir &agrave; d&rsquo;autres ressources que celles contenues dans les retenues en p&eacute;riode d&rsquo;&eacute;tiage, c&rsquo;est &agrave; dire pendant la p&eacute;riode d&rsquo;irrigation. En r&eacute;sum&eacute;, on capte le trop-plein, en s&rsquo;assurant de n&rsquo;impacter ni les cours d&rsquo;eau ni les nappes et on irrigue &agrave; partir du trop-plein et seulement du trop-plein.A aucun moment du reste, la mission ne pose pour postulat le d&eacute;veloppement de l&rsquo;irrigation. La philosophie g&eacute;n&eacute;rale est plut&ocirc;t celle d&rsquo;une pr&eacute;servation de l&rsquo;existant. Cependant, il n&rsquo;est pas interdit de penser que la cr&eacute;ation de retenues de substitution sur certains territoires, avec toutes les garanties vis-&agrave;-vis du milieu, ouvrirait la voie, de fa&ccedil;on circonstanci&eacute;e, &agrave; une meilleure gestion quantitative de l&rsquo;eau.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-1-10-vers-une-strategie-nationale-d-adaptation-de-l-agriculture-au-climat" target="_blank" title="">A l&rsquo;eau 2050 (1/10)&nbsp;: vers une strat&eacute;gie nationale d&rsquo;adaptation de l&rsquo;agriculture au climat</a>
</aside>
<h1>Le mod&egrave;le du PTGE des bassines des Deux-S&egrave;vres</h1>C&rsquo;est par exemple ce qui a &eacute;t&eacute; observ&eacute; dans le cas du projet de cr&eacute;ation de 12 bassines dans les Deux-S&egrave;vres dans le cadre d&rsquo;un Projet de territoire pour la gestion de l&rsquo;eau (PTGE). Un projet doublement embl&eacute;matique pour la mission, du point de vue de la gestion de l&rsquo;eau d&rsquo;une part et de son acceptation sociale d&rsquo;autre part. Un terrain d&rsquo;entente a en effet &eacute;t&eacute; trouv&eacute; entre les acteurs associatifs et les agriculteurs. Les premiers n&rsquo;&eacute;taient pas, dans la leur grande majorit&eacute;, oppos&eacute;s par principe &agrave; la cr&eacute;ation de retenues de substitution, moyennant des garanties sur le milieu et le mode d&rsquo;agriculture. Les agriculteurs &eacute;taient, quant a&#768; eux, ouverts a&#768; une &eacute;volution de leurs pratiques, d&eacute;j&agrave; partiellement engag&eacute;e, vers le d&eacute;veloppement de l&rsquo;agriculture biologique, la r&eacute;duction d&rsquo;intrants, le r&eacute;tablissement de haies et autres infrastructures paysag&egrave;res.Le protocole d&rsquo;accord repose sur des engagements a&#768; la fois collectifs et individuels de la part des irrigants, assortis d&rsquo;une r&eacute;duction des quotas de volumes d&rsquo;eau d&rsquo;irrigation allou&eacute;s aux irrigants qui ne respecteraient pas les engagements. Une r&eacute;ussite que la mission attribue &agrave; la maturit&eacute; des acteurs, tant agricoles qu&rsquo;associatifs, &agrave; la sollicitation d&rsquo;une expertise externe (CGEDD-CGAAER) et au pilotage fort du comite&#769; d&rsquo;&eacute;laboration par la pre&#769;fe&#768;te du d&eacute;partement. Le statut d&rsquo;e&#769;tablissement public du Marais poitevin, faisant office d&rsquo;Organisme unique de gestion collective (OUGC) y a aussi contribu&eacute;. Selon la mission, l&rsquo;exemple des bassines des Deux-S&egrave;vres pourrait servir de mod&egrave;le &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une cinquantaine de PTGE d&rsquo;ici &agrave; 2022 et d&rsquo;une centaine a&#768; l&rsquo;horizon 2027.<h1>Les retenues individuelles &agrave; l&rsquo;index</h1>Outre les retenues de substitution, la mission s&rsquo;est aussi pench&eacute;e sur le cas des retenues individuelles collinaires qui s&rsquo;en distinguent par le fait que les pr&eacute;l&egrave;vements ne substituent pas aux pr&eacute;l&egrave;vements estivaux exog&egrave;nes, en plus de relever du r&eacute;gime de la simple d&eacute;claration au titre de la Loi sur l&rsquo;eau.<div class="citation">
 "Certains irrigants ont du mal &agrave; assumer la charge financi&egrave;re de leur retenue."
</div>
Ces retenues ne font pas consensus entre le CGAAER (Agriculture) et le CGEDD (Transition &eacute;cologique), notamment sur la question des impacts cumul&eacute;s. La mission rel&egrave;ve d&rsquo;ailleurs que certains irrigants ont eu mal &agrave; en assumer la charge financi&egrave;re et que certains territoires sous-utilisent ces retenues, dans des proportions pouvant atteindre 20%, 30% voire 50% des capacit&eacute;s th&eacute;oriques.