Bovin : conjoncture sem 07-2021

Dernière ligne droite

Comme tous les ans, la dernière ligne droite des négociations commerciales entre les éleveurs, les industriels et les distributeurs est extrêmement tendue. Elle révèle des écarts de comportement importants entre les enseignes qui semblent avoir pris la mesure de ce qui est en train de se passer sur le terrain et celles qui maintenant la pression sur les prix en se considérant comme défenseur du pouvoir d’achat des ménages. Ces dernières ne voient pas la destruction importante du tissu de production. Jusqu’à présent, elles n’ont jamais manqué de viande. La destruction de l’élevage prend de l’ampleur, avec un taux de reprise des fermes très bas. Les cessations continuent de croître au regard de la crise qui secoue la filière mâle, qui est prise en ciseau entre des prix bas dans les broutards et une forte croissance des aliments.

Il y a une quarantaine d’années, la filière ovine a subi la même hécatombe, ce qui a conduit à une disparition d’une grande partie des éleveurs de moutons et conduits aujourd’hui à une insuffisante de production française pour la couverture des besoins. L’import est maintenant obligatoire pour couvrir les besoins du marché, mais quand la marchandise se fait plus rare chez nos partenaires traditionnels, les prix s’envolent. Le prix de ces agneaux importés a longtemps pesé sur le dos des moutonniers, avant de bénéficier de l’effet covid, du recentrage de la demande sur de l’agneau français et du Brexit qui prive le marché européen de l’entrée des agneaux en provenance du Commonwealth.

Faudra-t-il en passer par là pour retrouver des tarifs rémunérateurs dans la viande bovine ou fera-t-on le choix d’ouvrir les portes de l’Europe aux viandes d’outre-Atlantique ?

Malgré l’absence de la vitrine médiatique du salon de l’agriculture, les éleveurs de la FNB renforcent la pression envers les GMS, pour qu’elles respectent leurs engagements envers la loi Egalim pour une meilleure rémunération de la viande et une plus juste répartition des marges. Le focus est mis sur le Label Rouge, avec une volonté de redonner le goût de la viande à des consommateurs chahutés par des images et des messages qui ne donnent pas la réalité de l’élevage allaitant français.

Les équilibres matières restent soumis a un marché en pleine évolution. La commercialisation des aloyaux demeure compliquée sans le secteur de la restauration.  L’activité des industriels avec la période des vacances d’hiver, mais ces derniers commencent à ressentir doucement le recul des disponibilités. La réduction du cheptel laitier n’est pas seulement observée en France, car l’Allemagne et les Pays-Bas ont  également perdu de nombreuses vaches en 2020. Les tarifs tendent à progresser dans les autres pays de l’UE.