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Loi Alimentation: les JA craignent une absence de compromis sur les indicateurs de prix
Le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA), craint une absence de compromis sur les indicateurs de coûts de production, sujet hyper sensible de la loi alimentation qui doit être discutée à partir de mardi, en réouverture des débats à l'Assemblée nationale.
"Nous avons un mal fou, je dis bien fou, à nous faire entendre du gouvernement sur un des fondements du nouveau dispositif censé être mis en place par la loi" destinée à permettre aux paysans de vivre de leur production, a déclaré Jeremy Decerle, président des JA en clôture de la manifestation annuelle du syndicat, la fête agricole Terres de Jim, à Fougères (Ille-et-Vilaine).
"Nous demandons à ce que les producteurs, quand ils se regroupent pour négocier avec leurs clients" (industriels de l'agroalimentaire, distribution etc..) "puissent faire prendre en compte leurs coûts de production" a rappelé M. Decerle dans un discours prononcé devant le ministre de l'Agriculture. "Pour ce faire, ils ont besoin qu'il existe des indicateurs neutres, fiables, incontestables, sur ces coûts de production. Le mieux étant que toutes les parties se mettent d'accord sur ces indicateurs" a-t-il dit. Au dernier moment au printemps, la loi n'a pas été votée, aucun accord n'intervenant sur ce sujet en commission mixte paritaire.
Entité publique neutre
Le gouvernement a demandé aux interprofessions qui regroupent l'ensemble d'une filière, depuis les producteurs (agriculteurs) jusqu'aux distributeurs (grandes surfaces) en passant par les transformateurs (industrie agroalimentaire) de se mettre d'accord sur ces fameux indicateurs de coût de production. Tout en reconnaissant qu'il s'agit de la meilleure méthode, le syndicat des JA demande que, lorsque la discussion n'aboutit pas dans ce cadre, les indicateurs puissent être mis en place par une entité publique neutre, comme l'observatoire des prix et des marges.
Car les agriculteurs refusent de se voir imposer des indicateurs de coûts de leur production par l'agroalimentaire ou la distribution, qui se basent sur des prix des matières premières issus des marchés mondiaux, forcément plus bas que les leurs. "Je n'ai pas fait Harvard, mais je crois qu'entre ce que nous demandons et l'économie administrée, il y a une sacrée marge" a dit M. Decerle, en soulignant l'unanimité sur ce sujet entre les syndicats agricoles. "La base de tout, c'est notre revenu, et ce qui se joue ces jours-ci m'inquiète vraiment" a-t-il ajouté.