<h1>Une irrigation de &laquo;&nbsp;r&eacute;silience&nbsp;&raquo;</h1>Avec les retenues de substitution, l&rsquo;allocation des barrages (dont le renouvellement des concessions est en cours), les transferts d&rsquo;eau (projet des Hauts-de-Provence Rhodanienne dans la Dr&ocirc;me et la Vaucluse), la r&eacute;utilisation des eaux us&eacute;es trait&eacute;es (balbutiante) ou encore la recharge artificielle des nappes d&rsquo;eau souterraine (projets pilotes en cours) constituent d&rsquo;autres ressources potentielles en eau. Mais dans tous les cas, dans l&rsquo;esprit de la mission, si l&rsquo;irrigation demeure, dans certains cas, une solution incontournable, elle restera durablement minoritaire au regard de l'agriculture pluviale, s&rsquo;inscrivant dans un &laquo;&nbsp;panier de solutions&nbsp;&raquo;.Du reste, la mission en red&eacute;finit le sens et la port&eacute;e en parlant d&rsquo;une irrigation &laquo; de r&eacute;silience, plus &eacute;conome et centr&eacute;e sur la s&eacute;curisation de la production agricole dans un contexte climatique plus fluctuant&nbsp;&raquo;. Elle devra s&rsquo;accompagner d&rsquo;une &eacute;volution des assolements, des vari&eacute;t&eacute;s et des pratiques culturales (ACS, agroforesterie, infrastructures &eacute;cologiques...) pour maximiser la r&eacute;tention d&rsquo;eau et rendre plus efficients des apports r&eacute;duits, avec le concours d&rsquo;OAD et de mat&eacute;riels adapt&eacute;s. L&rsquo;irrigation de r&eacute;silience doit enfin abandonner l&rsquo;objectif d&rsquo;une production maximale pour viser l&rsquo;optimum en faisant converger rentabilit&eacute; agricole et &eacute;conomie de la ressource en eau.<div class="citation">
 "Les r&eacute;f&eacute;rences &eacute;conomiques de l&#039;irrigation sont peu nombreuses et difficiles d&#039;acc&egrave;s."
</div>
Si la mission s&rsquo;est pench&eacute;e sur l&rsquo;&eacute;conomie de l&rsquo;eau, au sens hydrologique, elle s&rsquo;est aussi attard&eacute;e sur l&rsquo;&eacute;conomie de l&rsquo;eau au sens financier, estimant que la mobilisation de la ressource m&eacute;riterait une &laquo;&nbsp;meilleure prise en compte de aspects &eacute;conomiques et financiers&nbsp;&raquo;. Probl&egrave;me :&nbsp;&laquo;&nbsp;la comparaison des re&#769;sultats e&#769;conomiques obtenus pour de me&#770;mes productions irrigue&#769;es et non irrigue&#769;es a pu e&#770;tre faite dans quelques situations auxquelles la mission a pu avoir acce&#768;s, mais ces re&#769;fe&#769;rences sont peu nombreuses et difficiles d&rsquo;acce&#768;s&nbsp;&raquo;, rel&egrave;vent les missionn&eacute;s du CGAAER et du CGEDD. Ces derniers ont cependant act&eacute; une certitude&nbsp;: la rentabilisation des cou&#770;ts d&rsquo;investissement, de maintenance et d'exploitation mobilise&#769;s par la cre&#769;ation de retenues de substitution ou des autres modes de renforcement de la ressource n&rsquo;apparait pas compatible avec les revenus de&#769;gage&#769;s, &laquo;&nbsp;sauf dans un sce&#769;nario de forte hausse des prix des productions agricoles&nbsp;&raquo;.La mission donne notamment l&rsquo;exemple du syst&egrave;me Neste, qui transf&egrave;re l&rsquo;eau de cet affluent de la Garonne vers 17 rivi&egrave;res du Gers, largement amorti (1863), mais dont certains irrigants se d&eacute;tournent, par d&eacute;faut de rentabilit&eacute; de leurs cultures, fragilisant du m&ecirc;me coup l&rsquo;&eacute;quilibre &eacute;conomique de l&rsquo;ouvrage.Sur la question &eacute;conomique, la mission formule deux suggestions. En ce qui concerne le prix de l&rsquo;eau, elle plaide pour un mode de tarification non-lin&eacute;aire, associant parts fixe et variable, consid&eacute;rant qu&rsquo;il s&rsquo;agit l&agrave; d&rsquo;un bon outil de r&eacute;gulation et d&rsquo;optimisation de la consommation d&rsquo;eau par les irrigants. Et s&rsquo;agissant de la mise en &oelig;uvre d&rsquo;une irrigation de r&eacute;silience, la mission pr&eacute;conise un accompagnement financier, destin&eacute; &agrave; soutenir les investissements requis et la prise de risque li&eacute;e &agrave; l&rsquo;introduction de cultures et/ou de pratiques plus &eacute;conomes en eau.<h1>L&rsquo;agriculture de conservation des sols pl&eacute;biscit&eacute;e</h1>Si la mission n&rsquo;&eacute;tablit pas de hi&eacute;rarchie dans son &laquo;&nbsp;panier de solutions&nbsp;&raquo;, l&rsquo;irrigation de r&eacute;silience n&rsquo;occupe pas la premi&egrave;re place. A la lecture du document, on la pr&eacute;sume au minimum rel&eacute;gu&eacute;e &agrave; la troisi&egrave;me place, derri&egrave;re la red&eacute;finition des assolements, une probl&eacute;matique davantage &eacute;conomique qu&rsquo;agronomique, et la gestion des sols, consid&eacute;r&eacute;s comme &laquo;&nbsp;la premi&egrave;re infrastructure de r&eacute;tention de l&rsquo;eau&nbsp;&raquo;. Selon la mission, l&rsquo;Agriculture de conservation des sols (ACS) est en effet un puissant levier &agrave; activer en terme d&rsquo;adaptation.<div class="citation">
 "L&rsquo;ACS justifierait de soutiens publics prioritaires&nbsp;alors qu&rsquo;elle ne b&eacute;n&eacute;ficie que d&rsquo;un accompagnement institutionnel insuffisant."
</div>
