Améliorer la qualité de l’air et réduire les émissions d’ammoniac : comment faire ?

Au travers du Plan national de réduction des Emissions de Polluants Atmosphérique, dont l’ammoniac fait partie, la France prévoit de réduire ses émissions de 13% d’ici 2030. Le secteur agricole, et particulièrement l’élevage, est concerné.

La mauvaise qualité de l’air entraîne à la fois des problèmes environnementaux (diminution des rendements des cultures, perte de biodiversité liée à un surplus d’azote…) et de santé (infections respiratoires, décès prématurés…). Au sein des particules fines responsables de cette dégradation de la qualité de l’air, l’ammoniac (NH3) arrive en tête. Le secteur agricole représente un haut lieu d’émissions d’ammoniac, et les agriculteurs s’en retrouvent directement impactés.

Les émissions d’origine animale

L’élevage est la plus grande source d’émissions d’ammoniac dans l’atmosphère. En fonction du type de production, de l’alimentation ou encore des bâtiments et du temps passé des animaux à l’intérieur, les émissions de particules varient. Notons que le stockage des effluents d’élevage en bâtiment et les pertes par épandage représentent chacun 19% des émissions d’ammoniac.

D’autres pratiques génèrent des émissions d’ammoniac, telle que, dans le cas de l’élevage bovin, l’association de la paille dans les litières. Pour ce qui concerne les volailles, les émissions sont très liées aux systèmes de batterie avec stockage des fientes en fosse profonde ouverte sous les cages ou aux salles d’élevage avec litière pour les poulets de chair.

Les émissions liées aux pratiques sur le champ

Les pratiques liées à la fertilisation des terres sont émettrices d’ammoniac, en premier lieu car 10 à 20% de l’azote épandu en surface est perdu par volatilisation, surtout dans les heures qui suivent l’épandage. Cette volatilisation de l’ammoniac est par ailleurs plus prononcée lorsque l’épandage de fumier ou de lisier est réalisé sur des résidus de paille. Enfin, notons que certains résidus de culture vont davantage faire barrière que d’autres et empêcher les fertilisants azotés d’atteindre le sol. En conséquence, ils favorisent la volatilisation dans l’air.

En dehors de ces pratiques, liées à l’activité, il faut également prendre en compte certains facteurs environnementaux. Les caractéristique du sol (sec et/ou sablonneux), ou encore les conditions météorologiques comme la sécheresse pèsent aussi dans les émissions d’ammoniac. Les leviers d’actions portent principalement sur l’alimentation et la gestion des effluents. Il est par exemple recommandé d’augmenter le temps de pâturage, de limiter le temps de présence des effluents en bâtiments, de couvrir les fosses, d’utiliser un matériel d’épandage peu émissif (ex : pendillard)…

Le conseil est de rester vigilant quant à la nature des futurs investissements sur l’exploitation pour diminuer les émissions d’ammoniac tout en mettant en œuvre les bonnes pratiques qui sont nombreuses.