Livre - Agroéconomicus, manifeste d'agriculture collabor'active

Moisson 2025 : le cauchemar des agriculteurs

Le Mercosur, l’aloyau déloyal et la ligne Maginot du patriotisme alimentaire

Les cours du blé s’écroulent sous les 190 €/t

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 <figcaption>Beno&icirc;t Rouyer, &eacute;conomiste au Cniel, pr&eacute;sente la conjoncture laiti&egrave;re d&#039;ao&ucirc;t 2025.</figcaption>
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La production laiti&egrave;re &eacute;volue de fa&ccedil;on contrast&eacute;e dans les grands bassins exportateurs mondiaux. Elle est dynamique en Nouvelle-Z&eacute;lande, se redresse assez nettement depuis quelques mois aux Etats-Unis, alors qu&rsquo;elle est rest&eacute;e globalement stable depuis un an au sein de l&rsquo;Union Europ&eacute;enne.&nbsp;En France, la collecte pr&eacute;sente des &eacute;volutions fluctuantes selon les p&eacute;riodes, li&eacute;es &agrave; un contexte sanitaire difficile en d&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e, puis aux vagues ponctuelles de fortes chaleurs entre les mois de juin et d&rsquo;ao&ucirc;t.Le prix unitaire des charges dans les &eacute;levages laitiers &eacute;volue actuellement de fa&ccedil;on mod&eacute;r&eacute;e. L&rsquo;indice g&eacute;n&eacute;ral Ipampa Lait de vache de l&rsquo;Institut de l&rsquo;&eacute;levage se trouve ainsi en recul par rapport &agrave; juin 2024, mais pr&eacute;sente une augmentation depuis 2020.Selon l&rsquo;enqu&ecirc;te mensuelle laiti&egrave;re de FranceAgriMer, le prix standard du lait de vache conventionnel se situe au-dessus du niveau de juin 2024.&nbsp;Les prix des produits laitiers vendus en magasin &eacute;voluent actuellement de fa&ccedil;on mod&eacute;r&eacute;e, sauf pour le beurre qui augmente sur un an.

Les prix des produits laitiers industriels sont stables depuis plusieurs mois, mais se situent à des niveaux très différents selon leur nature. Le prix de la poudre de lait écrémé est à un niveau identique au prix moyen des 15 dernières années. En revanche, le prix du beurre se maintient durablement à un niveau exceptionnellement élevé.

Conjoncture laitière - Aout 2025 - Le prix du beurre dépasse 7000 €/t depuis plus de 9 mois !

