Auvergne-Rhône-Alpes : la filière pêche-abricot et ses défis

Avec des vergers de pêches et abricots vieillissants dans un secteur dominant, la région Auvergne-Rhône-Alpes est à l’heure des choix stratégiques, abordés lors des 9<sup>es</sup> Rendez-vous de l’Arbo à Portes-lès-Valence.

« Notre profession a rarement été autant éprouvée ces dernières années. En Auvergne-Rhône-Alpes, beaucoup de problématiques climatiques nous ont perturbé et nous ont interrogé sur le fonctionnement de nos entreprises. Nous avons essayé de ne laisser personne en bord de chemin et seulement perdu des surfaces dans des réajustements stratégiques des exploitations », a déclaré Régis Aubenas, président de l’association Fruits Plus basée à Etoile-sur-Rhône dans la Drôme, à l’occasion des 9es Rendez-vous de l’Arbo en Auvergne-Rhône-Alpes, mi-décembre

Cet évènement autour du thème « L’origine France : une opportunité sous conditions ? » a permis de mettre en avant les principales difficultés de la filière arboricole et les défis de demain. « Il faut arriver à se projeter pour pouvoir assurer la pérennité de nos entreprises. Le moment est venu de faire des choix stratégiques », a rappelé Régis Aubenas devant 170 professionnels et acteurs de la filière.

Des surfaces en déclin

Côté vergers, en abricot français, les surfaces de production apparaissent en nette diminution (- 20 % en 15 ans) pour un total de 12 200 hectares aujourd’hui d’après les données d’Agreste. « La baisse des plantations se poursuit avec seulement 1,1 % de renouvellement à l’AOP », a rappelé Muriel Millan, responsable technique et agroécologique au sein de l’AOP Pêches et Abricots de France. La région Auvergne-Rhône-Alpes détient le verger principal, avec près de 6 700 ha, soit 51 % de la surface nationale.

La majorité des surfaces se trouvent dans la Drôme (76 %) et en Ardèche (18 %). Un vrai vivier, même si la majorité des vergers de la région apparaissent vieillissants (20 ans et plus) et surtout axés sur la production de la variété Bergeron (plus de 700 ha). Pour les pêches, la surface régionale est légèrement supérieure à 2 000 ha (données Fredon 2021), soit 22 % du verger français qui s’élève à 9 300 ha.

Là encore, la majorité des surfaces régionales se trouvent en Drôme (73 %), avec 55 % de vergers âgés de moins de 10 ans. « Il y a eu très peu de plantations en 2021, 3 %, soit 11 ha », a précisé Muriel Millan. En Auvergne-Rhône-Alpes, les vergers de pêches ont une dominante nectarines (43 %) et une spécificité de variétés sanguines (21 %). Enfin, notons que 48 % des variétés sont de saison, contre 29 % de précoces. Au total, 304 variétés ont été recensées en région.