[bovins] Les abattoirs ont moins de besoins.

Note de conjoncture : Les abattoirs ajustent leur activité à la baisse pour correspondre à la demande de cette fin de mois. Le lancement de la saison estivale n’est pas attendu avant la mi-juillet.

La demande globale de viande bovine se tasse face au recul classique de la consommation de fin juin. Les Français ont déjà la tête dans la préparation des vacances, mais avant cela ils doivent gérer une fin de mois de juin assez compliquée. Cette situation n’est pas exclusivement observée en France, car tous les pays de l’UE font face à la mutation saisonnière de la demande entre la fin de la restauration scolaire et le lancement de la période estivale. Les prix se sont stabilisés en Allemagne, alors que ce pays accueil la coupe d’Europe de football, avec un afflux de supporteurs.

L’offre dans les campagnes est peu abondante au regard de la décheptellisation permanente de la ferme France. Néanmoins, ces volumes se montrent suffisants pour des abattoirs, qui refont des stocks dans les pièces qui trouvaient preneur en saison régulière vers la restauration scolaire. La pluie de cette semaine a stoppé les travaux de fenaisons et va apporter un peu plus de flux vers les entreprises de transformation, mais avec le retour du soleil pour la semaine prochaine les travaux vont reprendre avec la préparation des moissons.

Le lancement de la saison estivale est attendu, mais elle ne devrait pas se concrétiser avant la mi-juillet, avec une clientèle touristique étrangère plus nombreuse et des Français qui seront encore nombreux à privilégier notre beau pays et sa gastronomie. Le retour du soleil et de températures plus convenables devrait redonner également un peu de tonus à la vente de viande à griller, notamment dans les boucheries où les bons rayons trad des GMS. Pour le moment, les abattoirs ajustent leur activité à la baisse pour correspondre à la demande et peuvent ainsi repousser des animaux de races à viande à une période où la demande sera plus favorable. Cette période transitoire sera également celle d’une mutation des ventes entre les villes et les zones touristiques. Les boucheries parisiennes auront moins de besoins, alors que les côtes, d’Azur ou Atlantique seront plus dynamiques avec une demande accrue d’animaux de proximité. Du côté de la restauration traditionnelle, cette nouvelle campagne estivale se fera avec un peu plus de viande française, même si l’import restera très présent.

La grande inconnue réside dans la demande qui sera présente pour les Jeux olympiques. Les touristes, qui auront déjà dépensé des sommes folles dans les logements et le prix des billets, seront-ils dépensiers dans les restaurants hors des sites olympiques ? Cet afflux de touristes aura inévitablement un impact sur la demande, avec des stocks qui ont été constitués notamment en produits congelés. L’impact sur le marché du vivant est plus incertain, avec des entreprises de transformation qui vont chercher à contenir les prix. Elles devraient pour cela bénéficier des sorties plus tardives des herbages.

L’autre inconnue sera le résultat des élections législatives et des changements de politique agricole qui pourraient intervenir en fonction du parti au pouvoir.

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