À la Coptasa, on re-signerait bien pour 2023...

Il faut remonter à 2016 pour retrouver des conditions d’accueil en estives aussi favorables qu’en 2023.

De l’eau, de l’herbe mais pas de rats : les estives des deux unités pastorales de la Coptasa n’avaient pas connu un tel alignement favorable de planètes depuis 2016. “2023 a vraiment été une très belle année, qui reflète le contexte général dans le département, souligne Laurent Bouscarat, directeur de la coopérative de transhumance. Il y a eu une pousse d’herbe régulière sur la période qui a permis de sécuriser la ressource fourragère et, couplés à ça, des campagnols pas trop présents. Ça fait un moment qu’on n’avait pas connu ça !” Si bien que les 3 800 bovins confiés aux bons soins de l’équipe de bergers ont pu profiter de cette herbe riche d’altitude du 22 mai au 15 octobre. Et, sur Récusset, on a même joué les prolongations d’une semaine pour ne pas gâcher l’herbe encore bien disponible. “C’est exceptionnel”, relève le directeur.
Même satisfecit sur le volet sanitaire, avec des animaux estivés épargnés par la fièvre catarrhale ovine, le virus ayant visiblement attendu la redescente des bovins pour sévir sur le plateau du Cézallier et les monts du Cantal. “On va suivre ça de près cette année en recommandant aux éleveurs de désinsectiser les animaux avant la montée en estives où nous les déparasitons à leur arrivée. Vacciner ou pas, nous n’avons pas la réponse..”, indique-t-il. Rien à signaler non plus en 2023 sur les autres maladies, IBR et besnoitiose, desquelles un règlement sanitaire strict contribue à prémunir les troupeaux.
Confiance mais prudence
Les conditions de ce printemps laissent pour l’heure augurer une nouvelle campagne favorable même si à la Coptasa, on a appris à rester prudent. “On a de l’eau, les sources donnent bien, les montagnes sont propres, les campagnols plutôt timides...”, liste Laurent Bouscarat. Mais pas question de faire repartir les effectifs à la hausse. Ils resteront à l’identique de 2023 et 2022 pour maintenir un chargement pertinent sur les 2 100 hectares cumulés des deux unités. “On ne veut surtout pas retomber dans les travers du passé, l’objectif est de se doter d’une marge de manœuvre en cas de coups de sec et/ou de coups de chaud”, insiste le directeur de la coopérative, dont l’équipe est à pied d’œuvre pour préparer la saison, restaurer les clôtures, passer un coup de herse étrille...
La station de pompage bientôt électrifiée
D’ici la montée en estives, c’est un autre gros chantier qui doit être finalisé : l’électrification de la station de pompage de Pradiers alimentée jusqu’à présent par des moteurs thermiques. Un système gourmand en gasoil et à la fiabilité limitée. “On va installer un dispositif comme ceux des hôpitaux : avec un système électrique principal et des moteurs thermiques qui prendront le relais en cas de coupure dont on sera alerté par sms”, explique Laurent Bouscarat. En amont, à compter de la semaine prochaine si la météo le permet, c’est une tranchée longue de 2,6 km qu’il va falloir creuser depuis le buron de Pradiers pour y dérouler un câble en aluminium d’un imposant calibre pour éviter les pertes de charge. À la clé, un coût de 75 000 € HT, ramené à 33 000 € grâce aux aides du PPT, le plan pastoral territorial.
Ces travaux suivent un autre chantier, bouclé en décembre dernier et qui s’est étalé sur plusieurs campagnes : la plantation de pas moins de 2 000 mètres linéaires de haies, principalement sur l’unité de Pradiers, dans le cadre du programme “Plantons des haies”. Des linéaires qui pourraient encore s’étendre si, comme annoncé en début d’année par le gouvernement, un nouveau programme d’accompagnement financier se concrétise.