Après avoir connu une longue période de valses-hésitations, le prix du porc au Marché du Porc Breton a enregistré une première hausse assez significative

Note de conjoncture Février 2022

Après avoir connu une longue période de valses-hésitations, le prix du porc au Marché du Porc Breton a enregistré une première hausse assez significative le 10 février sans pour autant connaître de véritable confirmation par la suite alors même que le marché européen du porc vivant devenait particulièrement haussier. En effet, même si le cheptel français est en recul et que les abattages et les poids sont en baisse par rapport au début 2021, de grandes disparités existent selon les structures en amont et en aval, avec toujours des retards d’enlèvement signalés dans certains élevages. La courbe du prix 2022 suit le tracé du début d’année 2021 en le surpassant de quelques centimes, le prix du porc s’établit donc à 1,295 euro le 28 février, niveau totalement insuffisant au regard des coûts élevés de production en vigueur depuis plusieurs mois et qui ont encore augmenté à la suite du conflit en Ukraine, mettant en péril de nombreuses entreprises.

La baisse des offres a eu raison d’une longue léthargie dans laquelle ont été plongés les marchés européens du porc vivant depuis plusieurs mois à la suite d’une succession d’évènements tels que la fièvre porcine africaine en Allemagne, la pandémie du Covid-19 et le retrait important des achats chinois. La publication du cheptel européen à fin décembre laisse apparaître une baisse totale de 3 % et de 4% du cheptel reproducteur. Cette tendance est notamment sensible dans le nord de l’Europe où les effets commencent à se faire sentir, associés au recul de la pandémie du Covid-19 qui permet une meilleure activité et laisse envisager une reprise du commerce au printemps prochain. Cela s’est traduit en Allemagne par une hausse de 12 cents en 2 semaines consécutives, suivie par de nombreuses places de cotations, à l’exception du Danemark. L’Italie connait une situation particulière en raison de cas de FPA depuis le 7 janvier et les prix ont continué de baisser durant le mois de février.

L’Espagne reste, une fois de plus, l’exception à la règle car parmi les grands bassins de production européens, c’est le seul pays à voir son cheptel progresser à nouveau. D’autre part, malgré la croissance de sa production, le prix espagnol n’a cessé d’augmenter depuis le début janvier avec des hausses de plus en plus fortes, jusqu’à un total de 13,7 cents / kg vif au mois de février, plaçant la référence en tête du tableau européen. La demande des abattoirs est supérieure à l’offre, les poids baissent régulièrement. Si le marché de la viande peine à décoller en Europe, les ventes au grand export, hors Chine, sont satisfaisantes, et les entreprises espagnoles stockent dans la perspective d’une baisse de l’offre européenne et d’une relance du commerce qui pourrait compenser, en partie, l’absence de la Chine aux achats.

Aux Etats-Unis, le prix du porc atteint des sommets inégalés en cette période de l’année, porté par une offre en baisse, des stocks au plus bas. En Chine, le prix du porc n’évolue pas et se place toujours à de bas niveaux. Le cheptel porcin chinois est en forte hausse par comparaison à l’année dernière même si un léger recul est observé en janvier par rapport au mois de décembre 2021.

 

Lire la suite de la conjoncture