Bovins : quel avenir pour l’élevage ?

[Conjoncture sem 28-2021] Dans une Europe où le « Green Deal » est en marche sous l’égide de sa présidente Ursula Von Der Leyen, l’agriculture se voit attribuer un rôle important dans la captation du carbone par les forêts et les prairies.

L’objectif est de réduire en 2030 les émissions nettes de gaz à effet de serre de l’Union européenne de 55 % par rapport à celles de 1990. Pour une neutralité carbone en 2050. Or, les contraintes qui seront imposées pour atteindre cet objectif auront des répercussions directes sur l’agriculture de demain et particulièrement pour les éleveurs. En effet, une bonne partie du paquet climat se penche sur le transport des marchandises. Or, l’agriculture est un très gros pourvoyeur de transports notamment maritimes et toutes taxes supplémentaires auront un impact direct sur les prix. Pour les éleveurs, c’est l’export vers les pays tiers qui est en danger que ce soit à partir de la France ou de l’Espagne. Cela aura inévitablement des répercussions sur le commerce des broutards dans les années qui viennent.

De son côté, la France vient de préciser les arbitrages du plan stratégique national de la PAC 2023-2027, et notamment certaines modalités techniques des aides à l’UGB. C’est un nouveau coup dur pour les éleveurs, qui voient disparaître 78 millions d’euros d’aide au profit des protéines végétales. Compte tenu de ce choix, les aides couplées aux éleveurs bovins allaitants devraient baisser de – 10 à – 18 % entre 2023 et 2027 estime la FNB, soit une baisse des soutiens aux revenus allant au-delà de – 20 % selon les systèmes et les territoires.

Une question simple doit se poser : comment arriver à une neutralité carbone quand la France (mais également les autres pays de l’UE) voit disparaître plus de 2000 éleveurs chaque année ?   

Dans un contexte déjà très compliqué, les éleveurs regardent avec une certaine impuissance les lignes de l’agriculture de demain où les contraintes environnementales et du bien-être animal seront omniprésents. Mais en regardant plus largement, c’est toute une filière et une économie qui seront impactées par ces nouvelles orientations.

Pour le moment, si la saison estivale est bien lancée, on ne peut pas dire que les températures soient un frein à la consommation. De nombreuses régions sont encore copieusement arrosées ce qui limite la sortie des barbecues et par conséquent les ventes de produits à griller. La situation devrait s’arranger la semaine prochaine avec l’arrivée réelle de l’été. Les ventes pour le 14 juillet n’ont pas été très dynamiques pour les abattoirs. Les pièces à griller et les brochettes attendent le retour du soleil et le minerai pour le steak haché est moins demandé avec une mise en congélation pour la rentrée.   

Du côté de la production, les éleveurs jonglent avec la météo pour les moissons d’orge ou de colza. Ils attendent avec une certaine impatience le soleil qui fera sécher les blés. Ils seront alors moins disponibles pour la vente de leurs animaux.