Maïs semence « plus de 300 ha abandonnés »

Les récoltes de maïs semence et grain se poursuivent dans le Puy-de-Dôme avec des rendements historiquement bas

Inutile de refaire l'historique de cette campagne. « Certains secteurs du Puy-de-Dôme cumulent moins de 600 mm de pluie. C'est la pluviométrie de Marseille » résume Jean Potier, responsable du service agronomique à la Chambre d'agriculture. L'impact sur les cultures d'hiver a été sans commune mesure et encore plus désastreux sur les cultures de printemps. En pleine récolte des maïs semence, Régis Rougier, président du Syndicat des Producteurs de Limagne estime : « seulement 60 à 70% des objectifs de rendements sont atteints ».

Pas de pluies, pas de grains

« Plus de 300 hectares ont été abandonnés. » Croissance ralentie, plantes en souffrance et surtout fécondation altérée par le manque d'eau et les deux périodes caniculaires de juin et juillet, ont eu raison de la culture phare de la plaine. « La chaleur a été fatidique pour le pollen. » A ce jour, environ 40% de sole de maïs semence a été récoltée et devrait être terminée en novembre. « En l'absence quasi-totale de pluies, on ne peut que dire que les conditions de récoltes sont favorables. Pourtant, les chantiers sont plus lents du fait de l'irrégularité de qualité des grains. Le triage est plus laborieux. »

Lors de la session Chambre d'agriculture du 27 septembre dernier (voir articles page 5), Pascal Viguier président de Limagrain, a donné des premiers chiffres approximatifs des pertes au sein de la coopérative. « Il manque plus d'un tiers des doses commercialisables en maïs semence. Le pire reste le maïs semoulier où nous accusons une perte de 50% des rendements. Ces chiffres sont très lourds et représentent pour la coopérative plus de 10 millions d'euros de déficit. »

Campagne 2020 incertaine

« C'est la pire des années » commente Régis Rougier. L'assurance climatologique proposée par Limagrain compensera les pertes subies par les producteurs n'ayant pas atteint les 75% du rendement étalon de leur variété. « Cette aide financière couvre les charges de production. C'est mieux que rien mais, en gros, cette année, nous avons travaillé pour rien ! »

Pire encore, les agriculteurs ne savent qu'espérer de la future campagne 2020. Les conditions climatiques se maintenant, malgré quelques pluies éparses, «le blé sera semé dans le sec ». Un départ loin d'être des plus favorable pour la culture.

Ensuite, si les précipitations continuent d'être aussi éparses, le barrage de la Sep grâce auquel environ 1 200 ha de maïs semence sont irrigués, reconstituera difficilement sa réserve. La question se pose donc à la coopérative de renouveler les contrats de productions maïs semences des agriculteurs concernés. « Nous n'avons pour l'instant aucune certitude sur le renouvellement de leurs contrats. Rien n'est encore décidé parce qu'il y a encore trop d'instabilité climatologique » précise Régis Rougier.