Dans ses divers compartiments (structure, vie biologique, mati&egrave;re organique), l&rsquo;ACS cumule les avantages&nbsp;: am&eacute;lioration quantitative et qualitative du cycle de l'eau (stockage et infiltration), limitation du ruissellement, nutrition, biodiversit&eacute;, stockage de carbone... Pour toutes ces raisons, et m&ecirc;me si elles ne rel&egrave;vent pas d&rsquo;un cahier des charges de type normatif, l&rsquo;ACS &laquo;&nbsp;justifierait de soutiens publics prioritaires&nbsp;alors qu&rsquo;elle ne b&eacute;n&eacute;ficie que d&rsquo;un accompagnement institutionnel insuffisant, dont le renforcement devient une priorit&eacute;&nbsp;&raquo;.La mission pointe l&rsquo;importance des facteurs institutionnels et cognitifs (normes, proc&eacute;dures d&rsquo;apprentissage, dispositifs d&rsquo;acc&egrave;s aux connaissances) pour expliquer les situations d&rsquo;inertie et les obstacles au changement d&rsquo;adoption de ces pratiques alternatives. Au-del&agrave; de ces aspects agronomiques, il est aussi question de mettre les sols &laquo;&nbsp;sous la sauvegarde de la Nation&nbsp;&raquo; et de rendre effectif l&rsquo;objectif de &laquo;&nbsp;z&eacute;ro artificialisation nette&nbsp;&raquo; inscrit dans la Loi biodiversit&eacute; de 2018.<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 La France rec&#807;oit chaque anne&#769;e environ 400 milliards de m3 d&rsquo;eau de pluie, dont les 2/3 s&rsquo;e&#769;vaporent, le reste (175 milliards de m3) alimentant les eaux de surface et souterraines. E&#768;n 2016, le volume d&rsquo;eau douce pre&#769;leve&#769;e pour satisfaire les principaux usages de l&rsquo;eau (assainissement et eau potable, agriculture, industries, canaux, refroidissement des centrales nucle&#769;aires) s&rsquo;e&#769;levait a&#768; 31 milliards de m3. Plus de 80 % de ce volume est puise&#769; dans les eaux de surface, compte tenu des quantite&#769;s pre&#769;leve&#769;es pour le refroidissement des centrales e&#769;lectriques et l&rsquo;alimentation des canaux. En faisant abstraction de ces deux usages (qui sollicitent quasi-exclusivement les eaux de surface), les pre&#769;le&#768;vements d&rsquo;eau douce mobilisent globalement autant les eaux souterraines que les eaux superficielles. L&rsquo;eau d&rsquo;irrigation (3,1 milliards de m3), qui se concentre aux pe&#769;riodes ou&#768; les de&#769;bits et niveaux de nappes sont les plus bas, pe&#768;se aujourd&rsquo;hui environ 10 % du total des pre&#769;le&#768;vements et 40 % de moins que l&rsquo;eau potable. En France, l&rsquo;irrigation est d&eacute;velopp&eacute;e sur 5,7% de la SAU (5,8 % en UE)
</aside>
&nbsp;<table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td>Tous les articles de la s&eacute;rie&nbsp;:<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-1-10-vers-une-strategie-nationale-d-adaptation-de-l-agriculture-au-climat" target="_blank">A l&rsquo;eau 2050 (1/10)&nbsp;: Vers une strat&eacute;gie nationale d&rsquo;adaptation de l&rsquo;agriculture au climat</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-2-10-oui-a-la-creation-de-nouvelles-ressources-sans-irriguer-davantage" target="_blank">A l&rsquo;eau 2050 (2/10)&nbsp;: Oui &agrave; la cr&eacute;ation de nouvelles ressources... sans irriguer davantage</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-3-10-4-tirs-de-barrage-entre-agriculture-et-ecologie" target="_blank">A l&rsquo;eau 2050 (3/10)&nbsp;: 4 tirs de barrage entre agriculture et &eacute;cologie</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-4-10-moins-de-mais-et-plus-d-acs-dans-le-sud-ouest">A l&rsquo;eau 2050 (4/10) : Moins de ma&iuml;s et plus d&rsquo;ACS dans le Sud-Ouest</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-5-10-l-aveyron-tout-en-reserve-s">A l'eau 2050 (5/10) : L'Aveyron tout en r&eacute;serve(s)</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-6-10-dans-l-herault-la-vigne-reclame-a-boire">A l'eau 2050 (6/10): Dans l'H&eacute;rault, la vigne r&eacute;clame &agrave; boire</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-7-10-dans-le-loiret-les-petits-ruisseaux-font-les-petites-reserves">A l&rsquo;eau 2050 (7/10) : Dans le Loiret, les petits ruisseaux font les petites r&eacute;serves</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-8-10-le-coup-de-chaud-des-vergers-du-vaucluse">A l&rsquo;eau 2050 (8/10) : Le coup de chaud des vergers du Vaucluse</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-9-10-dans-l-aisne-ca-baigne-pour-les-cultures-industrielles">A l&rsquo;eau 2050 (9/10) : Dans l&rsquo;Aisne, &ccedil;a baigne pour les cultures industrielles</a><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-l-eau-2050-10-10-a-nantes-des-cultures-marai-cheres-en-eau">A l&rsquo;eau 2050 (10/10) : &agrave; Nantes, des cultures marai...ch&egrave;res en eau</a></td></tr></tbody></table>&nbsp;

