« Un rendement de 6 à 12% ? Qui dit meuh ? »

L’Autorité des marchés financiers (AMF) met en garde les épargnants face à la multiplication des sites internet vantant les intérêts de l’investissement dans des vaches. Des sites frauduleux, répertoriés sur une liste noire.

« Cinq vaches achetées, une génisse offerte ». « Salers à 1.950 €, offre limitée ».  « Entre 6 et 12 % de rendement » : telles-sont quelques-unes des accroches que l'on peut lire sur des sites internet vantant l'intérêt d'investir « dans un secteur qui ne connait pas la crise avec l'augmentation constante de la population mondiale ». Les éleveurs apprécieront. Quant aux investisseurs, ils en seront pour leur frais. « Sur la Ferme du Web, les clients peuvent investir sur une vache directement par carte bancaire », relate l'association de consommateurs Que Choisir. « Un commercial déverse ensuite au téléphone tout un discours à « l'investisseur », qui se décide à faire un virement de 10.000 €, 15.000 € ou 20.000 €. Le piège se referme sur lui. La soi-disant société devient injoignable, les escrocs se sont envolés avec l'argent de leurs victimes, parti sur des comptes étrangers. (...) L'espoir de retrouver les sommes versées est très mince ».

« La presse en parle »

Les sites en question, au nombre d'une quinzaine, (cheptel-agriculture.com, cheptelepargne.com, cheptel-finance.fr, investissementcheptel.com etc) affichent tous la même façade ou peu ou prou : une campagne idyllique, des éleveurs aux anges, des vaches dignes de ruminer dans votre salon et des rendements faramineux. Il ne manque qu'une seule chose : l'autorisation de l'AMF. Tous ces sites arborent par ailleurs un onglet « la presse en parle », où il est possible de visualiser des reportages vidéos, réalisés par des grands médias (BFM, CNews, France 2, TMC...). Et pour cause, le bail à cheptel existe bel et bien dans le Code rural et le Code civil. Créée en 1991, l'Association française investissement cheptel (Afic) en a fait sa spécialité. Problème, à l'automne dernier, l'association a été victime d'une usurpation d'identité et son site internet a été piraté par l'un des sites frauduleux. Un seul site pour y voir plus clair : celui de l'AMF, qui publie une liste noire des sites frauduleux menaçant les épargnants.