La strat&eacute;gie nationale pour l&rsquo;alimentation, la nutrition et le climat (Snanc), v&eacute;ritable feuille de route de la politique alimentaire fran&ccedil;aise, aurait d&ucirc; voir le jour avant juillet 2023. Or, apr&egrave;s moult tergiversations, valses gouvernementales et consultations publiques, le projet se retrouve &agrave; nouveau dans le tiroir. Lundi 8 septembre, juste avant la chute de Fran&ccedil;ois Bayrou, le cabinet du Premier ministre <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/reduite-ou-equilibree-la-snanc-cale-sur-la-consommation-de-viande" target="_blank">a bloqu&eacute; in extremis la publication</a> qui &eacute;tait attendue en fin de semaine, souhaitant remplacer l&rsquo;objectif d&rsquo;une &laquo;&nbsp;r&eacute;duction de la consommation de viande&nbsp;&raquo; par &laquo;&nbsp;une consommation de viande &eacute;quilibr&eacute;e&nbsp;&raquo;.Dans un pays d&rsquo;&eacute;levage qu&rsquo;est la France, le sujet de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/consommer-moins-et-mieux-de-viande-une-affaire-de-l-etat" target="_blank">la r&eacute;duction de la consommation de viande</a> restera toujours hypersensible. La Snanc ne vise pourtant pas &agrave; stigmatiser l&rsquo;&eacute;levage fran&ccedil;ais. Dans le projet pr&eacute;sent&eacute; au printemps dernier et ayant fait l&rsquo;objet d&rsquo;une consultation publique, il &eacute;tait inscrit que &laquo;&nbsp;la mod&eacute;ration de la consommation de viande doit aussi permettre un report vers une viande locale et de qualit&eacute;&nbsp;&raquo;. &laquo; Aimez la viande, mangez-en mieux &raquo; : tel est d&rsquo;ailleurs, depuis 2019, le message port&eacute; par l&rsquo;interprofession Interbev. L&rsquo;objectif est d&rsquo;inciter les citoyens &agrave; manger une viande issue des standards fran&ccedil;ais de qualit&eacute;, plut&ocirc;t que des produits import&eacute;s, aux normes moins-disantes. <aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-mercosur-l-aloyau-deloyal-et-la-ligne-maginot-du-patriotisme-alimentaire" target="_blank">Le Mercosur, l&rsquo;aloyau d&eacute;loyal et la ligne Maginot du patriotisme alimentaire</a>
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Au-del&agrave; de la question de la viande, les recommandations nutritionnelles incitent &agrave; consommer plus de fruits et l&eacute;gumes, de l&eacute;gumineuses, de c&eacute;r&eacute;ales, et &agrave; privil&eacute;gier des produits peu ou pas transform&eacute;s. C&rsquo;est avant tout la &laquo;&nbsp;malbouffe&nbsp;&raquo; qui doit &ecirc;tre combattue. <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/alimentation-ultra-transformee-des-effets-nefastes-sur-la-fertilite-et-le-metabolisme-des-hommes-selon-une-etude" target="_blank">Aliments ultra-transform&eacute;s</a>, trop gras, trop sucr&eacute;s, trop sal&eacute;s&hellip; En ce sens, la r&eacute;gulation de la publicit&eacute;, du marketing, mais aussi des <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/grande-distribution-la-malbouffe-en-tete-de-gondole" target="_blank">promotions et des mises en avant en supermarch&eacute;s</a> est indispensable.Or, le dernier projet de Snanc ne pr&eacute;voyait pas de mesure pour r&eacute;duire l&rsquo;exposition de la population aux publicit&eacute;s, notamment pour les enfants et adolescents, au grand dam des ONG. Cela prouve &agrave; quel point l&rsquo;alimentation se situe au carrefour de multiples enjeux et fait le lien entre de nombreux minist&egrave;res&nbsp;: Agriculture, Sant&eacute;, Environnement, Economie&hellip; mais aussi celui de la Culture, qui craint une baisse des recettes publicitaires des cha&icirc;nes de t&eacute;l&eacute;vision.L&rsquo;&eacute;tat des lieux est alarmant. Dans le monde, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/malbouffe-l-obesite-depasse-desormais-la-sous-nutrition-chez-les-enfants-et-ados" target="_blank">l&rsquo;ob&eacute;sit&eacute; d&eacute;passe d&eacute;sormais la sous-nutrition</a> chez les enfants et adolescents. En 2022, 8% des 5-19 ans dans le monde (163 millions) souffraient d'ob&eacute;sit&eacute;, contre 3% en 2000. En France, 20% des enfants de 6 &agrave; 17 ans sont en surpoids, dont 5% en situation d&rsquo;ob&eacute;sit&eacute;.Une vaste &eacute;tude internationale, qui vient d&rsquo;&ecirc;tre publi&eacute;e, montre que face &agrave; l&rsquo;ob&eacute;sit&eacute; infantile, la sensibilisation des parents ne suffit pas, et que des politiques volontaristes et ambitieuses sont indispensables. En cette p&eacute;riode d&rsquo;incertitude politique, o&ugrave; plusieurs dossiers agricoles sont encore en suspens, nul ne sait quand (et si) la Strat&eacute;gie nationale pour l&rsquo;alimentation verra enfin le jour.

[Edito] La stratégie nationale pour l’alimentation, qui devait voir le jour après plus de deux ans de retard, a finalement été bloquée in extremis avant le départ de François Bayrou de Matignon. Le sujet sensible de la consommation de viande demeure un point crispant, tout comme celui de la publicité pour les produits trop gras, trop sucrés, trop salés et hypertransformés.

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