La mission « climat, eau et agriculture à l’horizon 2050 » est favorable, partout où cela est possible, au renforcement de la ressource en eau pour l’irrigation, dans le respect du bon état des milieux. Mais cela s’entend dans une irrigation dite de « sécurisation », de « résilience », sans envolée des volumes et sans s’affranchir d’un changement de modèle agricole, plus économe en eau et plus protecteur des sols.

A l’eau 2050 (2/10) : Oui à la création de nouvelles ressources... sans irriguer davantage

Le manque &agrave; gagner pour la fili&egrave;re viticole hexagonale &agrave; la suite de la premi&egrave;re vague de droits de douane de 25%, appliqu&eacute;s depuis la mi-octobre 2019 sur les produits fran&ccedil;ais, est chiffr&eacute; &agrave; quelque 700 millions d'euros par la F&eacute;d&eacute;ration des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). Les taxes touchent jusqu'&agrave; pr&eacute;sent les vins tranquilles (non effervescents) de moins de 14 degr&eacute;s en bouteilles de moins de deux litres.Leur extension annonc&eacute;e aux vins en vrac, vins de plus de 14 degr&eacute;s et spiritueux &agrave; base de vin comme le cognac et l'armagnac, applicable &agrave; partir du 12 janvier, devrait augmenter ce chiffre "de quelque 300 millions d'euros", &eacute;value C&eacute;sar Giron, pr&eacute;sident de la FEVS. Seuls les champagne et vins mousseux seraient exempt&eacute;s de taxes. "C'est dramatique pour la fili&egrave;re viticole fran&ccedil;aise qui avait export&eacute; pour 1,2 milliard d'euros en 2019" a rappel&eacute; M. Giron. <h1 class="MsoPlainText">Une bouteille de cognac sur deux export&eacute;e aux USA</h1>"Et c'est tr&egrave;s grave pour le cognac", pour lequel les &Eacute;tats-Unis sont un march&eacute; vital, ajoute un professionnel. Pr&egrave;s d'une bouteille de cognac fran&ccedil;ais sur deux est en effet commercialis&eacute;e aux &Eacute;tats-Unis, o&ugrave; le marketing vise beaucoup les rappeurs et "hipsters" ainsi que les client&egrave;les afro-am&eacute;ricaines et hispaniques. M&ecirc;me s'il n'&eacute;tait pas vis&eacute; par la premi&egrave;re salve de taxes, le cognac a d&eacute;j&agrave; subi un recul outre-Atlantique en 2020, probablement en raison de la fermeture des bars, restaurants et clubs durant la pand&eacute;mie, car il est surtout consomm&eacute; en cocktail : les ventes y ont recul&eacute; de 4% en volume &agrave; 7,2 millions de caisse, et de 17% en valeur &agrave; 1,1 milliard d'euro sur les 10 premiers mois de 2020.Globalement, sur cette p&eacute;riode, la France a vu ses exportations de vins non effervescents vers les &Eacute;tats-Unis reculer de 8% en volume et de 25% en valeur, &agrave; respectivement 11,7 millions de caisses, et 740 millions de d'euros, indique la FEVS. Or, les boissons alcoolis&eacute;es constituent l'un des points forts des exportations fran&ccedil;aises, au deuxi&egrave;me poste exc&eacute;dentaire du commerce ext&eacute;rieur juste derri&egrave;re l'a&eacute;ronautique et les &Eacute;tats-Unis sont le premier march&eacute; de la viticulture et du n&eacute;goce &agrave; l'exportation. Les taxes sont impos&eacute;es par l'administration Trump dans le cadre de son diff&eacute;rend avec l'UE sur les aides publiques &agrave; Airbus et Boeing. Le pr&eacute;sident am&eacute;ricain s'&eacute;tait aussi vant&eacute; dans ses tweets de vouloir punir "la folie de Macron", qui souhaitait imposer une taxe sur les "Gafa", les g&eacute;ants technologiques am&eacute;ricains : "J'ai toujours dit que le vin am&eacute;ricain est meilleur que le vin fran&ccedil;ais", avait-il lanc&eacute; le 26 juillet 2019.

