Bovin boucherie : Le manque de disponibilité anime les échanges

[Bovin boucherie : analyse commerciale sem 04-2022]

Bovins races allaitantes : L’activité commerciale s’active par la réduction structurelle de l’offre. Les abatteurs qui n’ont pourtant pas de grosses commandes à cette période de l’année, peinent à satisfaire la demande. Cette situation permet également de faire passer plus facilement des hausses tarifaires aux acteurs de l’Aval.  L’animation commerciale sur les marchés de bétail vif est le reflet de ce qui se passe dans les campagnes où l’offre est limitée. Les abattoirs accentuent la pression sur leurs fournisseurs pour attirer la marchandise en direct. Ils sont très inquiets pour la charge de leurs ateliers de transformation pour les mois à venir.  Dans le domaine des bonnes femelles de cheville pour la boucherie traditionnelle, malgré une demande en repli à la veille des vacances d’hiver, la modestie de l’offre et une demande locale de la boucherie traditionnelle permettent un écoulement régulier pour les génisses et jeunes vaches Aubracs, les Parthenaises, Limousines ou les Blondes d’Aquitaine de qualité bouchère. Dans ces gammes de marchandise, souvent finies à l’aliment, la problématique devient inquiétante, car la hausse du prix du maigre (corrélée avec celui de la viande) et celui des aliments mettent à mal la rentabilité économique, faute de relèvement des prix dans la viande. La commercialisation reste assez fluide dans les Charolaises R+ et U qui sont mieux valorisées, mais c’est dans les vaches R, même âgées de plus de 10 ans que la demande s’anime le plus. Faute d’offre suffisante, la vente est plus active dans les autres races allaitantes ou croisées de choix secondaire avec des tarifs en progression.

La commercialisation reste en revanche assez fluide dans les Charolaises dont le cheptel a fortement baissé en 2021. Les Charolaises lourdes sont mieux valorisées, mais c’est dans les vaches R, même âgées de plus de 10 ans que le commerce s’active. La demande est soutenue dans les autres races allaitantes ou croisées de choix secondaire avec des abatteurs qui observent un recul de l’offre dans les campagnes.

Réformes laitières – Si les industriels réduisent leurs activités à l’approche des vacances d’hiver, ils restent confrontés à un recul inquiétant de l’offre pour les semaines et les mois à venir. La dynamique commerciale est engendrée par une chasse aux volumes entre abatteurs désireux de maintenir une certaine charge des unités de transformation. Le commerce est actif avec des tarifs en progression sur l’ensemble des gammes de marchandise. Une partie des animaux maigres de gabarit sont recherchée pour être herbagée dans quelques semaines. Le déficit de minerais dans les abattoirs conduit également à une réévaluation des prix dans les taureaux de réformes.

Jeunes bovins – Il y a seulement un an, le marché était complètement en déprime avec des stocks dans les arrières et sur pieds. Aujourd’hui, le déficit de marchandise est important et entraîne une revalorisation importante des jeunes bovins (+1€/kg de carcasse en un an), mais un peu tardive pour relancer une production qui fait face à un accroissement important des coûts de production (notamment dans les races finies aux aliments).

Avis d’expert :

Bovins races allaitantes : Les tarifs devraient peu évoluer dans les femelles de qualité bouchère, mais la modestie sera favorable à un relèvement des prix dans les Charolaises et les allaitantes de second choix.

Bovins races laitières : le manque d’offre restera très favorable à la progression des prix.

Jeunes bovins : La faiblesse de l’offre restera très favorable aux éleveurs.      

 

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