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Mardi 18/11/2025

Antibiorésistance : des indicateurs stables et bien orientés en 2024

Malgré des hausses d’usage chez les bovins et les lapins, la trajectoire reste alignée sur l’objectif de réduction fixé dans le Plan Ecoantibio 3 tandis que la résistance aux antibiotiques critiques se stabilise et reste globalement basse. Peut mieux faire en revanche du côté du système de déclaration CalypsoVet par les vétérinaires.

+3% pour les bovins, +7 % pour les lapins, - 1% pour les porcs, et -12 % pour les volailles : telle est l’évolution du niveau d’exposition aux antibiotiques entre 2023 et 2024, selon le bilan de l’Anses publié le 18 novembre. « L’exposition des animaux aux antibiotiques en 2024 est stable par rapport à 2023, mentionne l’agence sanitaire dans son rapport annuel. Après une diminution de 49% de l’exposition toutes espèces confondues depuis 2011, un palier semble avoir été atteint ces dernières années ». L’indicateur d’exposition s’établit à 0,307, soit une valeur très légèrement supérieure à l’objectif fixé par le plan Ecoantibio 3 de 0,3 pour la période 2023-2028. En outre, la France a atteint depuis 2019 l’objectif du Green deal, consistant à passer sous le seuil de 59,3 mg/PCU d’ici 2030.

Evolution des ventes d’antibiotiques en France pour les traitements destinés aux animaux d’élevage et à l’aquaculture en mg/PCU (Source : Anses)
Evolution des ventes d’antibiotiques en France pour les traitements destinés aux animaux d’élevage et à l’aquaculture en mg/PCU (Source : Anses)

L’indicateur d’exposition est calculé en prenant en compte les doses et durées de traitement et la masse des animaux d’élevage et de compagnie potentiellement traités. Pour les bovins, l’augmentation de l’exposition sur un an est principalement liée à une hausse des ventes d’injectables contenant des Macrolides, Pénicillines ou Aminoglycosides, et des poudres et solutions orales de Tétracyclines, indique l’Anses, tandis que la baisse pour les volailles s’explique principalement par une diminution de l’exposition à la colistine et aux Pénicillines.

L’antibiorésistance stable et plutôt basse

L’optimisation de l’usage des antimicrobiens est un enjeu majeur pour la santé humaine, animale et environnementale compte tenu des risques de résistance des souches de bactérie, susceptible d’altérer l’efficacité des traitements. En ce qui concerne l’antibiorésistance justement, l’Anses indique que la résistance aux antibiotiques critiques se stabilise et reste globalement basse tandis que la fréquence des bactéries Escherichia coli multirésistants continue de reculer chez les animaux de production. « Les résultats pour 2024 montrent globalement une prolongation des tendances observées ces dernières années. Les efforts qui ont permis de réduire l’exposition des animaux aux antibiotiques et la résistance des bactéries depuis le début du plan Ecoantibio en 2012 doivent être maintenus », indique l’Anses.

La remontée des données dans CalypsoVet perfectible

Les quantités d’antibiotiques vendus reposent sur les déclarations des détenteurs d’AMM. Cependant, depuis 2023, les vétérinaires (et pharmaciens) doivent déclarer les usages sur la plateforme CalypsoVet. Sile taux de déclaration a nettement progressé entre 2023 et 2024, il reste encore largement lacunaire : en 2024, 82,6 tonnes d’antimicrobiens ont ainsi été déclarées, représentant seulement 28,4 % du tonnage vendu, tel qu’obtenu par le système de suivi des ventes renseignées par les titulaires d’AMM. Un plan de remédiation associant les parties prenantes (Anses, DGAL, Conseil national de l'Ordre vétérinaire) vise notamment à lever les difficultés techniques (logiciels) afin d’améliorer la remontée des données.

CalypsoVet permet de distinguer distinguent les prescriptions de médicaments entre les différentes sous-catégories d’animaux, telles que, chez les bovins, « vaches laitières et pré-troupeau laitier », « veaux de boucherie », « autres bovins abattus à moins de 1 an », « vaches allaitantes et pré-troupeau allaitant », « bovins viande abattus à plus de 1 an » et « vaches laitières de réforme ».