Les exportations de vins et spiritueux français aux États-Unis devraient chuter d'un milliard d'euros par an après l'application de nouvelles taxes punitives annoncées le 31 décembre par l'administration du futur ex-président Trump.

Taxes Trump : un impact dramatique pour la filière viticole française

Ce projet de notation sur le mod&egrave;le du "nutri-score", allant de A &agrave; E, est l'objet de deux ans de travail d'un collectif rassemblant des applications de consommateurs comme Yuka, Open Food Facts ou Etiquettable, du site d'&eacute;picerie bio en ligne La Fourche qui revendique 27.000 foyers adh&eacute;rents en France, Belgique et Luxembourg, des sites de livraison de plats FoodCh&eacute;ri ou de recettes de cuisine Marmiton.Il est "ind&eacute;pendant" du "dispositif d'affichage environnemental" pr&eacute;vu par la loi de lutte contre le gaspillage et &agrave; l'&eacute;conomie circulaire, ainsi que des exp&eacute;rimentations pr&eacute;vues par cette loi, pr&eacute;cisent les diff&eacute;rents acteurs, m&ecirc;me si Fran&ccedil;ois Martin, de Yuka, reconnait qu'il &eacute;tait possible de les "faire converger".<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/alimentation-ou-climat-le-paradoxe-des-notations-environnementales" target="_blank" title="">Alimentation ou climat ? Le paradoxe des notations environnementales</a>
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Concr&egrave;tement, cet "&eacute;co-score" ind&eacute;pendant prendra en compte l'analyse du cycle de vie du produit, la production, le transport, la fabrication des emballages, a expliqu&eacute; Shafik Asal, cofondateur de ECO2 Initiative et Etiquettable, lors d'une visioconf&eacute;rence le 7 janvier. Il se base sur les donn&eacute;es d'Agribalyse, produites par l'Agence de l'environnement et de la ma&icirc;trise de l'&eacute;nergie (ADEME).Cela donne lieu &agrave; un score sur 100, ensuite pond&eacute;r&eacute; par des "crit&egrave;res qualitatifs suppl&eacute;mentaires" via un syst&egrave;me de bonus/malus tenant compte de la recyclabilit&eacute; des emballages, des labels, du pays de provenance, de la saisonnalit&eacute;... Ainsi un riz produit en Inde serait mieux not&eacute; en &eacute;tant bio, et encore mieux not&eacute; si produit en France. 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/4/8/8/9/3619884-1-fre-FR/7d96ebc19597-eco-score-jpg" alt="" height="730" width="1412" /><figcaption>Sur le site d&#039;Open Food Facts, plus de 240 000 produits sont not&eacute;s selon leur score ennvironnemental et nutritionnel.</figcaption></figure>

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<h1 class="MsoPlainText">Un projet loin de faire l'unanimit&eacute;</h1>En d&eacute;cembre, des associations &eacute;cologistes et de consommateurs avaient estim&eacute; que ces donn&eacute;es risquaient de "favoriser" l'agriculture intensive, l'analyse du cycle de vie "favorisant les cycles de production les plus courts, donc les plus industriels". L'interprofession de la viande Interbev avait de son c&ocirc;t&eacute; point&eacute; les "incoh&eacute;rences de syst&egrave;mes d'&eacute;valuation environnementale incomplets".Dans un communiqu&eacute; publi&eacute; le 7 janvier, Interbev monte &agrave; nouveau au cr&eacute;neau en d&eacute;non&ccedil;ant "une op&eacute;ration publicitaire qui va &agrave; l&rsquo;encontre de l&rsquo;objectif, partag&eacute; entre pouvoirs publics, ONG et fili&egrave;res, de proposer au consommateur un affichage environnemental fiable, transparent, complet et reposant sur une m&eacute;thode de calcul solide et collectivement valid&eacute;e". Les d&eacute;fenseurs du projet, "totalement conscients des limites de l'analyse du cycle de vie", dixit Shafik Asal, soulignent que les bonus-malus permettent de valoriser les produits labellis&eacute;s ou produits localement. "Un boeuf &agrave; l'herbe fran&ccedil;ais aura un meilleur score qu'un boeuf br&eacute;silien n'&eacute;tant pas en prairie".Dans l'imm&eacute;diat, cet affichage environnemental - qui fait &eacute;cho &agrave; l'une des pr&eacute;conisations de la Convention citoyenne pour le climat - sera disponible sur les applications des partenaires du collectif. Sur Open Food Facts, 240.000 produits disposeront ainsi de cet affichage, selon le collectif.

Des acteurs de l'alimentation, parmi lesquels Yuka, Marmiton ou Open Food Facts, lancent un "éco-score" indépendant. Cet indicateur est censé mieux informer et "sensibiliser" les consommateurs sur l'impact environnemental des produits alimentaires.

