Bovin : conjoncture sem 05-2021

Le spectre du Mercosur réapparait

Il y a une semaine, un reportage mettait sur le devant de la scène nos responsabilités au regard de l’état de notre planète. Mais lorsque l’on parle d’accords internationaux, les enjeux semblent ailleurs. Sous une présidence portugaise qui a fait de la signature de l’accord UE-Mercosur une priorité, le spectre du Mercosur réapparait.  Les défenseurs de l’environnement et les éleveurs craignent un revirement de position du gouvernement sur les importations de viande d’Argentine, d’Uruguay, du Paraguay et du Brésil. Les éleveurs français qui oeuvrent pour une montée en gamme sur le territoire avec le label rouge et qui observe le renforcement du lien avec la viande française sont vent debout à l’évocation de ce sujet. Si cet accord abouti, ce sera est une catastrophe, car il accepte l’importation en Europe de 99 000 tonnes de viande bovine du Mercosur à 7,5 % de droit de douane. Des importations d’aloyau chez les traideurs de viande viendront désorganiser le marché de la RHF quand celui-ci reprendra. La mise en opposition de deux visons de l’élevage, ne pourra que renforcer les arguments des personnes qui prônent la baisse de consommation de viande voire de son abolition.   

 

Les industriels de la viande doivent composer avec un écoulement compliqué dans le secteur aval avec des géants de la distribution qui cherchent toujours à imposer leurs règles sur un marché de libre-échange. Cette guerre commerciale est notamment renforcée sur le prix des viandes hachées qui représente la plus grande partie des viandes consommées. Certaines enseignes font des efforts en axant la communication sur les viandes locales ou le label rouge, mais cela nécessite de vrais professionnels derrière les étals. Or, cette denrée est rare. Face à des revenus les plus bas de la filière agricole, un certain nombre d’éleveurs redressent la tête en ouvrant leurs portes. Ils appellent à enrayer la stratégie destructrice des réseaux anti-viandes. Les amoureux de la bonne viande et les défenseurs du savoir-faire des éleveurs français commencent à se faire entendre dans la presse ou les réseaux sociaux. La vente directe profite grandement du lien tissé avec des consommateurs contraints dans leurs mouvements.