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Bovin : Les signaux sont au vert
[Bovin : conjoncture sem 40-2021] La loi Egalim2 qui sera validée dans les prochains jours va changer les rapports de force avec la contractualisation qui doit être le remède ultime à tous les maux de l’agriculture.
Les signaux sont au vert pour une revalorisation de la viande, mais pour le moment l’équilibre offre/demande est ponctuellement moins favorable, avec la mutation saisonnière de la consommation entre les pièces à griller qui vont doucement muter vers les plats en sauces. Le commerce des viandes transformées est peu soumis à cette saisonnalité, mais l’impact de la fin de mois est très sensible dans les magasins. Le report tarifaire des ventes sur le prix des avants est compliqué et sera une nouvelle fois au centre des négociations commerciales de cette fin d’année. La loi Egalim2 qui sera validée dans les prochains jours va changer les rapports de force avec la contractualisation qui doit être le remède ultime à tous les maux de l’agriculture. Néanmoins, si chaque éleveur aspire à une meilleure valorisation de sa production, un nombre significatif d’entre eux veut garder une liberté de commercialiser leurs animaux. Cette liberté, ils pourront la trouver sur les marchés de gros dont font partie les cadrans ou les marchés aux bestiaux.
Depuis 2017, la ferme France décapitalise sous la pression de tarifs trop peu rémunérateurs et de sécheresse à répétition. La consommation se tasse doucement d’année en année face aux modifications des choix alimentaires et à l’orientation donnée par les politiques sur une alimentation plus végétale pour les jeunes générations. Néanmoins, le rapport offre/demande est de plus en plus tendu avec une hémorragie de cessation d’activité qui n’est pas jugulée, avec une ampleur européenne.
Les industriels sont très préoccupés par la charge de travail de leurs abattoirs et des unités de transformation pour les années à venir. Ils devront adapter les outils à la charge de travail, car sans volume, les coûts progressent, sans compter l’obligation de servir les clients.
Face à cette tension d’approvisionnement, le marché ne montre pas de signe de rupture à court terme, car la décapitalisation qui se poursuit vient compenser le recul global de l’offre. Chacun cherche à se positionner pour assurer des volumes dans les années à venir.
La contractualisation est une aubaine pour certains, mais l’application des prix de référence indexés sur les coûts de production sera difficile à mettre en place sur toutes les catégories d’animaux, tant l’éventail de la production est grand entre les animaux P-1 et les culards, sans parler des nombreuses races (ou croisements) présentes sur notre territoire.
Le marché de la viande est complexe. La part orientée vers la grande distribution doit être le révélateur de cette remontée des prix à la production, avec le consommateur qui restera l’acteur essentiel. Les viandes de qualité bouchère entrent dans un autre schéma vers la boucherie traditionnelle, et les ventes vers la RHF resteront soumises à la concurrence de nos voisins européens. A charge de la profession de reprendre des parts de marché dans ce secteur très sensible aux coûts du bol alimentaire. Les nombreuses pièces qui prennent la direction de l’export sont également soumises à la loi de l’offre et de la demande avec une concurrence européenne forte (voire extra européenne dans certains pays).
Après les deux salons professionnels que sont le SPACE et le Sommet de l’Élevage, les observateurs ont noté en premier lieu, la joie des éleveurs de se retrouver après une crise covid éprouvante. Les défis restent grands, mais les efforts faits sur le bien-être animal, la prise de conscience des populations de la nécessité de sécuriser l’approvisionnement alimentaire et d’un approvisionnement plus local sont des signes encourageants. Reste à trouver des niveaux de rémunération viable pour les éleveurs.