Lancement d'un "éco-score" pour évaluer l'impact environnemental des produits alimentaires

D&egrave;s 2021, les exploitations agricoles qui embauchent des salari&eacute;s devront appliquer partout en France une seule et m&ecirc;me convention collective&nbsp;: celle dite &laquo;&nbsp;de la production agricole et des Cuma&nbsp;&raquo; sign&eacute;e entre la FNSEA, la FNCuma et les organisations syndicales de salari&eacute;s (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO). Elle concerne&nbsp;: les exploitations de culture et d&rsquo;&eacute;levage, les &eacute;tablissements de toute nature dirig&eacute;s par l&rsquo;exploitant agricole en vue de la transformation, du conditionnement, de la commercialisation de produits agricoles dans le prolongement de l&rsquo;acte de production&nbsp;; les structures d&rsquo;accueil touristique en lien direct avec l&rsquo;exploitation&nbsp;; les coop&eacute;ratives d&rsquo;utilisation du mat&eacute;riel agricole. Elle s&rsquo;applique &eacute;galement aux &eacute;tablissements de pisciculture.A la veille de sa mise en application, voici les r&eacute;ponses aux principales questions concernant cette convention collective avec Pascal Servier, pr&eacute;sident de la commission emploi formation &agrave; la FRSEA Auvergne-Rh&ocirc;ne-Alpes et Luc Pierron, membre de cette commission, qui a particip&eacute; au groupe de travail FNSEA sur le sujet.Pourquoi une convention collective nationale&nbsp;? &laquo; C&rsquo;&eacute;tait une volont&eacute; des gouvernements successifs de restructurer le paysage conventionnel et de diminuer le nombre de conventions collectives dans tous les secteurs d&rsquo;activit&eacute;&nbsp;&raquo;, rappelle Pascal Servier. En France, il existait plus de 140 conventions collectives applicables aux entreprises agricoles, souvent &eacute;tablies &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle des d&eacute;partements. &laquo;&nbsp;Cette multitude d&rsquo;accords territoriaux n&rsquo;&eacute;tait peut-&ecirc;tre plus en coh&eacute;rence avec le terrain. Certains accords jouaient d&rsquo;une histoire longue, autour d&rsquo;&eacute;v&egrave;nements qui ont amen&eacute; les n&eacute;gociateurs &agrave; ces solutions mais qui aujourd&rsquo;hui n&rsquo;&eacute;taient pas &agrave; la hauteur des enjeux pour notre agriculture&nbsp;&raquo;, poursuit le pr&eacute;sident de la commission emploi formation &agrave; la FRSEA Aura. &laquo;&nbsp;Cette convention clarifie aussi un certain nombre de choses car aujourd&rsquo;hui l&rsquo;agriculture ne se discute plus seulement par d&eacute;partement ou par fili&egrave;re. Nous avions besoin de cette harmonisation pour que les employeurs sur les territoires aient le m&ecirc;me langage et qu&rsquo;ils aient la lisibilit&eacute; n&eacute;cessaire sur les emplois qu&rsquo;ils d&eacute;finiront demain&nbsp;&raquo;, indique Pascal Servier.Qu&rsquo;est ce qui change d&egrave;s l&rsquo;entr&eacute;e en application de la convention nationale&nbsp;? Le principal changement, c&rsquo;est la mise en place d&rsquo;une grille de classification des emplois et d&rsquo;une grille de salaires nationales. Celles-ci s&rsquo;appliqueront aux nouveaux salari&eacute;s dans l&rsquo;entreprise, mais aussi &agrave; ceux d&eacute;j&agrave; en poste. &laquo;&nbsp;Jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent les salaires sur nos exploitations &eacute;taient &eacute;tablis &agrave; partir de niveaux et d&rsquo;&eacute;chelons. D&eacute;sormais nous allons fonctionner par palier, avec une classification des emplois bas&eacute;e sur les comp&eacute;tences et donc des crit&egrave;res qui vont nous permettre de classer ces comp&eacute;tences&nbsp;&raquo;, pr&eacute;cise Luc Pierron.En quoi consiste la classification des emplois&nbsp;? &laquo;&nbsp;Les employeurs qui ont particip&eacute; aux groupes de travail de la FNSEA ont pu d&eacute;finir collectivement des crit&egrave;res qui sont universels&nbsp;: la technicit&eacute;, l&rsquo;autonomie, la responsabilit&eacute;, le management et le relationnel&nbsp;&raquo;, explique Luc Pierron. A chacun de ces crit&egrave;res correspondent, dans la convention collective, des degr&eacute;s et des points qui vont permettre de d&eacute;terminer le coefficient de l&rsquo;emploi occup&eacute; par le salari&eacute; et son niveau de r&eacute;mun&eacute;ration. C&rsquo;est donc l&rsquo;&eacute;tape la plus importante &agrave; laquelle les employeurs doivent s&rsquo;attacher d&egrave;s &agrave; pr&eacute;sent&nbsp;: &eacute;tablir la classification des diff&eacute;rents emplois sur l&rsquo;exploitation selon ces nouveaux crit&egrave;res. Luc Pierron invite les exploitants &agrave; saisir l&rsquo;opportunit&eacute; offerte par cette classification. &laquo;&nbsp;Elle va permettre de faire un point sur toutes les comp&eacute;tences dont nous avons besoin sur nos exploitations. Une fois que nous aurons r&eacute;alis&eacute; ce travail de classification, les choses seront plus simples, notamment quand il s&rsquo;agira de remplacer, d&rsquo;accueillir une nouvelle personne sur le poste&nbsp;&raquo;, estime-il. Il recommande &eacute;galement de classifier les emplois sur la base des missions les plus courantes, celles que le poste exige de mani&egrave;re r&eacute;guli&egrave;re, pas sur des t&acirc;ches ponctuelles ou exceptionnelles.Quelles cons&eacute;quences aura cette classification&nbsp;? Une fois la classification de l&rsquo;emploi r&eacute;alis&eacute;e, elle permettra d&rsquo;obtenir le coefficient de l&rsquo;emploi et de d&eacute;terminer &agrave; quel palier &eacute;tablir le salaire minimum pour un poste donn&eacute;. Les salari&eacute;s d&eacute;j&agrave; en poste devront donc faire l&rsquo;objet d&rsquo;un repositionnement dans la grille nationale de classification. Il n&rsquo;y aura en effet pas de concordance entre les anciennes grilles d&eacute;partementales et la grille nationale. Si le nouveau classement devait conduire &agrave; une r&eacute;mun&eacute;ration horaire inf&eacute;rieure, le salari&eacute; conservera le b&eacute;n&eacute;fice de sa r&eacute;mun&eacute;ration actuelle. &laquo;&nbsp;L&rsquo;objectif de cette nouvelle convention, c&rsquo;est vraiment de valoriser les comp&eacute;tences requises par l&rsquo;emploi&nbsp;: valoriser la personne mais au travers du poste qu&rsquo;elle occupe et favoriser son &eacute;volution professionnelle&nbsp;&raquo;, explique&nbsp;Luc&nbsp;Pierron.Que deviennent les conventions collectives locales&nbsp;? On n&rsquo;en compte pas moins de douze en Auvergne Rh&ocirc;ne-Alpes1 s&rsquo;appliquant soit &agrave; l&rsquo;&eacute;chelon d&eacute;partemental, soit &agrave; l&rsquo;&eacute;chelon Rh&ocirc;ne-Alpes pour les cadres. D&egrave;s son entr&eacute;e en application, c&rsquo;est la convention collective nationale qui prend le pas sur les accords territoriaux. Elle devient alors la r&eacute;f&eacute;rence en mati&egrave;re de classification des emplois et de grille de salaire. &laquo;&nbsp;Pour le reste, les accords locaux continuent de s&rsquo;appliquer s&rsquo;ils sont plus favorables pour le salari&eacute;&nbsp;&raquo;, souligne Luc Pierron. Et apr&egrave;s&nbsp;? &laquo;&nbsp;Demain la discussion va s&rsquo;ouvrir pour savoir si nous devons maintenir, am&eacute;liorer ou modifier toutes ces lignes. L&rsquo;enjeu, c&rsquo;est de donner une coh&eacute;rence par rapport &agrave; l&rsquo;exigence des m&eacute;tiers et aussi par rapport &agrave; la vision que les salari&eacute;s ont du travail dans lequel ils &eacute;voluent. Il y aura peut-&ecirc;tre aussi des questionnements sur des sp&eacute;cificit&eacute;s dans certaines fili&egrave;res &raquo;, reconna&icirc;t Pascal Servier. Mais il conclut&nbsp;: &laquo; L&rsquo;avantage de cette convention nationale, c&rsquo;est qu&rsquo;elle nous ouvre un nouveau champ de discussion avec les organisations syndicales de salari&eacute;s. Cela ne peut qu&rsquo;&ecirc;tre b&eacute;n&eacute;fique pour aller vers une r&eacute;elle adaptation aux besoins des diff&eacute;rents m&eacute;tiers en agriculture&nbsp;&raquo;.Vers qui se tourner pour &ecirc;tre accompagn&eacute; dans ses d&eacute;marches&nbsp;? &laquo;&nbsp;Les employeurs peuvent se tourner d&egrave;s maintenant vers leur f&eacute;d&eacute;ration d&eacute;partementale ou leurs repr&eacute;sentants employeurs pour prendre connaissance et ne pas &ecirc;tre surpris par la mise en application de cette convention collective&nbsp;&raquo;, conseille Pascal Servier. Luc Pierron se veut &eacute;galement rassurant&nbsp;: &laquo;&nbsp;Tout changement est perturbant bien s&ucirc;r. Mais les employeurs seront aid&eacute;s et il y aura un temps d&rsquo;adaptation&nbsp;&raquo;.

La convention collective nationale (CCN) de la production agricole et des Cuma entrera en application en 2021. Précisément, au premier jour du trimestre civil suivant la publication de son arrêté d’extension au Journal Officiel. Soit le 1er janvier si celui-ci est publié au plus tard le 31 décembre 2020 ou à compter du 1er avril si la publication est postérieure.

La convention collective de la production agricole et des Cuma en six questions

&gt;&gt; Le gouvernement a annonc&eacute; cette ann&eacute;e la retraite minimale agricole &agrave; 85% du Smic. On vous imagine satisfait ? 
Effectivement, c&rsquo;est une vieille revendication qui aboutit enfin. Et ce n&rsquo;est que justice quand on voit le niveau des retraites agricoles compar&eacute; &agrave; l&rsquo;effort que l&rsquo;exercice de notre m&eacute;tier nous a demand&eacute;. Toutefois, ce n&rsquo;est pas encore pour demain puisque la mesure ne va s&rsquo;appliquer qu&rsquo;&agrave; partir du 1er janvier 2022. Et seule la retraite minimale des chefs d&rsquo;exploitation &agrave; carri&egrave;re compl&egrave;te sera port&eacute;e &agrave; 85% du Smic.

&gt;&gt; Cela veut dire que cela concerne certaines cat&eacute;gories de retrait&eacute;s ? 
Cela concerne exclusivement les chefs d&rsquo;exploitation &agrave; carri&egrave;re compl&egrave;te. Cela signifie que rien ne changera pour les conjoints d&rsquo;exploitants, ni pour les chefs d&rsquo;exploitation qui ont eu une carri&egrave;re professionnelle ailleurs, ni pour les aides familiaux retrait&eacute;s. Il nous semble que la mesure, pour appr&eacute;ciable qu&rsquo;elle soit, comporte des &laquo; trous dans la raquette &raquo; que le gouvernement devra combler. En particulier pour les conjoints, qui sont souvent des conjointes, et dont le travail sur l&rsquo;exploitation &eacute;tait le m&ecirc;me que celui du chef d&rsquo;exploitation. Il a un an pour le faire.

&gt;&gt; Cela reste un beau cadeau sous le sapin&hellip; 
A notre &acirc;ge nous ne croyons plus au p&egrave;re No&euml;l depuis longtemps. Ce n&rsquo;est qu&rsquo;&agrave; force de conviction et par un long travail de persuasion que nous sommes parvenus &agrave; obtenir cette avanc&eacute;e sociale. Et puis nous serons vigilants pour que ce progr&egrave;s ne se fasse pas au d&eacute;triment des agriculteurs en activit&eacute;, qui sont aussi nos enfants. La revalorisation doit &ecirc;tre financ&eacute;e par la solidarit&eacute; nationale. Le travail continue.

&gt;&gt; Il continue malgr&eacute; la crise sanitaire ? Comment avez-vous v&eacute;cu cette ann&eacute;e 2020 ? 
Je ne vais pas r&eacute;p&eacute;ter que c&rsquo;est une ann&eacute;e exceptionnelle, et exceptionnellement dramatique, c&rsquo;est une &eacute;vidence. C&rsquo;est plus difficile pour nous d&rsquo;abord parce que les personnes de nos g&eacute;n&eacute;rations sont plus sensibles au virus et on d&eacute;plore de nombreux d&eacute;c&egrave;s. Je veux donc avoir une pens&eacute;e pour ceux d&rsquo;entre nous qui ont &eacute;t&eacute; victimes de la Covid-19, et leurs familles. D&rsquo;autre part, la crise et le confinement nous ont emp&ecirc;ch&eacute;s de nous r&eacute;unir comme nous le faisons d&rsquo;habitude.

&gt;&gt; Et cela vous a manqu&eacute; ? 
Bien s&ucirc;r. Nous vivons en milieu rural et le risque d&rsquo;isolement est majeur. Nous avons besoin de nous retrouver, voire de voyager ensemble pour nourrir un lien social.&nbsp; Cette ann&eacute;e, nous avons d&ucirc; nous passer de la convivialit&eacute; n&eacute;e de ces rendez-vous entre retrait&eacute;s. C&rsquo;est sans doute n&eacute;cessaire au plan sanitaire, mais cela nous co&ucirc;te &eacute;norm&eacute;ment dans nos &eacute;quilibres personnels. Non seulement nous avons &eacute;t&eacute; &eacute;loign&eacute;s de nos familles, mais nous l&rsquo;avons &eacute;t&eacute; aussi de nos amis et coll&egrave;gues. C&rsquo;est tr&egrave;s difficile &agrave; supporter.

&gt;&gt; Quelles sont vos perspectives ? 
D&rsquo;abord nous devons appliquer au mieux les gestes barri&egrave;res. Et nous devons esp&eacute;rer que le civisme collectif nous permettra de sortir de cette crise et de reprendre des activit&eacute;s normales dans nos familles, nos clubs et associations, dans nos relations quotidiennes, en somme. C&rsquo;est ce que je souhaite pour nous tous. Et d&rsquo;abord, je souhaite &agrave; tous de passer le plus sereinement possible de bonnes f&ecirc;tes de fin d&rsquo;ann&eacute;e.

La décision d’une revalorisation des retraites agricoles attendue depuis de longues années, a été prise cette année. Présentation de cet acquis syndical avec Gérard Bédouin, président de la section régionale des anciens exploitants à la FRSEA de Normandie.

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